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FLAMBOYANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de flamboyer*.
II.− Emploi adj.
A.− Qui jette (en brûlant) des flammes claires et intermittentes. L'immense cheminée qui s'ouvrait rouge et flamboyante (Gautier, Fracasse,1863, p. 279).Elle tendait aux grandes flammes ses mains grelottantes. Le feu flamboyant lui brûlait le visage (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Prem. neige, 1883, p. 416).Il tisonnait les bûches flamboyantes (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 133).
[P. allus. biblique, Genèse 3] Quand j'entrerai dans cette chambre, et que je voudrai tirer mon épée du fourreau, j'ai peur de tirer l'épée flamboyante de l'archange, et de tomber en cendres sur ma proie (Musset, Lorenzaccio,1834, IV, 3, p. 218).La main se leva comme chargée du glaive flamboyant de l'archange (Gracq, Beau tén.,1945, p. 183).
B.− P. ext.
1. Qui jette des lueurs vives et intermittentes. La fin flamboyante du jour; la clarté flamboyante des lustres. Une journée pluvieuse qui a été traversée de deux rayons de soleil : l'un auroral et blanc, l'autre crépusculaire et flamboyant (Mallarmé, Corresp.,1862, p. 34).La voiture s'était arrêtée devant le restaurant dont la vaste façade vitrée et flamboyante arrivait seule à percer l'obscurité (Proust, Guermantes 2,1921, p. 400).Le soleil de quatre heures, déjà bas, s'insinuait entre les troncs, et couchait sur le sol de longues traînées flamboyantes (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 864).
2. [En parlant de couleurs] Qui resplendit, étincelle avec éclat. Synon. rutilant.Un coq aux plumes flamboyantes comme un chef de peaux-rouges (Renard, Journal,1894, p. 232).Elle a le secret de s'envelopper de flamboyantes étoffes violettes, pourpre, d'or (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 79):
1. Il (...) vit (...) Yvette, vêtue d'un long manteau ample qui découvrait ses longues jambes, étroitement moulées dans une robe claire, une robe rouge qui lui sauta aux yeux (...). Il jeta sa cigarette et, sifflotant, vint à travers le square à la rencontre de cette robe claire, étroite, flamboyante. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 300.
C.− Au fig.
1. [En parlant d'une chose] Qui a la teinte rougeoyante du feu (cf. flambant II C 1). Elle rejeta la tête en arrière, et son visage se perdit dans l'ombre, sur la litière flamboyante des cheveux (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 969).La comtesse Kamenskaia, (...) dont les cheveux roux et flamboyants avaient des admirateurs (Nizan, Conspir.,1938, p. 146).
2. [En parlant d'une idée, d'un mot] Qui se manifeste avec éclat (cf. flambant II C 2). Cette nuit de méditation avait fait surgir, claire, nette, flamboyante, une idée unique dans le cerveau de sir Williams (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 480).Quentin réalisait, comme il pouvait, ses rêves flamboyants sur la toile grise de l'universelle platitude (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 128):
2. Il me semblait que je lisais à mesure sur ses lèvres d'autres mots qu'elle ne prononçait pas, qui s'inscrivaient un à un, dans mon cerveau, tout flamboyants. Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1136.
3. [En parlant d'une pers., d'une toilette] Qui est bien ou richement équipé, vêtu (cf. flambant II C 3). Ce qui n'empêchait pas Albert de faire des toilettes flamboyantes toutes les fois qu'il allait à l'opéra avec Franz (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 471).J'ai été quand même revêtu, absolument flamboyant, extrêmement chaud mais solide (Céline, Mort à crédit,1936, p. 354).
4. Flamboyant de.[En parlant des yeux, du regard; le compl. prép. désigne un affect] Qui flamboie de (cf. flamboyer B 2 ainsi que flamber I B 1 b). Des yeux flamboyants de famine. À cette pensée, elle jetait à sa mère des regards flamboyants de courage (Balzac, E. Grandet,1834, p. 194):
3. L'antichambre était pleine de gendarmes et d'agents de police; au milieu d'eux, gardé à vue, enveloppé de regards flamboyants de haine, se tenait debout, calme et immobile, le prisonnier. Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 75.
[Avec effacement du compl. prép.] L'œil du prêtre était fixe, hagard, flamboyant (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 323).
D.− P. anal., emplois techn.
1. ARCHIT. Gothique, style flamboyant. Dernière période (xvesiècle) du style gothique, qui s'est développée essentiellement en France, caractérisée par des ornements ondoyants et contournés.Fines et rayonnantes nervures de style flamboyant comme celles qui à l'église ajouraient la rampe du jubé ou les meneaux du vitrail (Proust, Swann,1913, p. 137):
4. Voici une petite chronologie (...) 1200. Gothique. 1260. Gothique orné ou fleuri. 1350. Commencement du style flamboyant (les contours des ornements (tracery) établis sur les divisions verticales des fenêtres se rapprochent de l'S majuscule, formée par la flamme d'un fagot qui brûle). Stendhal, Mém. touriste,Paris, Pauvert, 1955 [1838], p. 50.
Emploi subst. masc. Le flamboyant. Le XVIIIesiècle ajoutera [aux cathédrales] ses élégantes grilles de fer forgé, où l'on découvre comme une parenté entre les caprices du flamboyant et ceux de la rocaille (Hourticq, Hist. art, Fr.,1914, p. 103).
2. HÉRALD. Pièce ondée, imitant une flamme, sur l'écu. Pals flamboyants (DG).
III.− Subst. masc. Arbre tropical à fleurs rouges. On apercevait à perte de vue la jungle verte où éclatait de loin en loin le rouge d'un flamboyant (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 427).
Rem. La docum. atteste un emploi adj. Arbre flamboyant; bractées d'un rouge légèrement orangé, du plus bel effet; fleurs très petites, d'aspect insignifiant, tubulaires, jaunes, rappelant celles des bougainvillées (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 978).
Prononc. et Orth. : [flɑ ̃bwajɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 454. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 637, b) 881; xxes. : a) 763, b) 455.