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EMBLÈME, subst. masc.
A.− Représentation d'une figure à valeur symbolique particulière, éventuellement accompagnée d'une légende en forme de sentence. Lire un emblème. L'emblème antique qui représente la vie par un cercle formé par un serpent qui se mord la queue donne une image assez juste des choses (C. Bernard, Introd. ét. méd. exp.,1865, p. 138).Nos barques de pêcheurs, dont la plupart portent toujours à la proue des emblèmes que portaient les barques phéniciennes (Valéry, Variété III,1936, p. 236):
1. C'étaient là des armoiries qu'elle tenait de son Conseil et dont l'emblème et la devise semblaient lui convenir... France, Vie de Jeanne d'Arc,t. 1, 1908, p. 402.
B.− P. ext.
1. Attribut visible d'un être ou d'une chose, employé pour les représenter. Le sceptre et la couronne, emblèmes de la royauté; emblèmes maçonniques; emblèmes mythologiques. Des prêtres évoluent lentement autour d'un grand taureau de pierre rouge, qui est l'emblème même de Sivâ (Lorrain, Monsieur de Phocas,1901, p. 339).La fameuse casquette à ruban de velours, qui est l'emblème quasi international de la gent scolaire distinguée. (H. Bazin, Vipère,1948, p. 273).
2.
a) Être ou objet visible, conventionnellement choisi pour représenter quelqu'un ou quelque chose.
[Pour représenter une pers. ou un groupe] Emblème royaliste. Dupin l'avocat est un emblème du Directoire, Soult est l'emblème de l'Empire (Balzac, Œuvres div.,t. 2, 1803-35, p. 105).La race gauloise, très facile à distinguer par (...) l'allure du coq qui a mérité d'être pris pour emblème (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 70).
[Pour représenter une chose abstr.] La femme, jusque-là si décriée (...) devint l'emblème de toute perfection (Chardonne, Attach.,1943, p. 23):
2. Leurs têtes [des Chouans] étaient surmontées d'une sale toque en laine rouge, semblable à ce bonnet phrygien que la République adoptait alors comme emblème de la liberté. Balzac, Les Chouans,1829, p. 4.
Rem. Bien qu'il soit, en ce sens, synon. de symbole, emblème présuppose une convention sociale plus restreinte. Ce bonnet était pour elle quelque chose d'infiniment précieux (...) peut-être comme emblème du village, comme symbole de la patrie (France, Pt Pierre, 1918, p. 264). Cette croix n'était pas (...) empruntée à Hitler, mais à Cuza, qui longtemps avant le Führer avait fait son emblème de ce vieux signe sacré des Aryens (Tharaud, Envoyé Archange, 1939, p. 30).
b) Vieilli. Signe, image typique. Sous l'emblème d'une création hebdomadaire, elle [la Genèse] a voulu dire que le Créateur avait opéré selon une série progressive et non par un rayonnement simultané (Proudhon, Créat. ordre,1843, p. 162).Ève avec son gros ventre, emblème trop évident de la première maternité (Fromentin, Maîtres autrefois,1876, p. 395):
3. Marie, assise sur les genoux de sa mère, se penche en souriant pour recevoir dans ses bras son fils, jeune enfant qui joue avec un agneau. Ce tableau plein de tendresse et d'une gaieté douce, est à mes yeux, l'emblème fidèle du caractère de Léonard. Stendhal, Hist. de la peint. en Italie,t. 1, 1817, p. 228.
Spéc., crit. littér. ,,Forme de l'allégorie n'utilisant que des traits qui peuvent se rendre par le pinceau`` (Lar. encyclop.). Très souvent, en effet, la fable chez M. Arnault n'est qu'une épigramme mise en action ou traduite en emblème (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 7, 1851-62, p. 509).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. emblémature. Ensemble d'emblèmes. L'emblémature du roi Salomon, héritier de ces sages (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 118).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃blεm]. Voyelle de syllabe finale longue ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Enq. : /ãblem/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1560 « figure symbolique souvent accompagnée d'une devise » (Poldo d'Albenas, Antiq. de Nismes, 40 ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 500); 2. 1760 « être ou objet concret qui symbolise une chose abstraite » (Volt., Trancr., III, 1 ds Littré); 1801-18 « attribut » (Stendhal, Journal, t. 3, p. 145). Empr. au lat. class.emblēma, -atis « ornement en placage sur des vases » du gr. ε ́ μ ϐ λ η μ α « ce qui est appliqué sur » de ε ̓ μ ϐ α ́ λ λ ω « jeter sur ». Fréq. abs. littér. : 425. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 146, b) 381; xxes. : a) 466, b) 344. Bbg. Russell (D.). The Term emblème in six-teenth-century France. Neophilologus. 1975, t. 59, pp. 337-351. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 123. − Sain. Lang. par. 1920, p. 330.