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FOUAILLER, verbe trans.
A.− Qqn fouaille qqc./qqn
1. Frapper à coups de fouet énergiques et répétés. Fouailler l'air. Si le fermier fouaille quelquefois son porcher, de même il fouaille son enfant (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 439).À grands coups de cravache, ils [les jockeys] fouaillaient leurs bêtes pour atteindre le poteau (Flaub., Éduc. sent.,t. 2, 1869, p. 6).Le cocher (...) hurlant : « Hue! » de toute sa poitrine, fouailla les bêtes à tour de bras (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Bête à Maît'Belh., 1885, p. 196):
1. Il vient de ficher tout son monde à la porte, ayant trouvé ces jours-ci, en rentrant chez lui, sa cuisinière se flanquant une peignée avec sa femme de chambre, pendant que son groom était en train de les fouailler toutes les deux avec un fouet de poste. Goncourt, Journal,1887, p. 638.
2. Au fig.
a) Attaquer violemment. Avec quelle admirable verve vous avez fouaillé ce sauvage qui s'appelle je ne sais plus comment! Comme vous avez vengé l'art, la poésie, la pensée! (Hugo, Corresp.,1848, p. 636).L'homme qui fouaille nos livres au nom de la morale divine, de la morale humaine, de la morale sociale, de toutes les morales connues, D'Aurevilly, est un pédéraste (Goncourt, Journal,1858, p. 433).Il fouaillait de reproches trois ou quatre individus qui baissaient la tête (Vallès, J. Vingtras,Insurgé, 1885, p. 44).
Rem. On rencontre qq. emplois p. méton. dans ce sens où le suj. désigne un affect. Voix (...) stridente d'ironie, quand sa colère fouaillait un adversaire (Vogüé, Morts, 1899, p. 4).
b) [Le compl. désigne une idée, une activité] Agiter, activer. C'était son système instinctif, l'élan même de tout son être, cette façon de fouailler les affaires, de les mener au triple galop de sa fièvre (Zola, Argent,1891, p. 261).Il demande pour ainsi dire aux pensées de Montaigne leur passeport, (...) il les retourne, les fouille, les fouaille (Du Bos, Journal,1923, p. 298).
B.− Qqc. fouaille qqc./qqn
1. [Le suj. désigne la pluie, le vent, etc.] Cingler. La pluie tombait toujours : par instant l'eau fouaillait les deux promeneurs (Estaunié, Simple,1891, p. 21).Les chariots étaient remplis d'enfants albinos et de femmes délavées (...) que le vent fouaillait (La Varende, Heur. humbles,Pou, 1942, p. 193).Elle [la grêle] coupe elle hache effiloche égratigne Fouaille et fouette à la fois les feuilles éperdues (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 190).
2. Au fig. [Le suj. désigne un sentiment, etc.] Exciter, stimuler. La foi en l'homme est pénible à l'homme, car c'est la foi en l'esprit vivant; c'est une foi qui fouaille l'esprit, qui le pique, qui lui fait honte (Alain, Propos,1931, p. 1015).Elle courut (...) furieuse de céder à cette passion qui la fouaillait, mais sans force pour lui résister (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 569):
2. La figure pâle de cette femme maigre, à la longue chevelure, l'accompagnait partout et l'obsédait comme un fantôme, et chaque jour ce souvenir renaissant et toujours plus vivace que la veille réveillait son désir à peine calmé et le fouaillait à tour de bras; il aurait épuisé l'éternité à tourner, comme un cheval au manège, autour de cette idée fixe et immobile, il n'en parlait plus, mais dans le silence de son cœur, il se consumait solitairement. Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 135.
REM. 1.
Fouaillement, subst. masc.Action de fouailler, fait d'être fouaillé, excitation. Le Duc avait eu à subir une terrible scène de Gaga qui voulait être vengée. En florentin, au lieu de s'apitoyer, il fit servir ce fouaillement à la sécurité et aux aises de son vice (Péladan, Vice supr.,1884, p. 36).
2.
Fouaillé etfouailleur, subst. masc.Celui qui est fouaillé, qui fouaille. Votre maxime est une ancienne protestation des fouaillés contre les fouailleurs (Hugo, Corresp.,1853, p. 137).
Prononc. et Orth. : [fwaje]. Cf. -ailler. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1690 « frapper de coups de fouet » (Fur.). Dér. de fouaille* (au sens 2, donc proprement « frapper de baguettes » cf. aussi fesser); dés. -er. Fréq. abs. littér. : 80.