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ESCAMOTAGE, subst. masc.
Action d'escamoter*; résultat de cette action.
A.−
1. Action d'escamoter, de faire disparaître par une manœuvre habile.
a) Domaine du spectacle,vieilli. Art, action de faire disparaître (un objet) à la vue du public, par un tour de passe-passe. Un vaste théâtre de prestidigitation et d'escamotage, où tout est miraculeux et imprévu (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 354).Il y a ici une espèce de gentilhomme qui est un prestidigitateur, un sorcier avec ses mains, commandant au visible et à l'invisible, élevant l'escamotage au merveilleux (Goncourt, Journal,1867, p. 357).C'était comme un tour d'escamotage dans lequel il jouait le rôle de muscade (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 37).
b) Usuel
Action de soustraire à la vue en changeant de place ou en dissimulant. Les jeux de physique amusante et d'escamotage (...) n'ont pas fait de progrès depuis quelques années (D'Allemagne, Hist. jouets,1902, p. 297).
Action de faire disparaître de façon plus ou moins définitive. L'escamotage matériel des dix millions de cadavres de la guerre tient du prodige (Morand, Bouddha,1927, p. 89).C'était tout naturellement qu'avaient disparu les jeunes filles dans cette maison à escamotages (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 182).
2. Spéc. Repli du train d'atterrissage d'un avion après l'envol (cf. Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.).
3. En partic. Action de s'emparer d'une chose subtilement, par fraude. Il a toujours eu un penchant pour l'escamotage! C'est le plus grand chippeur du collège (Vallès, J. Vingtras,Enf., 1879, p. 179).
B.− P. anal. ou au fig.
1. Subterfuge servant à cacher, à passer sous silence. Cette nuit-là, dans ma chambre, j'ai assisté à l'examen de conscience le plus sincère en même temps qu'au plus habile escamotage des vrais motifs de sa fuite (Morand, Champions du monde,1930, p. 146).
2. Manœuvre destinée à éluder de façon habile (des difficultés, des obstacles, un événement gênant). Procédure d'escamotage. Les débats, cette fois, seront publics, sans escamotage possible (Martin du G., J. Barois,1913, p. 412).La « noble » impropriété des termes, ou l'escamotage de la question (Gide, Journal,1931, p. 1080).Mais déjà la rhétorique chrétienne, bonne connaisseuse des puissances du péché, ne réduisait l'adversaire à « quia » que par le ministère magique de ses prestiges et de ses escamotages (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 185).
3. Fait d'effectuer de façon trop rapide, d'écourter en omettant des étapes. Il est certain que toute cette cérémonie [les funérailles de Napoléon] a eu un singulier caractère d'escamotage (Hugo, Choses vues,1885, p. 27).
− Dans le domaine de l'expr. verbale.Ce « naturellement », jeté d'un accent à peine appuyé, d'un ton assourdi, pénétré de componction et de révérence, mis en valeur par un savant escamotage, me paraît digne des fourbes les plus achevés (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 152).
Prononc. et Orth. : [εskamɔta:ʒ]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1732 (Marivaux, Le Triomphe de l'amour, éd. Fournier-Bastide, II, 17 ds Quem. DDL t. 1). Dér. du rad. de escamoter*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 48.