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FANFARON, ONNE, adj. et subst.
I.− Emploi adj. Qui affecte la bravoure; qui cherche à s'imposer par le verbe ou l'attitude en exagérant son mérite et son courage. (Quasi-)synon. bravache, hâbleur, vaniteux.
A.− [En parlant d'une pers.] Des soldats fanfarons; les Gascons sont fanfarons. Il était hâbleur comme un vrai Normand, un peu couard et fanfaron (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, St-Antoine, 1883, p. 194).Agité, aventureux, fanfaron jusqu'à l'âge mûr, Thiers, dans sa vieillesse, apparaissait comme l'incarnation du bon sens (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 222):
1. Cette élégante médiocrité est d'ailleurs délicieuse − surtout avec tout ce qui s'y allie de générosité cachée et d'héroïsme inexprimé − à côté de la vulgarité de Bloch, à la fois pleutre et fanfaron... Proust, Temps retr.,1922, p. 741.
B.− [En parlant d'un attribut de la pers., d'un comportement, d'une réalisation] Un air fanfaron; une allure, une brusquerie fanfaronne. [Une] « politique de simplification, de stabilité, de bon sens (...) » consisterait à répudier tous les programmes fastueux et fanfarons (Fondateurs 3eRépubl.,1888, p. 157).Mais il n'avait ni la galanterie facile ni l'audace fanfaronne des jours de belle assurance (Pergaud, De Goupil,1910, p. 48).Il parlait sans s'occuper de moi et sur un ton fanfaron (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 12).
II.− Emploi subst., rare au fém.
A.− Personne qui affecte la bravoure, qui vante de façon outrancière ses qualités ou ses actions réelles ou imaginaires. (Quasi-)synon. hâbleur, vantard.Ce fanfaron, si plein de lui-même, fut tout à coup tiré de ses rêves d'ambition par l'arrivée de Grégoire (Thierry, Récits mérov.,t. 1, 1840, p. 291).Au pistolet, à huit heures du matin, au bois de Vincennes, dit Beauchamp, décontenancé, ne sachant pas s'il avait affaire à un fanfaron outrecuidant ou à un être surnaturel (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 423):
2. Je rencontrai parmi les jeunes gens de mon âge une secte de fanfarons qui allaient tête levée, disant des riens, s'asseyant sans trembler près des femmes qui me semblaient les plus imposantes, débitant des impertinences, mâchant le bout de leur canne, minaudant, se prostituant à eux-mêmes les plus jolies personnes, mettant ou prétendant avoir mis leur tête sur tous les oreillers... Balzac, Peau chagr.,1831, p. 91.
B.− Locutions
1. Faire le fanfaron. Faire le brave (cf. fanfaronner A). Je me suis moqué de moi-même, j'ai fait le fanfaron et aujourd'hui me voilà repoussé honteusement dans mes lignes (M. de Guérin, Journal,1833, p. 174).C'est comme une bouteille qu'on vide un soir, pour faire le fanfaron : on paie deux heures d'exaltation d'une longue nuit de migraine et de vomissements (Anouilh, Répét.,1950, I, p. 27).
2. Vieilli. Un fanfaron de + subst. Personne qui affecte avec ostentation des qualités ou des défauts qu'elle n'a pas. Ce seroit ce jour-là, s'écrie-t-il [Guez de Balzac], que le monde connoîtroit que je ne fais point le fanfaron de philosophie (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 66).Roland était un vrai fanfaron de vices (Ponson du Terr., Rocambole,t. 4, 1859, p. 350).
Prononc. et Orth. : [fɑ ̃faʀ ɔ ̃], fém. [-ɔn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1609 subst. « personnage vantard » (M. Régnier, Satire VIII ds Oeuvres, éd. J. Plattard, p. 65). Empr. à l'esp. fanfarrón « id. » (dep. 1514, panfarrón d'apr. Cor.; fanfarrón dep. 1555, Laguna, ibid.), dér. de la même racine onomatopéique que fanfare* (panfa- représente une var. de fanfa-, v. Cor.; v. aussi FEW t. 23, p. 146); l'ar. farfâr « bavard, inconstant », proposé comme étymon par EWFS2, remonte prob. à la même racine. Fréq. abs. littér. : 134.