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ENSANGLANTER, verbe trans.
A.− [Ce qui est répandu est le sang humain ou animal]
1. [L'obj. désigne un animé ou le plus souvent un inanimé] Couvrir, maculer quelqu'un, quelque chose de sang. Quelle blessure avait pu ensanglanter ainsi le cuir (Malraux, Espoir,1937, p. 828):
1. le chat-huant. − Vive la nuit commode et molle Où l'on peut lorsque l'on immole Des lapereaux, Ensanglanter la marjolaine Sans avoir à prendre la peine D'être un héros! Rostand, Chantecler,1910, II, 1, p. 85.
2. La frénésie de lucre et d'ambition politique disloque et ensanglante les cités. Le poignard, le poison sont l'arme naturelle et devenue pour ainsi dire légitime de la passion hagarde qui dévaste le cœur de l'individu. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 112.
Emploi pronom.
réfl. dir. Vanessa s'accrochait à moi sur ces galets glissants, et bientôt ses pieds nus s'ensanglantèrent (Gracq, Syrtes,1951, p. 161).
réfl. indir. En 1914, Savinio (...) s'ensanglantait les doigts sur les touches du grand « Erard » de la baronne (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 269).
En partic. Couvrir du sang des victimes offertes en sacrifice. Avant l'invasion des Celtes Kimris, nos ancêtres les Gaulois n'ensanglantaient pas leurs autels (Sand, Jeanne,1844, p. 110).
2. [L'obj. désigne une entité abstr., collective ou symbolique] Marquer ou charger d'incidents ou d'événements où le sang humain coule [le sang est le signe d'actions violentes, parfois fatales]. Et qu'enfin nul d'entre vous, et sous aucun prétexte, n'ensanglante nos jeux en provoquant ou en acceptant le combat à mort (Cottin, Mathilde,t. 2, 1805, p. 139).La révolte des Cévennes, qui ensanglanta les premières années du dix-huitième siècle, fut sérieuse (Sainte-Beuve, Portr. contemp.,t. 3, 1846-1869, p. 106).Qui a fait ces crimes? (...) les barbares (...) tous franchissant et ensanglantant la conscience humaine (Hugo, Actes et par. 4,1885, p. 391).
P. ext. Ensanglanter la scène d'un théâtre, les pages d'un livre, d'un roman. Y représenter, y décrire des actions où le sang est répandu. Aux horreurs dégoûtantes qui ensanglantent chaque page de Grégoire de Tours (Stendhal, Amour,1822, p. 192).C'est à qui rembrunira le plus le tableau, à qui ensanglantera la scène (Janin, Âne mort,1829, p. 105).
P. métaph. [Le sang est le signe d'une blessure, d'une douleur morale] Les blessures qui (...) ensanglantent secrètement sa vie intime (Lamennais, Lettres Cottu,1834, p. 268).
B.− P. anal. Rendre rouge comme le sang. Les trois feux d'arrière ensanglantaient la neige (Zola, Bête hum.,1890, p. 167).Avec un petit pinceau gonflé de carmin, elle ensanglanta la bouche et toucha les pointes des seins (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 21).
En partic. [Chez les Romantiques, en parlant du soleil couchant] Les clochers, jumeaux de grandeur inégale, que le soleil couchant ensanglantait de ses feux sur la tenture noire des fumées de la cité (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 440).
Rem. La docum. atteste le subst. masc. ensanglantement. Action d'ensanglanter quelqu'un ou quelque chose; ce qui en résulte. L'ensanglantement des batailles et la transformation des empires (Id., ibid., t. 3, 1848, p. 337).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃sɑ ̃glɑ ̃te]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 part. passé adjectivé ensanglantet « couvert de sang » (Roland, éd. J. Bédier, 1067); ca 1135 ensanglanter « tacher, couvrir de sang » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1318). Dér. de sanglant*; préf. en-*; suff. *, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 120.