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EFFAROUCHER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. [Le compl. désigne un animal] Effrayer au point de provoquer la fuite. Effaroucher le poisson, le gibier; effaroucher un cheval. [Un] steam-boat passait en hennissant et troublait les eaux consacrées du Gange, effarouchant les mouettes qui volaient à sa surface (Verne, Tour monde,1873, p. 75).Ces pêcheurs de truite qui, par crainte d'effaroucher leur proie, jettent l'appât très loin (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1055).
P. méton. Il disparut en effarouchant le paysage d'un énorme coup de claxon (Duhamel, Suzanne,1941, p. 206).
P. compar. ou p. métaph. Un gendre est un oiseau qu'un rien effarouche (Balzac, Faiseur,1850, II, 4, p. 228).Le vent faisait sa grosse voix dans le tuyau de la cheminée et venait effaroucher le feu jusque sur la bûche (Nerval, Nouv. et fantais.,1855, p. 139).
2. Au fig. [Le compl. désigne un être humain]
a) Inspirer un sentiment de gêne, de défiance ou de crainte au point de provoquer la fuite ou, au moins, d'en susciter l'envie. Il ne fallait rien risquer qui pût effaroucher une jeune fille si pure, imprudente par vertu plus que par désir (Balzac, Marana,1833, p. 85).Je crois pouvoir vous promettre que mon prochain roman n'effarouchera pas les dames (Zola, Corresp.,1902, p. 614):
1. ... madame Alexandre, était revenue prendre sa place à la papeterie... Mais elle continuait à y rester discrètement dans l'ombre, afin de ne pas effaroucher la clientèle cléricale, qui tenait toujours le haut du pavé. Zola, Les Romanciers naturalistes,Vérité, 1902, p. 69.
b) Porter atteinte à (un sentiment délicat) de manière brusque ou grossière, causer une impression désagréable. Un esprit facile à effaroucher; effaroucher l'imagination, la timidité, la pudeur (de qqn); effaroucher l'opinion publique. Synon. choquer, offusquer.Les portes mal réchampies par un peintre du pays effarouchaient l'œil par des tons criards (Balzac, Vieille fille,1836, p. 280).MmeEbsen, ignorant ses intentions [d'Éline], n'osait lui parler du passé, de peur d'effaroucher, de briser ce fragile et surprenant bonheur (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 280):
2. ... l'intelligence des femmes qui l'écoutaient s'ouvrait à un monde nouveau. Lélia savait les amener à ses idées sans effaroucher leurs préjugés et sans mettre leur dévotion en méfiance. Sand, Lélia,1839, p. 507.
3. Arg. et vx. Voler. Vous avez effarouché mon portefeuille (T. Gautier, Fortuniods Michel1856).
Rem. On rencontre dans ce sens arg. le dér. effaroucheur, euse, adj. et subst. Voleur, voleuse (Nouv. Lar. ill. − Lar. 20eet Esn.).
B.− Emploi pronom.
1. [Le compl. désigne un animal]
a) [En parlant d'un cheval] Devenir farouche. Voilà mes deux chevaux qui s'effarouchent, qui se cabrent, qui piaffent (Dumas père, Intrigue et amour,1847, I, 2, p. 207).
b) Rare. Prendre peur. Un gros oiseau gris s'effarouche dans la charmille et ne chante pas, de peur que je le reconnaisse (Mauriac, Journal 2,1937, p. 109).
c) P. métaph. Prendre peur au point de s'enfuir. Tous les groupes d'astres de l'ombre s'effarouchaient dans l'infini (Hugo, Chans. rues et bois,1865, p. 12).
2. [Le compl. désigne une pers.; la cause est introduite par de, à, pour...] Réagir par un sentiment de gêne, être choqué. S'effaroucher à la pensée que; s'effaroucher pour un rien. Comme aucune des corruptions sociales ne lui était inconnue... il [de Marsay] ne s'effaroucha pas du vice (Balzac, Fille yeux d'or,1835, p. 391).
P. méton. Une pudeur qui s'effarouche de rien. Son moral et son goût ne s'en effarouchaient pas (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 13, 1863-69, p. 420).
Prononc. et Orth. : [efaʀuʃe], (j')effarouche [efaʀuʃ]. Transcrit, avec [ε] ouvert, à l'initiale ds Littré et à titre de var. ds Warn. 1968. Cette prononc. s'explique par l'influence graph. des lettres redoublées sur la voyelle précédente. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1495 sans les effaroucher [les oiseaux] « effrayer » (J. de Vignay, Miroir hist. ds Delb. Rec. d'apr. DG); 1585 « mettre (qqn) en défiance » (Cholieres, Les Apresdisnees, V, fol. 152 vods Gdf. Compl.); 2. 1827 « voler » (Esn.). Dér. de farouche*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 256. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 368, b) 468; xxes. : a) 332, b) 323.