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EMPHASE, subst. fém.
A.− RHÉT. Figure consistant à employer un mot ou un groupe de mots d'une force expressive exagérée par rapport à l'idée exprimée. Synon. hyperbole.N'y a-t-il pas un peu d'emphase oratoire dans tous ces participes? (About, Grèce,1854, p. 354):
1. L'emphase de Balzac n'est qu'un jeu, car il n'en est jamais la dupe. Ceux qui le censurent avec amertume et gravité, sont des gens qui n'entendent pas la plaisanterie sérieuse, et qui ne savent pas distinguer l'hyperbole de l'exagération, l'emphase de l'enflure, la rhétorique d'un homme de la sincérité de son personnage, enfin ce qui tient à l'art de ce qui tient à l'artiste. Joubert, Pensées,t. 2, 1824, p. 182.
P. ext., LING.
GRAMM. TRANSFORMATIONNELLE ,,Accent particulier porté sur un constituant de la phrase`` (Ling. 1972). Coefficient emphase, transformation d'emphase (Ling. 1972).
PHONÉT. Cf. consonnes emphatiques* A.
P. anal. Outrance, manque de simplicité dans l'expression d'un art (musique, peinture). J'aime son emphase [de Rubens], j'aime ses formes outrées et lâchées (Delacroix, Journal,1847, p. 200).La moindre trace d'emphase ou d'enflure (...) déshonore aussi bien la musique que la statuaire (Alain, Propos,1921, p. 325).
B.− Courant
1. Exagération dans la manière de dire ou d'écrire, qui se traduit soit dans le style (emploi de mots ou de formules outrés, pompeux), soit dans le ton, la voix et parfois le geste. Parler, déclamer avec emphase. Parler sans emphase. Simplement, avec naturel. MmeVerdurin (...) faisait elle-même la lecture à haute voix en faisant sonner avec emphase les phrases les plus simples (Proust, Temps retr.,1922, p. 791):
2. La banalité de sa pensée se cachait sous un flot d'images. Il s'exprimait avec une emphase qui tenait lieu d'esprit, et trouvait le moyen de servir à chacun un compliment amphigourique. Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1166.
2. Exagération dans le comportement, dans la manifestation d'un sentiment. Un dévouement sans comédie et sans emphase; une douceur sans faiblesse (Baudel., Poèmes prose,1867, p. 194):
3. MmeRoland. « J'aime, disais-je, ce caractère romain dans nos temps. Sa mort est un peu drapée et théâtrale; elle pose, il est vrai, avec un peu d'affectation. » Elle m'interrompt : « Eh, ma foi, il est assez beau d'avoir la force de penser à poser dans ce moment-là. » (...) « D'ailleurs, qu'importe? Une petite bourgeoise comme MmeRoland pouvait bien mettre de l'emphase dans sa mort. C'était aux grandes dames à être simples. » Vigny, Le Journal d'un poète,1842, p. 1187.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃fa:z]. Mais [a] ant. ds Dub. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1543 rhét. (Pasquier, Rech., II, 3, p. 53 ds Gdf. Compl); 2. av. 1655 « exagération dans la manière de s'exprimer » (Desmarets, Visionnaires, III, 4 ds Littré); av. 1741 « solennité exagérée » (St Simon, 49, 77, ibid.). Empr. au gr. ε ́ μ φ α σ ι ς, terme de rhét. « expression forte ». Fréq. abs. littér. : 351. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 553, b) 476; xxes. : a) 417, b) 514. Bbg. Slack (A.). Le Coin du pédagogue. Fr. R. 1973, t. 46, p. 984.