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DÉGINGANDER (SE), verbe pronom.
Vx ou littér.
A.− [Correspond à dégingandé II A 1] Avoir une démarche, une allure à la fois relâchée et sautillante. Synon. (partiel) se déhancher, se dandiner.Elles balançaient les hanches, se pelotonnaient, se dégingandaient, histoire d'attrouper le monde (Zola, Assommoir,1877, p. 711).
P. métaph. [En parlant d'une chose touchant à la pers. hum.] Se disloquer. Votre cerveau se déforme et se dégingande comme votre personne (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 74):
Le quadrille débute presque convenablement, mais à mesure que les couples s'échauffèrent (...) la danse se déginganda à l'heure du souper... Huysmans, Marthe,1876, p. 133.
B.− P. ext. [Correspond à dégingandé II A 2 et B] Se laisser aller maladroitement, notamment en raison de sa grande taille étirée, manquer de tenue. Cette toile représente une grande femme qui se dégingande dans une robe blanche (Huysmans, Art mod.,1883, p. 296).
Rem. 1. L'emploi trans. du verbe, signalé dans la plupart des dict. du xixes., est fondé sur 2 ex. Sa taille promettait d'abord quelque beauté, mais voyez elle l'a toute dégingandée (Hauteroche, Bourg. de qual. ds Littré). Chacun peut à son gré sans crainte de revers Dégingander sa prose et déhancher ses vers (Viennet ds Lar. 19e). Mais, dans le premier, il s'agit du part. adj. du verbe pronom.; dans le second d'un arch. littér. du xviiieisolé (cf. étymol. et hist.). 2. On rencontre ds la docum. a) Dégingandage, subst. masc., vieilli. État de ce qui se dégingande, est dégingandé. Synon. dégingandement. L'homme du peuple, sans bretelles et sans gilet, se manifeste dans son dégingandage et son débraillé (Goncourt, Journal, 1887, p. 688). b) Dégingandement, subst. masc., vieilli. État de ce qui se dégingande, est dégingandé. Synon. dégingandage. Cette grandeur, cette maigreur (...) donnaient à sa personne [Coriolis], à sa tournure, un dégingandement qui n'était pas sans grâce, une sorte de dandinement souple et fatigué (Goncourt, Manette Salomon, 1867, p. 145).
Prononc. : [deʒ ε ̃gɑ ̃de], dégingande [deʒ ε ̃gɑ ̃:d]. Étymol. et Hist. 1. a) Av. 1596 chariot dégingandé « disloqué » (Vigenère ds Delb. Rec. d'apr. DG); b) 1690 p. anal., d'une pers. (Fur.); 2. 1660 desgingander « mettre en désordre, défaire » (Oudin, Trésor des deux lang. espagnolle et francoise, Paris, s.v. desquadernar); 1670 fig. conduite dégingandée (Sévigné, Lettres, no110, éd. Monmerqué, t. II, p. 4). Altération, prob. sous l'infl. du m. fr. giguer « folâtrer » (v. guinguette), de dehingander « disloquer » (Rabelais, IV, 53 ds Hug.), d'orig. obsc., peut-être à rattacher au m. néerl. henge « gond » (FEW t. 16, p. 196 a; deshingander étant proprement « sortir des gonds », d'où « disloquer ») à l'all. hangen, m. h. all. hengen (Haust, pp. 67-68; cf. FEW, loc. cit., p. 140 b) ou au m. h. all. hingeln « boiter » [Lexer] (EWFS2). Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Gohin 1903, p. 237 (s.v. dégingandage).Pauli 1921, p. 77 (s.v. dégingandage).