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ESSOR, subst. masc.
A.− Vx. [Correspond à essorer A] Exposition à l'air libre.
P. métaph. À retourner sept fois votre folle de langue dans sa jolie prison avant de la mettre à l'essor (M. de Guérin, Corresp.,1837, p. 261).
B.− [Correspond à essorer B] Mouvement de l'oiseau (ou de tout animal ailé) qui prend de l'élan pour l'envol ou dans le vol. L'essor des colombes, des fauvettes. Au départ des hirondelles, si la plus petite du nid ne vole pas encore, la mère lui donne ainsi l'essor sur ses propres ailes (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 95).Ses ailes imparfaites [de la reine] qui l'empêchent d'accompagner le grand essor que demande l'organe du faux-bourdon (Maeterlinck, Vie abeilles,1901, p. 193):
1. Alors modifiant son vol et s'élevant tout droit, sans plus rien voir, dans un essor fou, l'oiseau monta, monta, Fuseline enfoncée dans son cœur comme une flèche de mort qu'il serrait de plus en plus furieusement dans les contractions frénétiques de son agonie. Pergaud, De Goupil,1910, p. 116.
P. métaph. Enfin le mot roi fut attaché sous la dernière croisée de la maison : les applaudissements prirent essor (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 160).La phrase musicale, (...) dégagée d'éléments matériels (mesure, force), prend alors son essor dans les hauteurs du rythme libre (Mocquereau, Nombre mus. grégor.,1927, p. 340).
Au fig.
1. [En parlant d'une chose envisagée dans sa forme] Disposition qui donne l'impression d'un mouvement d'ascension. Le vaste essor touffu d'un rameau de chêne, sentinelle avancée dans le ciel (Pergaud, De Goupil,1910, p. 143).
2. [En parlant d'une chose ou d'une pers. envisagée dans son développement, son évolution]
a) [En parlant de l'homme, de ses facultés, de ses idées, etc.] Fait de se donner libre cours, de commencer à donner sa mesure et de s'acheminer vers un épanouissement. Essor intellectuel, moral. Donner essor à son imagination (cf. Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Mouche, 1890, p. 1345).Que le diable emporte cette plume, ma belle amie, elle arrête l'essor de mon génie! (Flaub., Corresp.1874, p. 151).À quel point la catastrophe frappa le musicien en plein essor, le simple rapprochement de quelques dates le fera sentir (Rolland, Beethoven,t. 1, 1928, p. 68).Le culte de l'héroïsme est le premier mythe sur lequel l'homme individuel a pris son essor (Mounier, Traité caract.,1946, p. 689):
2. Cette verve n'était pas seulement celle d'un homme d'esprit, d'un Parisien, d'un artiste jeune, mais celle d'un homme heureux, d'un homme qui, réellement, à cette période du premier essor, vivait dans un perpétuel élan de joie intérieure. Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. LXXV.
b) P. ext., en partic. dans le domaine social.Mouvement par lequel quelque chose se développe rapidement et progresse de façon soutenue. L'essor démographique, économique, industriel; l'essor du commerce et des techniques; l'essor d'une ville, d'un pays. Les entraves compriment l'essor de la production; le défaut de sûreté la supprime tout-à-fait (Say, Écon. pol.,1832, p. 222).Il est possible de tirer des conclusions sur l'influence de l'essor discographique dans notre vie musicale (Samuel, Art mus. contemp.,1962, p. 637).L'essor du capitalisme libéral et l'énorme accroissement du volume du commerce international au XIXesiècle coïncident avec la stabilité de la monnaie (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1968, p. 40).
Prononc. et Orth. : [esɔ:ʀ]. Prononc. [εs(s)ɔ:ʀ] ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 2 1787, Land. 1834, Nod. 1844, Littré [ss], DG, Barbeau-Rodhe 1930 et, à titre de var., ds Warn. 1968. Cf. essai. Ds Ac. 1718-1932. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 2 1787 soulignent que ,,quelques-uns écrivent essort``, ce qui est une ,,faute grossière`` car on dit ,,s'essorer, prendre l'essor, et non pas s'essorter``. Étymol. et Hist. 1172-75 a l'essor « à l'air libre » (Chr. de Troyes, Le Chev. de la charette, éd. M. Roques, 6631); av. 1188 fig. « élan » (Partonopeus de Blois, éd. Gildea, 7996). Déverbal de essorer*. Fréq. abs. littér. : 730. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 096, b) 1 706; xxes. : a) 954, b) 680.