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FRIVOLE, adj.
A.− Qui a peu d'importance, dont le caractère insignifiant ou vain ne mérite pas qu'on s'y arrête.
1. [En parlant d'un inanimé abstr., gén. une activité du corps ou de l'esprit] Amusement, distraction, occupation, pensée, vie frivole. Synon. futile, puéril.Il [le ridicule] s'attache à tout, aux choses les plus importantes comme aux plus frivoles (Jouy, L'Hermite,t. 5, 1814, p. 102).On lui avait appris [à Trenmor] comment on dépense l'or en plaisirs frivoles (Sand, Lélia,1839, p. 359):
1. ... il n'y a pas de recherche inutile ou frivole. Il n'est pas d'étude, quelque mince que paraisse son objet, qui n'apporte son trait de lumière à la science du tout, à la vraie philosophie des réalités. Renan, Avenir sc.,1890, p. 135.
Spéc. Qui ne repose sur rien de solide ni de sérieux. Argument, idée, prétexte, raison frivole. Synon. spécieux, inconsistant.C'est en vain que Chmielnicki le pressait d'accourir (...) Islam Ghereï répondait par des excuses frivoles (Mérimée, Cosaques d'autrefois,1865, p. 172).
PHILOS. Propositions frivoles. ,,Locke nomme ainsi les propositions qui n'ajoutent rien à notre connaissance, et qu'il appelle aussi des propositions purement verbales`` (Lal. 1968; cf. aussi Cousin, Hist. philos. mod., t. 3, 1847, p. 323).
2. [En parlant d'un inanimé concr., gén. un accessoire vestimentaire ou un objet de décoration] Ces éphémères féminimes ne sortant jamais (...) sans mettre une frivole ombrelle entre elles et Dieu (Laforgue, Moral, légend.,1887, p. 77).Les frivoles, naïves tentures (Noailles, Domination,1905, p. 277):
2. Ma chère maman (...) semblait attacher une sérieuse importance à l'ordre de sa coiffure, à la ligne que dessinait sa berthe sur son corsage, aux broderies de ses manches courtes et à diverses autres circonstances de sa toilette que je jugeais frivoles. France, Vie fleur,1922, p. 384.
3. Emploi subst. à valeur de neutre. Le frivole. Le caractère léger et insignifiant de certaines choses; (tout) ce qui est frivole. Le factice et le frivole brûlaient en lui (L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 35).Des ascètes de profession, brouillés de longue date avec le frivole (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 18):
3. Vouloir et expérimenter le néant, qu'est-ce que cela d'ordinaire? C'est la passion sans scrupule des plaisirs, l'attachement à la vie des sens, l'ardente recherche du bien-être, la légèreté dans le sérieux et la gravité dans le frivole, le mépris de l'homme et l'exaltation du moi. Blondel, Action,1893, p. 32.
B.− [En parlant d'une pers., de ses occupations, de ses attributs intellectuels ou mor.]
1. [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Qui occupe essentiellement son esprit, son temps, à des futilités, des choses de peu d'importance, ou qui traite avec légèreté des sujets graves ou sérieux. Ils doivent me trouver bien maussade à la fois et bien frivole, n'abordant pas les graves sujets (Sainte-Beuve, Corresp.,t. 4, 1841, p. 40).C'était un homme qui avait des côtés frivoles, qui aimait les vins, qui ne craignait pas les histoires légères (Nizan, Conspir.,1938, p. 113):
4. Suivant son habitude, Renan cherche à atténuer les tristes perspectives que sa perspicacité lui fait entrevoir; il est comme tant d'autres écrivains français qui, voulant plaire à un public frivole, n'osent jamais aller au fond des problèmes que soulève la vie; il ne veut pas effrayer ses aimables admiratrices... Sorel, Réflex. violence,1908, p. 353.
Spéc., dans les relations amoureuses. Qui est inconstant, va d'un homme (d'une femme) à l'autre sans pouvoir se fixer. Synon. volage, léger.Ne me croyez pas une femme légère, frivole, une femme qui ferait pour un autre ce que je fais pour vous (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 224):
5. Il y a, même chez les trousseurs de jupons, chez les hommes les plus sensuellement frivoles et changeants, une femme (...) qui, de loin parfois, mais absolument, domine leur vie. Arnoux, Solde,1958, p. 173.
P. ext. [En parlant du sentiment lui-même] Le sentiment qui m'attache à vous n'a rien de frivole (Colette, Cl. s'en va,1903, p. 84).
2. [En parlant d'une production, d'un écrit, de paroles] Qui manque de sérieux, qui est traité avec légèreté, de manière superficielle. Conversation, discussion, propos, style frivole. N'interrompez donc pas des propos graves par une question frivole (France, Île ping.,1908, p. 114).Je m'interdis les lectures frivoles, les bavardages inutiles, tous les divertissements (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 181):
6. Puis, la conversation tomba à des sujets plus frivoles; le ministre d'État fournit des renseignements sur la santé d'une danseuse de l'Opéra, qui avait failli se casser la jambe. Zola, E. Rougon,1876, p. 279.
3. Emploi subst. Un(e) frivole. Personne légère, superficielle, qui ne prend rien au sérieux. Il en coûte d'avouer que ce sont les frivoles (...) qui sont les vrais sages (Renan, Souv. enf.,1883, p. 155).C'est trop d'insistance, (...) trop d'application à faire le frivole (Barrès, Cahiers, t. 7, 1909, p. 311).
Spéc., vocab. amoureux. ... qu'est-ce-que ça leur fait, Chère frivole, que tu rompes Un serment que tu n'as pas fait? (Verlaine, Odes en son honn.,1893, p. 39).
Prononc. et Orth. : [fʀivɔl]. Enq. : /fʀivol/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1246 subst. (G. de Metz, Image du monde, 240 ds T.-L.); 1263 (Rutebeuf, Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 325, 58). Empr. au lat. class. frivolus « (d'une chose) de peu de valeur, futile, insignifiante; (d'une personne) étourdie ». Fréq. abs. littér. : 768. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 554, b) 627; xxes. : a) 1 180, b) 893. Bbg. Gohin 1903, p. 230. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 331; t. 2 1972 [1925], p. 18.