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GAGNEUR, subst. masc.
I. − [Correspond à gagner I A] Celui qui travaille (ou joue) pour gagner de l'argent. Intérieur sec, sobre, vide, comme inhabité; c'est le strict appartement du travail. La chambre, avec son petit lit, est une cellule. Tout cela, logis d'ouvrier, dans lequel pend quelque vieille soierie de chez Waille, qui sert pour un ton, un jour. On ne sent là, chez ce gagneur d'argent, ni service ni cuisine (Goncourt, Journal,1866, p. 310).Il était, sans vouloir se l'avouer, flatté par le ton de Joseph, par la réelle timidité que marquait soudain ce brutal, cet ogre, ce terrible gagneur d'or (Duhamel, Cécile,1938, p. 177).
Arg. Gagneuse. Femme qui réussit à gagner beaucoup d'argent en se prostituant. Une fille sans harmonie ça pourra être une leveuse, une gagneuse même; ça fera jamais une femme de classe! (Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 28).
II. − [Correspond à gagner II] Celui qui veut gagner ou qui gagne dans une compétition ou dans une lutte. Bobet pense trop, c'est un gagneur, ce n'est pas un joueur (R. Barthes, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p. 132).
A. − [Correspond à gagner II A; le compl. déterminatif désignant l'avantage obtenu] Des professeurs dont l'enseignement consiste dans un dressage mental. Ils fabriquent des gagneurs de prix, comme des saltimbanques fabriquent des acrobates, en les déformant (Bourget, Crit. doctr., t. 1, 1912, p. 13).
B. − [Correspond à gagner II B; le compl. déterminatif désignant la compétition ou la lutte elle-même] Il faut se souvenir que Bonaparte ne fit pas plus de bruit [que Charles X] en se rendant de Fontainebleau à Toulon, que la France ne s'émut pas davantage, et que le gagneur de tant de batailles faillit d'être massacré à Orgon (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 669).
Prononc. et Orth. : [gɑ ɳ œ:ʀ] et [gaɳ œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1878. Fér. Crit. t. 2 1787 écrit gâgneur. Étymol. et Hist. 1. 1174-78 gaïneor « cultivateur » (E. de Fougères, Manières, éd. R.A. Lodge, 785); 2. ca 1175 gaaigneor « celui qui fait un profit » (B. de Ste-Maure, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 5241), rare av. le xviiies.; 3. 1645-48 gagneur de batailles (Voiture, Œuvres [Épistre à mons. le Prince, sur son retour d'All., l'an 1645] t. 2, p. 203 ds Littré). Dér. du rad. de gagner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 12.