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ESSOUFFLER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. [Le suj. désigne un animé] Mettre hors d'haleine, à bout de souffle par un effort physique excessif. Ils remontèrent toute la rue très vite, car il sautait devant elle, et voulait l'essouffler (Benjamin, Gaspard,1915, p. 149):
1. Bien que la chaleur fût dure, Il essoufflait sa monture En gravissant le sentier, Ce rapide cavalier. M. de Guérin, Poésies,1839, p. 94.
2. Au fig. [Le suj. désigne une chose abstr.] Couper le souffle. C'est extraordinaire combien vite la sublimité des grands vous essouffle (Gide, Porte étr.,1909, p. 571).La surprise, la joie l'essoufflaient (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 728).
B.− Emploi pronom. à valeur subjective
1. [Le suj. désigne une pers.] Respirer difficilement le plus souvent après un effort excessif, perdre le souffle. Au moindre effort, elle s'essoufflait, et il lui fallait aussitôt chercher un appui (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 316):
2. ... je m'essouffle après quelques pas d'ascension au point de perdre haleine; le cœur me bat avec force, et je suis prêt à me trouver mal... Maine de Biran, Journal,1816, p. 168.
S'essouffler à + inf. :
3. ... couple de moribonds s'appuyant l'un sur l'autre et que les concierges voyaient (...) s'essouffler à monter des escaliers pour visiter, haletants tous les deux, les maisons à vendre. Goncourt, Journal,1864, p. 90.
P. métaph. et p. anal. [Le suj. désigne un mécanisme] Se fatiguer, peiner. La pompe ne suffisait plus à épuiser les fuites. Il l'entendait s'essouffler, avec un hoquet de fatigue (Zola, Germinal,1885, p. 1537):
4. ... la vigne s'est lentement mais sûrement déplacée vers les positions basses et a délaissé les pentes escarpées. (...) Parce que le cheval puis le tracteur s'essoufflaient ou calaient là où l'homme avait jadis travaillé avec aisance. Levadoux, Vigne,1961, p. 84.
2. Au fig.
a) [Le suj. désigne une pers.] Se donner beaucoup de peine (pour faire quelque chose). ... Bouilhet, depuis une heure, s'essouffle à refaire une strophe à laquelle je renonce (Flaub., Corresp.,1852, p. 432).André s'essouffle à fabriquer, à lui seul, une conversation (Martin du G., Devenir,1909, p. 45).
b) [Le suj. désigne une activité humaine] Perdre de son dynamisme. La contre-révolution avait peu d'haleine, s'essouffla vite, et resta court (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 424).La bataille russe, lancée depuis près de deux mois à la demande des Italiens, commençait à s'essouffler (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 305).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj. essoufflant, ante. Qui essouffle. Nos pères, avec leur valse essoufflante et trop régulière, où s'épanouissait leur santé morale, ont mal connu la danse (Martin du G., op. cit., p. 47).
Prononc. et Orth. : [esufle], (il s')essouffle [esufl̥]. Prononc. [εs-] ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Littré et, à titre de var. ds Barbeau-Rodhe 1930 et ds Warn. 1968. Admis ds Ac. 1694-1932. 1 seul f ds 1718-1762 (cf. aussi pour la docum. dans Céard, Soir. Médan, Saignée, 1880, p. 217; Arnoux, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 196; Œuvre, 21 févr. 1941). Noter que Lar. encyclop. Suppl. 1975 écrit 1 f au sens figuré. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « reprendre haleine » (Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke, P. Rasch, 4569); 2. début xiiies. essouflé « hors d'haleine » (R. de Houdenc, Vengeance Raguidel, 5637 ds T.-L.). Dér. de souffle*; préf. é-*; suff. *; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 153.