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FOUETTER1, verbe.
I.− Emploi trans. Fouetter qqn, qqc.
A.− [Correspond à fouet A] Frapper à l'aide d'un fouet, à coups de fouet. Fouetter les chevaux, les chiens; fouetter un enfant; fouetter au sang; fouetter coup sur coup; fouetter en place publique. On fouettait autrefois les coupeurs de bourses (Ac.1835, 1878).Les cochers, penchés sur leurs sièges, fouettant leurs rosses, jetaient un regard, lâchaient une rigolade (Zola, Assommoir,1877, p. 580):
1. Il y a, actuellement, moins de divergences profondes entre deux chefs ennemis français (...) qu'entre deux nazis du même groupe et qui fouettent d'un même rythme, le même Juif. Arnoux, Contacts all.,1950, p. 93.
P. plaisant., fam. Et puis fouette cocher. [Exprime que l'on part en voiture avec une certaine rapidité] Nous montâmes en voiture, et puis fouette cocher (Ac.1835, p. 1878).
Au fig. [Exprime le fait de se lancer dans une affaire ou une action] J'engagerai la lutte et puis fouette cocher (Ac.1932).
Proverbe. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat; il a bien d'autres chats à fouetter (v. chat II C 3).,,Donner des verges pour se faire fouetter `` (Ac. 1835, 1878). Fournir des armes contre soi-même (Ac. 1835, 1878).
B.− P. anal.
1. [P. anal. de mouvement] Frapper comme avec un fouet. Le Général, sur les derniers mots de chaque phrase, fouettant l'air avec son épée de façon à raser le nez de Petypon (Feydeau, Dame Maxim's,1914, III, 10, p. 63).J'aime (...) que de longues crinières blondes (...) fouettent des reins authentiquement nus (Colette, Jumelle,1938, p. 107).
P. métaph. ou au fig. [Correspond à fouet D] Censurer, critiquer. Fouetter les vices :
2. ... il perçoit parfaitement les bêtises, les niaiseries, les lâchetés et les butorderies qui lui sont données à voir : il leur pardonne, en les fouettant d'une ironie féminine. Sa verge est un sourire à peine sensible, une petite flèche qui lui part d'un coin de lèvre et qui, toute petite et toute légère qu'elle est, va droit à son but et entre dans le ridicule comme dans du beurre. Goncourt, Journal,1855, p. 204.
[Le suj. désigne ce qui fouette] Les voiles fouettent les mâts (Littré).
CONSTR. Jeter (du plâtre, du mortier, etc.) sur un mur ou un plafond pour faire un enduit (cf. Jossier 1881; Adeline, Lex. termes art, 1884).
ARTILL. L'artillerie fouettait l'autre rive du fleuve (Ac.1878).
Emploi abs. Le canon fouette tout le long de la courtine. Il y avait une batterie qui fouettait sur la rivière (Ac.1835, 1878).
2. [P. anal. quant au résultat de l'action] Irriter, stimuler, exciter. Des boissons affolantes qui fouettaient la luxure des propos (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 185).
Fouetter le sang. En activer la circulation. La belle fille [une danseuse] (...) avait retroussé ses jupes et (...), le sang fouetté par le plaisir, tourbillonnait maintenant sur elle-même un délirant cavalier seul (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 33).P. ext. Stimuler, donner des forces.
Emploi pronom. réfl. indir. Se fouetter le sang, les nerfs. Il courait les cafés (...) s'aiguillonnant, se fouettant le cerveau, cherchant à retremper et à entraîner sa verve au bruit des mots, au choc des paradoxes (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 14).
Emploi pronom. réfl. Se secouer, réagir contre l'abattement. Des bombes, − reprit-il comme un écho très lointain, épuisé (...) mais il se fouetta, releva le menton : − j'emmènerai les bombes (La Varende, Goût esp.,1946, p. 128).
3. [P. anal. quant aux marques des coups de fouet] Synon. zébrer, tacheter.Jamais on n'aurait cru que la même main qui avait fouetté d'une brosse si libre la couleur de la Femme en violet, fût aussi celle qui serrait le contour du portrait d'Alba avec un dessin si sévère, presque rigide (Bourget, Cosmopolis,1893, p. 217).[Fragonard fut] un peintre excellent avec des raffinements de couleur savoureux, fouettant de vermillon des nudités potelées à la manière de Rubens (Hourticq, Hist. Fr.,1914, p. 278).
C.− P. ext. [Correspond à fouet C 3] ART CULIN. Fouetter de la crème, des œufs. Battre de la crème, des œufs (à l'origine avec des verges) pour les faire mousser. Crème fouettée (...). Fouettez (...) avec un paquet de brins d'osier sans écorce (Viard, Cuisin. roy.,1831, p. 338).
D.− Emploi techn. [Corresp. à fouet A 2]
1. ART VÉTÉR., vieilli. Fouetter un bélier. ,,Le châtrer en liant les bourses au-dessus des testicules`` (DG).
2. MAR. Fouetter une poulie, une bosse. La fixer au moyen d'un fouet (d'apr. Gruss 1952).
3. RELIURE. Fouetter un livre. ,,L'attacher avec des ficelles afin d'en former les nervures`` (Chesn. 1857).
II.− Emploi intrans.
A.−
1. Être animé d'un mouvement qui rappelle celui du fouet. La queue de la Noire fouette et se tord comme un serpent coupé (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 248).
[En parlant d'un animal, en partic. du cheval] Fouetter de la queue. Agiter nerveusement la queue, se battre les flancs.
2. Battre violemment (contre). Synon. cingler.La pluie, la grêle fouette contre les vitres. Le vent fouette à la campagne (Ac.1835, 1878).
B.− Spéc., MAR. Un mât fouette. L'extrémité d'un mât fléchit et se balance d'une manière saccadée au roulis ou au tangage (d'apr. Gruss 1952). Une voile fouette. Une voile bat au vent (d'apr. Soé-Dup. 1906).
Prononc. : [fwεte] ou [fwete], (il) fouette [fwεt]. Ds Ac. dep. 1694 (foüetter dans les ex. Ac. 1694 et 1718). Cf. fouet. Étymol. et Hist. A. 1. 1514 condamné... a estre fouetté (Cout. Labourd, 19, 7 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 81); 2. 1588 fig. « stigmatiser, condamner » (Montaigne, Essais, III, VIII, éd. A. Thibaudet, p. 1040); 3. 1784 fouetter le sang (Beaumarchais, Mariage de Figaro, II, 2); B. 1680 maçonn. p. anal. foueter le plâtre (Rich.). C. 1680 reliure foueter un livre (ibid.). D. 1878 pop. « puer » (d'apr. Esn.) [cf. arg. cogner, taper, cingler, schlinguer]. E. 1946 (arg. des lycéens) « avoir peur » (ibid.). Dér. de fouet*; dés. -er. E orig. obsc. Peut-être p. allus. à un emploi techn., mar. p. ex., où fouetter se dit de certains éléments, les mâts en l'occurrence, qui, sous l'effet de la tempête, éprouvent des mouvements violents qui les font plier, rappelant l'agitation d'une personne en proie à la peur. On pourrait aussi imaginer un passage entre fouetter « sentir mauvais » et fouetter « avoir peur » par l'intermédiaire de « lancer de mauvaises odeurs » (cf. péteux). Fréq. abs. littér. : 597 (fouettant : 76). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 438, b) 1 238; xxes. : a) 1 173, b) 795. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 130. − Quem. DDL t. 8.