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FRÉNÉSIE, subst. fém.
A.− MÉD., vx. Aliénation à manifestation délirante et violente, provoquée par certaines affections cérébrales à caractère aigu. Entrer, tomber en frénésie; être en frénésie; accès de frénésie :
1. [Dans l'angine ou mal de gorge] D'autres fois au contraire il se fait une métastase de l'humeur vers la tête ou la poitrine, accident très-dangereux, qui est suivi de frénésie ou de péripneumonie. Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 105.
P. anal. Égarement durable ou non, de cause variable, comparable à l'état d'un malade atteint de frénésie (cf. démence, fièvre, folie, furie, transes). Être pris de frénésie :
2. ... quand ils voyaient passer la horde sacrée des joueurs de flûtes et de cymbales, des hurleurs, des danseurs et des échevelées entourant leurs prêtres (...) beaucoup pris de frénésie entraient, pour un bout de chemin, dans la sarabande orgiaque. Barrès, Pays Lev.,t. 1, 1923, p. 92.
B.− Au fig., cour.
1. Degré d'exaltation extrême atteint par un sentiment, une passion, et, p. ext., un comportement, un acte; état d'exaltation extrême avec manifestations bruyantes, désordonnées, souvent violentes. La frénésie du désir, de la guerre, du vice; acclamer, applaudir avec frénésie. (Quasi-) synon. déchaînement, ivresse, rage.Je t'ai procuré la frénésie des possessions exclusives, les rages jalouses, la férocité virile (Flaub., Tentation,1849, p. 323).Elle [Judith] s'attacha à Albrecht avec frénésie. Littéralement, elle en était folle (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 23):
3. Cette guerre a eu pour causes, outre l'ambition inlassable du peuple allemand, la frénésie dominatrice d'un système politique, social, moral, abominable à coup sûr, mais revêtu du sombre attrait de la puissance. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 347.
2.
a) Grande ardeur, passion avec laquelle on accomplit une tâche. Travailler avec frénésie. Le tiers monde s'européanise avec frénésie (Beaufre, Dissuasion et strat.,1964, p. 203):
4. Alors, tandis que ma tante et ma mère faisaient leur partie de cartes, Albert et moi nous nous plongions dans les trios, les quatuors et les symphonies de Mozart, de Beethoven et de Schumann, déchiffrant avec frénésie tout ce que les éditions allemandes ou françaises nous offraient d'arrangements à quatre mains. Gide, Si le grain,1924, p. 462.
b) Envie, désir irrésistible. Il y a des jours où le souvenir de l'île Saint-Pierre me donne des frénésies; j'ai soif d'un voyage (Balzac, Lettres Étr.,t. 1, 1850, p. 217).
3. P. anal. [Le compl. de nom désigne une chose]
a) [Dans l'ordre de la qualité] Intensité, violence. Que l'on s'approche au contraire des Fileuses de Vélasquez. Ce qu'un cerveau d'homme de génie renferme de brutalité dirigée, de véhémence subtile, d'audace domptée éclate aux regards par la furie du pinceau, la frénésie des empâtements, les jets brusques de gris, de rose, de noir (L. Daudet, A. Daudet,1898, p. 250).
b) [Dans l'ordre de la quantité] Grand nombre, exubérance. C'étaient partout des ancolies (...) des anémones (...) des renoncules (...) une frénésie de plantes (Estaunié, Sil. camp.,1925, p. 73).
REM.
Frénétisme, subst. masc.synon. [Le pauvre major fou] mit le remède en flacons et convoqua son soldat. Mais Montander, épouvanté par ce frénétisme, avait averti [le soldat] (D'Esparbès, Demi-soldes,1899, p. 44).
Prononc. et Orth. : [fʀenezi]. Ds Ac. 1694-1932. Ds Ac. 1718 et 1740 on admet en outre phrénésie, phrénétique, graph. étymol. Cf. aussi Nysten 1814, 1824, qui s.v. fré- renvoie à phré-ainsi que Privat-Foc. 1870 qui préfère la graph. avec ph. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 « délire furieux » (G. de Coincy, éd. F. Koenig, I Mir. 17, 35); 2. 1544 « passion, égarement » (M. Scève, Délie, éd. E. Parturier, 393, 3, p. 290). Empr. au lat. médiév. phrenesia (v. Nierm.), dér. du lat. impérial phrenesis, gr. φ ρ ε ́ ν η σ ι ς « frénésie, délire frénétique ». Fréq. abs. littér. : 555. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 463, b) 523; xxes. : a) 885, b) 1 169. Bbg. Nardi (B.). L'Amore e i medici mediaevali. In : [Mél. Monteverdi]. Modène, 1959, t. 2, pp. 517-542. − Schalk (F.). Beiträge zur romanischen Wortgeschichte. Rom. Forsch. 1953, t. 65, pp. 19-37.