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FEU2, FEUE, adj.
Mort. Synon. défunt.
A.− [Feu est placé devant un subst. sans déterm.; le subst. est un nom de titre, de parenté ou de pers.] Feu Madame Henriette (Ac.1932).Sur l'invitation de Pierre Ringer, jardinier, nous nous sommes transporté dans la maison appartenant autrefois à feu M. Muller (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 306).Le pauvre homme se voyait déjà déchiqueté par les lions, englouti dans les sables du désert comme feu Cambyse (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 34).Tous coffrés!... Excellence! sauf le personnage signalé, comme étant feu Camille Desmoulins (Sardou, Rabagas,1872, IV, 1, p. 160).
B.− [Feu est placé devant un subst. comportant un déterm. spécifique (art., poss., dém.)]
1. [Feu suit le déterm.] Les feus rois de Suède et de Danemark (Ac.1878-1932).Ma feue mère (Ac.1932) :
Le feu comte d'Orgel eût trouvé sans doute que son fils faisait trop de place, dans ses invitations, au mérite personnel et à la fortune. Radiguet, Bal,1923, p. 22.
Au fig. Ancien. La première chose que firent les souverains après la prise de Paris, ce fut de s'entendre avec tous les feux bonapartistes (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres,1847, p. 57).
[Le subst. est un nom de chose] Chacun sait que depuis 1830 le carnaval a pris à Paris un développement prodigieux qui le rend européen et bien autrement burlesque, bien autrement animé que le feu carnaval de Venise (Balzac, Fausse maîtr.,1841, p. 50).
2. [Feu précède le déterm.] Feu la reine (Ac. 1878); feu ma mère (Ac. 1932). Feu la mère de Madame (titre d'une pièce de Feydeau, 1908). Iras-tu inviter la princesse de Blamont-Chauvry, encore plus parente à feu ta marraine, la marquise d'Uxelles, que le duc de Lenoncourt? (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 189).D'ailleurs il rejetait la responsabilité sur feu son père (Jouve, Paulina,1925, p. 117).Ces emprunts avaient été faits par Mmede Coantré pour payer l'arriéré de dettes de feu son mari (Montherl., Célibataires,1934, p. 746).
Rem. De nos jours feu ne s'emploie que dans le discours jur. et officiel, ou par plaisanterie.
Prononc. et Orth. : [fø]. Ds Ac. dep. 1694. Jusqu'à l'arrêté ministériel du 26 février 1901, l'adj. s'accorde avec le nom qui suit quand il garde sa valeur d'épithète c'est-à-dire quand il est précédé d'un adj. poss. ou d'un article : ma feue sœur, la feue souveraine. Dans les autres cas il est inv. pouvant être considéré comme un simple préf. : feu la reine. Depuis l'arrêté on fait l'accord dans tous les cas. Étymol. et Hist. 2emoitié xies. malfeüz « [qui a une mauvaise destinée], malheureux » (Alexis, éd. Chr. Storey, 616); 1172 « [qui a accompli sa destinée], mort » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5666 : Et cil gist pres come feüz); 1178 (Renart, éd. M. Roques, 3495 : Mais l'en m'apele feu Renart). D'un lat. vulg. *fatutus « qui a telle destinée », dér. du class. fatum « destin ».
STAT. − Feu1 et 2. Fréq. abs. littér. : 18 062. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 26 053, b) 30 960; xxes. : a) 25 536, b) 22 637.
BBG. − Grundt (L.O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo − Tromsø, 1972, p. 72.