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ENCASTRER, verbe trans.
A.− Enchâsser, insérer un objet dans un autre entaillé de façon à le recevoir très exactement. Dans le linteau supérieur on a encastré une tablette de marbre blanc (Du Camp, Hollande,1859, p. 149).Je tournai autour du pâté de maisons, une fois, deux fois, ni morte ni vive. La sonnette encastrée dans le mur m'effrayait (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 210):
1. Le breakfast room est charmant avec ses assiettes bleues posées sur les plinthes, ses miroirs convexes encastrés dans les panneaux, ses dressoirs en acajou, ... Morand, Londres,1933, p. 260.
Spéc. Placer à l'intérieur, au milieu d'un ensemble. Synon. enclaver.Montmartre est même devenu plus Montmartre que jamais. C'est bien un petit coin de la province française encastré dans Paris (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 167).
P. anal.
Embourber, coincer. Chacun avait cherché refuge dans le chariot. C'était, du reste, une retraite sûre. La glaise le tenait encastré au sol (Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 233).La voiture quitta le quai, s'engagea dans l'avenue des Deux-Républiques. À peine avançait-elle encore, encastrée maintenant dans le mouvement de la foule chinoise (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 235).
Entourer. Ses yeux de scribe moyenâgeux encoléré, encastrés dans leurs minces lunettes sont abaissés sur les fleurs de son assiette (Goncourt, Journal,1889, p. 1021).
B.− Emploi pronom. à sens passif. Elle frappa à une grande porte marron, au-dessus de laquelle un moulage des Parques s'encastrait (Péladan, Vice supr.,1884, p. 97).Ce kiosque à musique baladeur s'encastrant hermétiquement entre parquet et plafond (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 261):
2. L'air et le jour arrivent à cette espèce d'antre humide, ou par le haut de la porte, ou par l'espace qui se trouve entre la voûte, le plancher et le petit mur à hauteur d'appui dans lequel s'encastrent de solides volets, ôtés le matin, remis et maintenus le soir avec des bandes de fer boulonnées. Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 7.
P. anal.
[En parlant d'une pers.] Se placer dans l'encadrement d'une porte ou d'une fenêtre. Un faible bruit d'eau lui parvint alors dont il ne comprit ce qu'il était qu'au moment où l'Arabe s'encastra de nouveau dans la porte (Camus, Exil et roy.,1957, p. 1619).
Emploi pronom. réciproque. Serrer l'un contre l'autre. Leurs corps enlacés, entrelacés, poitrine à poitrine et ventre à ventre, se frôlant, s'encastrant par des torsions appuyeuses tournent lentement (Sem, Ronde de nuit,1923, p. 35).
[Dans un déroulement linéaire] Insérer entre deux. [La sonate] qui porte le noV de l'œuvre VIII présente une particularité morphologique intéressante; après l'allegro initial vient une gigua gratioso, au sein de laquelle s'encastre un minuetto (Laurencie, Éc. violon,1923, p. 231).Les mots ne doivent pas couler : ils s'encastrent. C'est d'une rocaille où l'air circule librement qu'ils tirent leur verve (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 179).
C.− P. métaph. [En parlant d'une pers., d'une activité humaine] Sa puissance et le sentiment qu'il en avait, l'homme les tirait du groupe, de la classe, de la corporation, dans lesquels il était encastré, cimenté (Bloch, Dest. du S.,1931, p. 260).
Emploi pronom. à sens passif. La psychologie du comportement ne souffre aucunement la comparaison avec l'horloge, mais plutôt avec le puzzle : si chacun peut voir les morceaux, il est plus rare de savoir comment ils s'encastrent (H. Bazin, Tête contre murs,1949, pp. 660-67).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi adj. du part. passé, rare. Scellé dans le mur ou le sol (en parlant de mobilier, d'appareil sanitaire). Armoire, four, placard encastré(e). Le signe (dans le guide touristique) a la forme des baignoires d'il y a trente ans, et la gardera sans doute parce que la généralisation des baignoires encastrées ne fait pas plus lisible l'idéogramme qui la représenterait rectangulaire (Aragon, Blanche..., III, II, p. 384 ds Rob. Suppl. 1970).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃kastʀe], (j')encastre [ɑ ̃kastʀ ̥]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1580 incastré (B. Palissy, Discours admirables, Des pierres, p. 280 ds Hug. : Si ladite montagne se fut petrifiée [...], icelles [coquilles] se fussent trouvées incastrées au dedans d'icelle roche); 1694 mét. encastrer (Corneille). Empr. à l'ital.incastrare « enchâsser, faire pénétrer dans une encoche », attesté dep. ca 1340 (Volgarizzamento di Palladio ds Batt.), du b. lat. *incastrare (xiies. « sertir » ds Nierm.; mais antérieurement dér. b. lat. incastratura « tenon »), plus prob. dér. du lat. class. castrum « forteresse » (FEW t. 2, pp. 477b-478a) en raison des sens de l'a. prov. encastrar (v. Levy Prov.) et de l'a fr. m. fr. enchastre (v. FEW t. 2, p. 477a), que de castrare (châtrer*; Bl.-W.1-5, DEI, EWFS2). Fréq. abs. littér. : 94. Bbg. Gohin 1903, p. 370. − Hope 1971, p. 187.