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FRICOTER, verbe.
Familier
I.− Emploi trans.
A.− Accommoder à feu vif en ragoût. (Quasi-)synon. fricasser.Tâchez de ne pas rentrer trop tard, qu'on ait le temps de fricoter une petite cervelle au vin (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 167).
P. ext. Préparer, faire cuire. Elle est toujours à fricoter quelque chose de bon pour le dîner (Coppée, Toute une jeun.,1890, p. 11).Deux vieilles demoiselles retraitées (...) me fricotaient mes repas (Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. lxxxiii).
P. méton.
Manger. Peut-on fricoter un morceau de veau et lamper une bouteille de picton? (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 108).
Préparer secrètement. (Quasi-)synon. manigancer, tramer.La bande, dénoncée chaque jour par moi, voulait non seulement une paix blanche, celle que Lanckan fricotait quelques mois auparavant avec Briand, mais une paix allemande (L. Daudet, Rech. beau,1932, p. 200).
Emploi pronom. à sens passif. Si le type vous donne des détails sur ce qui se fricote là-bas, vous avez le temps de faire un article pour Vigilance, en retardant un peu le numéro (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 543).
B.− Au fig., gén. péj. Dépenser en bombance, en plaisirs. (Quasi-)synon. gaspiller, manger.L'évêque est de ce que les Allemands appellent l'école rationaliste (...) il fricote ses cinq ou six mille livres tous les ans et passe son temps à lire du grec (Mérimée, Lettres à une inconnue,t. 1, 1850, p. 307).
P. ext. Faire. (Quasi-)synon. fabriquer, ficher3(fam.), foutre1(vulg.).Voyons, qu'est-ce que vous voulez que ces jeunes fricotent (...) avec vingt et un mille francs? (Durandeau, Civ. et milit.,1878, p. 51).Nous avons quand même le droit de te demander ce que tu fricotes avec la femme d'un secrétaire de milice, la veille d'un jour pareil (Sartre, Jeux sont faits,1947, p. 154).
II.− Emploi intrans.
A.− Faire la cuisine :
... mon but final, c'est la cuisine, le grand fourneau sur lequel il y a des plats en préparation et des odeurs. Je suis très sensible au fait qu'une femme généralement costaud et avertie est en train de fricoter pendant que je me chauffe les fesses. À mon avis, c'est là l'humanité. Giono, Gds chemins,1951, p. 156.
P. méton., vieilli. Faire bonne chère, bombance. Avec les dix francs de ce lavage, ils fricotèrent trois jours (Zola, Assommoir,1877, p. 750).
B.− Au fig., gén. péj.
1. [Gén. avec un compl. prép. dans] Se livrer à des affaires louches. (Quasi-)synon. tremper, tripoter dans (fam.).Ton frère fricote dans les prêts hypothécaires. C'est un métier odieux (Duhamel, Terre promise,1934, p. 177).
2. [Gén. avec un compl. prép. avec] Être de connivence (avec quelqu'un) dans des affaires louches. Joberlin. − Le cuisinier... Je l'ai vu en ville. Y fricote avec l'boucher. Ledoux. − Non? Joberlin. − Y fricote avec l'boucher que je vous dis (Courteline, Gaîtés Esc.,1886, VI, pp. 80-81).Tu peux fricoter à ton aise avec mon frère Joseph (Duhamel, Maîtres,1937, p. 240).
En partic. Avoir des relations sexuelles. Elle avait reçu une lettre anonyme; on lui écrivait que son mari « fricotait avec une cliente » (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 228).
Rem. En ce sens, fricoter est aussi employé trans. ou abs. Les gars d'Auvergne (...) ne les fricotent [les bonnes de Bretagne] qu'en capotes, c'est connu (Céline, Voyage, 1932, p. 595). Mais y se cachent guère, les pigeonneaux. − Toujours à fricoter, à roucouler (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 231).
Prononc. et Orth. : [fʀikɔte], (il) fricote [fʀikɔt]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1825 intrans. « faire du fricot, cuisiner » (Scribe et Mazières, Vatel ou le Petit-fils d'un grand homme, sc. 11 ds Littré); b) 1843 trans. « dépenser en bombance, en plaisirs, gaspiller » (Sue, Myst. Paris, t. 8, p. 126); 2. 1867 intrans. « se mêler d'affaires louches » (Delvau, p. 210); 3. a) 1868 trans. « manigancer quelque chose » (d'apr. Esn.); b) 1883 en partic. en parlant de relations galantes (Zola, Bonh. dames, p. 541). Dér. de fricot*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Quem. DDL t. 3.