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FÉLON, ONNE, adj.
A.− DR. FÉOD. [En parlant du vassal] Qui viole les engagements contractés envers le seigneur :
D'ici voyez ce beau domaine, Dont les créneaux touchent le ciel; Une invisible châtelaine Veille en tout temps sur ce castel. Chevalier félon et méchant, Qui tramez complot malfaisant, Prenez garde! La dame blanche vous regarde, La dame blanche vous entend! Becque, Corbeaux,1882, I, 1, p. 66.
Emploi subst. Ganelon est le type du félon (Ac.1932).Elle tomba entre les mains des serviteurs du félon, qui voulurent en user avec elle comme ils supposaient qu'en avait fait leur maître (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 202).
B.− P. ext., vieilli et littér.
1. [En parlant d'une pers.] Qui trahit ses engagements. Synon. déloyal, infidèle, rebelle, traître.Négociations que cet officier félon, traître à tous les partis, mena à son gré pour la réalisation de ses infâmes projets (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 168).Les ouvriers félons reçurent une correction terrible des mains du populaire indigné (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 130).
2. [En parlant d'un comportement hum.] Qui est empreint de déloyauté. Regard félon, âme félonne. Que pensera de toi, pauvre âme ombrageuse et félonne! Que pensera de toi, durant les nuits d'hiver et de délaissement, la vieille lampe amie? (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 210).
REM.
Félonner, verbe trans.,néol. d'aut. Se comporter en félon. Que ces félons les félonnent à leur tour, je ne trouve pas le fait d'un mauvais exemple (Bernanos, Gds cimet.,1938, p. 99).
Prononc. et Orth. : [felɔ ̃], fém. [-ɔn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 2emoitié du xes. fel « personne cruelle, déloyale » (S. Léger, éd. J. Linskill, 227); fin du xes. felun (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 138); 2. ca 1100 « personne qui agit contre la foi due à son seigneur » (Roland, éd. J. Bédier, 1819). B. Adj. 1. fin du xes. fellon « cruel, méchant » (Passion, 220); 2. ca 1100 « qui agit contre la foi due à son seigneur » (Roland, 1479). Mot d'origine discutée; on admet gén. aujourd'hui, à la suite de Diez (cf. FEW t. 15, 2, pp. 124-125; Dauzat) qu'il est issu d'un a. b. frq. *fillo, correspondant à l'a. sax. fillian « maltraiter, flageller », a. h. all. fillen « battre, flageller » (Schützeichel2), m. néerl. villen « écorcher » (Verdam). Pour les autres hyp., moins satisfaisantes, v. FEW loc. cit. Fellones est attesté en lat. médiév. dep. 858 (Hollyman, pp. 152-155; Nierm.); le mot désigne très tôt l'individu qui manque de fidélité (à Dieu, au roi, etc.), sans qu'il soit toujours possible de préciser davantage. Fréq. abs. littér. : 57. Bbg. Boulan 1934, p. 107. − Dessau (A.). L'Idée de la trahison au m. âge et son rôle ds les motivations de qq. chans. de geste. Cah. de civilisation médiév. 1960, t. 3, pp. 23-26. − Gohin 1903, p. 314. − Hollyman (K. J.). Le Développement du vocab. féod. en France. Genève-Paris, 1957, 202 p. − Jänicke (O.). Beiträge zur galloromanischen Wortforschung. Vox rom. 1971, t. 30, p. 66. − Joppich-Hagemann (U.), Korth (U.). Untersuchungen zu Wortfamilien der Romania Germanica. Bonn, 1973. − Lausberg (H.). Rom. Forsch. 1965, t. 77, p. 237. − Wagner (L.). B. Soc. Ling. 1964, t. 59, p. 104. − Weinrich (H.). Zur Etymologie von frz. félon « treulos ». In : [Mél. Rheinfelder (H.)]. Münich, 1963, pp. 389-396.