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EST-CE QUE, ... EST-CE QUI (QUE), morph. interr.
Cour. [Empl. seul ou précédé d'un pron., d'un adj. ou d'un adv. interr.] Introduit une interrogation directe qui conserve l'ordre des mots de la phrase énonciative.
A.− [Est-ce que, morph. inv. non précédé d'un mot interr.] L'interrogation est dite totale et porte plus spécialement sur le noyau verbal de l'énoncé. Est-ce qu'elle veut que je lui arrache une dent? (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1412):
Est-ce que j'ai peur de la mort? Parce que je suis une fille est-ce qu'il croit que je ne suis pas capable de le servir et de mourir pour lui? Claudel, Soulier,1929, 4ejournée, 3, p. 869.
B.− [Le morph. variable est précédé d'un mot interr.] L'interrogation est dite partielle et porte sur le sujet, l'objet ou une circonstance du procès exprimée par le noyau verbal.
1. [Le mot interrogatif peut être :]
a) [un pronom]
[Formes simples (qui ou que)]
[représentant un nom de personne (pron. qui)] Qui est-ce qui a tué Don Fernando? (Camus, Révolte Asturies,1936, IV, p. 431).
[représentant un nom de chose ou un nom de personne en fonction d'attribut (pron. que)] Qu'est-ce qui a tressailli tout à coup sous cette lente baguette étoupée d'éponge et de liège? (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 189).Cf. aussi Aragon, infra rem. 3.
[Formes composées] Lequel est-ce qui l'emportera? (Grev.1969, § 570, 3o).
Rem. Le pron. interr. peut être construit indirectement. De quoi est-ce que j'aurai l'air? (Montherl., Ville dont prince, 1951, II, 4, p. 893). Par lequel est-ce qu'on commence? (Grev. 1969, loc. cit.).
b) [un adj. déterminant un nom de chose, plus rarement de pers.] Quel rapport est-ce que tout cela avait avec sa propre histoire? (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 303).
c) [un adv.] Comment, pourquoi est-ce que... Quand est-ce que je te revois, puisque tu es collé dimanche? (Montherl., Lépreuses,1939p. 899).
2. [L'interrogation porte :]
a) [sur le suj. (l'élément terminal du morph. est qui)] Qu'est-ce qui, pour toi, passe avant tout le reste? (Gide, Journal,1943, p. 200).Cf. aussi Camus loc. cit. et supra Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 189).
b) [sur un autre élément de la phrase (l'élément terminal du morph. est que)] Qu'est-ce que... tu comptes faire, toi? (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 537).Cf. aussi supra Aragon, Beaux quart., 1936, p. 303 et Montherl., Ville dont prince, 1951, II, 4, p. 893, 899.
Rem. 1. L'usage du morph. interr. est-ce que s'est répandu, surtout dans la langue orale; il permet en effet de conserver l'ordre normal de la phrase énonciative : suj. + verbe. 2. La langue populaire abrège volontiers est-ce que en s'que, c'que : Ousqu'il court donc, l'Arthur? (G. Chevallier, Clochemerle, XVIII, 192 ds R. Le Bidois, L'Invers. du suj. dans la prose contemp., Paris, D'Artrey, 1952, p. 63), ou même en que : Comment que votre frère a fait? (Goug. Syst. gramm. 1962, p. 276). 3. La lang. fam. renforce parfois est-ce que par c'est que ou c'est qui. Qu'est-ce que c'est que celui-là? Un jaune? (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 502).
Prononc. : [εskə]. Étymol. et Hist. Ca 1170 quei est çó... que « qu'est-ce que » (Rois, éd. E. R. Curtius, I, VI, 4). Composé de la 3epers. du sing. de l'ind. prés. de être*, du pron. dém. neutre ce* et de la conj. que*. Bbg. Grundstrom (A.). L'Intonation des questions en fr. standard. In : Interr. et intonation en fr. standard et en fr. can. Montréal-Paris-Bruxelles, 1973, pp. 19-51. − Terry (R.-M.). The Frequency of use of the interrogative formula est-ce que. Fr. R. 1967, t. 40, pp. 814-816. − Zwanenburg (W.). Question, périphrase gramm. et détachement en fr. Fr. mod. 1975, t. 43, pp. 135-147.