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FROTTEMENT, subst. masc.
A.− [En parlant de choses]
1. Action de frotter; contact de deux corps qui se meuvent l'un par rapport à l'autre. Une série de robes tristes, étroites, montantes, limées au corsage par le frottement des pupitres, et fripées aux genoux par les génuflexions sur le pavé de la chapelle (Fromentin, Dominique,1863, p. 70).Le bout des doigts déformé et luisant par le frottement continu des outils (Mirbeau, Journal femme,1900, p. 319).
Bruit de frottement; p. ell. frottement. Le frottement de sa robe et le bruit léger de ses pas sur le sable de l'allée (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 234):
1. Puis les deux hommes s'éloignèrent, et, sauf le piaffement d'une bête dans l'écurie et le doux frottement des chaînes qui râclaient de temps en temps le bord du râtelier de bois, il n'y avait plus un seul bruit autour du mas Théotime. Bosco, Mas Théot.,1945, p. 42.
Spécialement
MÉD. Frottement pleural, péricardique. Bruit anormal, perceptible à l'auscultation, et qui est dû à l'inflammation des tuniques de la plèvre, du péricarde. Le bruit tubaire apparaît, succédant au frottement pleurétique (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 451).Abrami et Fernet (...) ont noté l'assourdissement des bruits du cœur et des frottements péricardiques (Widal, Lemierre dsNouv. Traité Méd.,fasc. 3, 1927, p. 260).
MUS. Dissonance produite par l'émission de deux sons distants d'une seconde majeure ou mineure. La prédilection pour les accords de septième et de neuvième, leurs enchaînements sans préparation ni résolution, perpétuant les frottements de notes à intervalles de seconde, faisant régner une harmonie constamment dissonante (Desaymard, Chabrier,1934, p. 39).
2. MÉCAN. Force résistante qui contrarie le mouvement d'un corps glissant sur un autre. Angle, coefficient, cône de frottement; frottement à sec, onctueux, visqueux. On transforme le frottement de glissement en frottement de roulement beaucoup plus petit (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 135):
2. C'est le fait bien connu que le frottement [it. ds le texte] au départ est supérieur au frottement [id.] pendant le mouvement. Le rapport (...) entre la composante tangentielle T − ou force de frottement − qui existe lorsque le mouvement a lieu et la pression normale N s'appelle le coefficient de frottement [id.]. Bailleul, Matér. roulant ch. de fer,1951, p. 164.
À frottement (dur, doux). [En parlant d'un réglage, d'un ajustement] De manière à ce qu'une pièce ne soit mobile sur une autre qu'avec un frottement (dur, doux). Un tube de douze centimètres de longueur qui glisse à frottement sur l'objectif double (G. Le Gray, Phot. sur papier et verre,1850, p. 38).L'affût [de 95], en acier, glisse sur le dessus de châssis à frottement doux (Alvin, Artill.,Matér., 1908, p. 126).
B.− Au fig. [En parlant d'une pers.] Contacts fréquents.
1. [Avec qqc.] Les autres vendeuses, chez lui, n'avaient qu'une éducation de frottement, le vernis qui s'écaille des filles déclassées (Zola, Bonh. dames,1883, p. 706).On arrive bientôt, par le frottement avec la vie, à cette conception de l'à-peu-près qui vous fait admettre comme inévitable un certain déchet de votre idéal (Bourget, Disciple,1889, p. 214).
2. [Avec qqn]
a) Relations étroites, suivies. Au point de vue du frottement avec mes pareils (Loti, Rom. enf.,1890, p. 211).
b) Frictions, relations tendues, difficiles. Car nous ne parlons pas la même langue, et chaque frottement augmente la distance entre nous (Amiel, Journal,1866, p. 283).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔtmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1490 « action de frotter » (Le Guidon en francois. d 8b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 62 : Par frotemens du membre); 2. 1495 [éd. 1531] « contact continuel avec quelque chose » (J. de Vignay, Mir. hist., XIX, 60 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 711 : Par le frotement de adultere, ma pensee estoit corrompue); 1820 « contacts fréquents entre personnes; fréquentation » (Maine de Biran, Journal, p. 301); 3. 1811, 24 avr. « heurts entre personnes » (Stendhal, Journal, t. 3, p. 338 : tous les frottements désagréables [au bureau] venaient de M. Z. qui, excédé...). Dér. du rad. de frotter*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 325. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 498, b) 666; xxes. : a) 438, b) 336. Bbg. Gohin 1903, p. 354, 372. − Quem. DDL t. 6, 8.