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ENCOMBRER, verbe trans.
A.− [Le suj. désigne un obj. concr., parfois un être animé, une collectivité; le compl. d'obj. dir. désigne parfois une pers., une partie du corps, une collectivité, le plus souvent un obj. concr., en partic. un lieu, un espace]
1. Encombrer qqc. ou qqn.Occuper à l'excès au point d'embarrasser, d'obstruer; être source de gêne par le volume, le nombre. Encombrer un trottoir; la foule encombre un lieu; (être) encombré de ballots, de débris, de meubles; chambre encombrée de qqc. Après avoir débarrassé cette table des livres et des papiers qui l'encombraient (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 451).De simples ruisseaux encombrés de petits joncs et envahis par les orchidées (Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 202).
Encombrer qqc. ou qqn de qqc., (rare) avec qqc.Trois personnes (...) se placèrent auprès de moi dans la voiture, qu'elles encombrèrent de paquets et de cartons (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 9).
Emploi absol. Les meubles (...) n'ajoutent rien, encombrent plutôt (Green, Journal,1935-39, p. 199).
2. Emploi pronom.
a) Sens passif. La chambre s'encombrait, les tiroirs allaient déborder (Zola, DrPascal,1893, p. 179).
S'encombrer de, (rare) par.Les tables (...) s'encombrent de roses blanches, bleues, rouges, roses et jaunes (Colette, Cl. école,1900, p. 266).
b) Sens réfl. Ne voulant pas m'encombrer de bagages (Sardou, Rabagas,1872, II, 11, p. 78).
c) Sens réciproque. Les tombereaux venaient s'encombrer à la file (Lamart., Jocelyn,1836, p. 780).
B.− Au fig.
1. [Le suj. désigne une pers., un inanimé concr. ou abstr.; le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé abstr., en partic. un espace abstr., un secteur de l'activité hum.] Envahir à l'excès. Encombrer le marché. Ce qui prendrait deux minutes semble devoir encombrer une journée entière (Amiel, Journal,1866, p. 245).Vous n'encombrerez plus le palmarès, hein? Vous en laisserez pour les autres, hein? (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 74).
Emploi pronom. passif. L'idée de consonance (...) s'encombre de notions nouvelles (Ch. Lalo, Esthét. mus. sc.,1908, p. 139).Cf. aussi boucher1ex. 42.
Rem. On rencontre ds la docum., en ce sens, avec une nuance péj., le subst. masc. encombreur désignant une pers. Ces mille encombreurs de la science (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 399).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers., un inanimé relatif à une pers., parfois une collectivité]
a) [Le suj. désigne une pers., parfois une collectivité] Causer de l'embarras par sa présence, son existence. Encombrer qqn de sa personne :
Dans la candeur et l'intensité de son zèle, il ne craint pas d'importuner la jeune malade; il ne s'aperçoit même pas qu'il l'encombre un peu. Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 12.
Emploi pronom. réfl. Ne t'encombre pas de lui ce jour-là (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 275).
b) [Le suj. désigne un inanimé]
Gêner, embarrasser d'un point de vue matériel (richesse, santé), moral, intellectuel, spirituel. [La mélancolie] c'est un sentiment qui me gêne et m'encombre (Gide, Journal,1930, p. 1013).Ta mémoire qu'encombrent mille souvenirs futiles (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 59).
Emploi pronom. réfl. Elle s'encombre d'un tas de préjugés élégants et néfastes (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 179).
Surcharger de travail, d'occupations. Tout dépendra un peu des avalanches de lettres et d'affaires et de travaux qui m'encombrent ici (Hugo, Corresp.,1849, p. 5).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃kɔ ̃bʀe], (j')encombre [ɑ ̃kɔ ̃:bʀ ̥]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « gêner, entraver » (ici domaine moral) (St Alexis, éd. C. Storey, 95 : Pur nul aver ne volt estra ancumbrét); 2. ca 1100 « occuper à l'excès, surcharger » (Roland, éd. J. Bédier, 3646). Dér. av. préf. en-* et dés. -er de l'a. fr. combre « barrage pratiqué dans le lit d'une rivière » attesté seulement au xves., région de la Loire (Gdf.), apparaissant en lat. médiév. sous la forme combrus aux vie-viies. au sens de « abatis d'arbres », ca 1020 au sens de « barrage sur une rivière » (Nierm.); ce lat. serait issu d'un thème combr-, auquel correspondrait un gaulois *kombero, cf. l'irl. commar « rencontre de vallées », cymrique Kymmer « rencontre de cours d'eau ». Meyer-Lübke ds Z. rom. Philol. t. 19, pp. 275-277. Fréq. abs. littér. : 561. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 428, b) 984; xxes. : a) 904, b) 952.