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EMPAUMER, verbe trans.
A.− [Le compl. désigne une chose concr.]
1. Prendre (quelque chose) dans la paume de la main :
1. On peut non seulement exposer le cœur (...) mais aussi le toucher, l'empaumer, y poser des points de suture... C. d'Allaines, Chirurgie du cœurds Rob. Suppl.1970.
JEU. Recevoir une balle dans la paume de la main ou en pleine raquette, et la relancer vivement. Quand il empaume un éteuf, il le pousse à perte de vue (Ac.1835, 1878).Elles chantaient en empaumant la balle (Montherl., Olymp.,1924, p. 333).
2. Spéc., VÉN. [Le suj. désigne un chien]
a) Empaumer la voie, la piste. Trouver la piste du gibier et se jeter sur elle (en aboyant). La meute du château empaume la voie; elle est composée de quarante chiens de haut nez, bien ensemble (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 173).La tête de meute avait franchi l'allée, empaumant aussitôt sa voie chaude (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 72).
b) Empaumer le change. Emprunter une fausse piste en se laissant entraîner par celle d'une bête isolée de la harde poursuivie. Elle [la meute] vient d'empaumer le change, elle mène toute derrière le daguet (Genevoix, Dern. harde,1938p. 226).
B.− Au fig., fam.
1. Empaumer qqn.
a) Posséder l'esprit de quelqu'un en le séduisant. Empaumer les femmes, un homme. Quasi-synon. conquérir, enjôler, séduire.Robert a su se l'acquérir, comme il sait empaumer (ah! le mot affreux!) tout le monde (Gide, École femmes,1929, p. 1289).Cercueils sans ornements nous étions par le songe embaumés empaumés (Genet, Poèmes,1948, p. 64):
2. Elle me raconte une journée de fiacre avec MmeMeurice, où toutes deux, dans un élan de cœur, ont vu et empaumé Charles Blanc, enlevé presque de force au marchand de porcelaine Rousseau une commande d'une pièce importante, ont séduit la sèche MmeSimon, aux gants noirs percés, ont enfin conquis pour le graveur la place de conservateur de Sèvres. Goncourt, Journal,1871, p. 726.
b) Prendre un avantage sur quelqu'un en le dupant. Je vais empaumer tous les boutiquiers de France et de Navarre (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 155).Et ça [Madame Robert] empaumait des chefs de bureau par des airs modestes, et ça refusait des soupers auxquels on lui faisait l'honneur de l'inviter, histoire de se poser en vertu! (Zola, Nana,1880, p. 1303).
Se faire, se laisser empaumer. Notre cousine Receveur est une sotte qui s'est laissé empaumer (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, 2epart., p. 180).Et moi, défiant, je me laisse empaumer (Montherl., Lépreuses,1939, 1repart., p. 1395).
Rem. On rencontre ds la docum. empaumeur, subst. masc. Celui qui empaume quelqu'un. Des optimistes communicatifs, des empaumeurs (Barrès, Appel soldat, 1911, p. 217).
2. Vieilli. Empaumer qqc.
a) Empaumer une affaire. Prendre habilement une affaire en main et la mener énergiquement. [Il croyait] se servir de Germain pour empaumer une affaire superbe qu'il mitonnait depuis longtemps (Sue, Myst. Paris, t. 8, 1843, p. 139).
Arg. C'est empaumé! C'est chose faite, c'est dans la poche. Ça y est, mon homme... c'est empaumé! s'écria la borgnesse en entrant (Sue, Myst. Paris, t. 8, 1843Paris, Fayard, 1935 [1842-43], p. 75).
b) Empaumer la parole. S'emparer de la parole (d'apr. Ac. 1835, 1878).
Rem. On rencontre aussi ds la docum. un sens arg. « enlever (quelqu'un) ». J'espère que nous avons fameusement empaumé la jeune campagnarde (Sue, Myst. Paris, t. 7, 1843, p. 76).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃pome], (j')empaume [ɑ ̃po:m]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1475 « tenir dans sa main » (G. Chastellain, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, II, 198, 8 : marchans l'un contre l'autre avoient leurs lances enpaulmées); 2. 1611 terme de jeux empalmer, empaulmer (Cotgr.); 3. 1659 « conquérir, enjoler (quelqu'un) » (Tallemant des Réaux, Historiettes, éd. A. Adam, II, 638-639, note ds R. Ling. rom., t. 36, p. 231); 4. 1661 vén. empaumer la voie (Molière, Fâcheux, II, 6); 5. 1694 empaumer une affaire (Ac.). Dér. de paume*; préf. em-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 231. − Quem. Fichier.