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DÉCULOTTER1, verbe trans.
A.− Enlever la culotte ou le pantalon. Le petit a envie de « sier ». Le frère aîné le mène parmi les troncs d'arbres, le déculotte, lui relève la chemise (Renard, Journal,1900, p. 1192).Au cours des rafles les policiers allemands déculottent les hommes pour découvrir les circoncis (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 123):
... et la Mouquette elle-même, qui restait d'ordinaire la bonne camarade de ses galants, s'enrageait après celui-là, le traitait de bon à rien, parlait de le déculotter, pour voir s'il était encore un homme. Zola, Germinal,1885, p. 1426.
Rem. La docum. atteste l'emploi adj. du part. passé. Elle [la République] devrait lui ordonner de venir baiser publiquement le cul de Grévy déculotté sur le seuil de l'Élysée : l'héritier de Napoléon obéirait (Goncourt, Journal, 1879, p. 32).
Emploi pronom. réfl. Et il arriva à Lapoulle un accident, un tel bouleversement d'entrailles, qu'il se déculotta, sans avoir le temps de gagner la haie voisine (Zola, Débâcle,1892, p. 249).Tintin est comme ça (...). Il n'en est pas à se gêner de se déculotter devant les filles, et alors ça, je peux dire que je l'ai vu (Aymé, Jument,1933, p. 238).
P. anal. ou p. métaph. Ils avaient une façon obscène de déculotter leur main, de rabattre leur gant (Sartre, Mur,1939, p. 78).
B.− Au fig. ou p. métaph.
1. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Faire avouer. Toutes mes félicitations, tout de même, au point de vue technique, pour la façon dont vous avez « déculotté » Schmidt (P. Nord, Peloton d'exécution 1944,Paris, Le Livre de poche, 1970, p. 88).
Rem. Lar. Lang. fr. et Quillet 1965 attestent l'emploi pronom. réfl. au sens de ,,dire, révéler ce que l'on voulait tenir caché`` (Lar. Lang. fr.).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Révéler publiquement. Est heureux étalant si fort et comme déculottant son bonheur (J. Richepin, Le Cadet,1890, p. 154).Les moins fous se prennent à leur tour, à briser les syntaxes patiemment élaborées par leurs ancêtres, à déculotter les mots habillés par les académies (Morand, Magie noire,1930, p. 55).
Prononc. et Orth. : [dekylɔte], (je) déculotte [dekylɔt]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1739, 28 juill. se déculotter « ôter sa culotte » (De Brosse, L'Italie il y a cent ans, éd. R. Colomb, Paris, 1836, t. 1, p. 158 : Il y a une grande salle au bout de laquelle est une pierre où les banqueroutiers vont se déculotter et frapper à cul nu; au moyen de ce, voilà leurs dettes payées); 1749 déculotté part. passé adj. (d'Argenson, Mém., III, 248, Bibl. elz. ds R. Hist. litt. Fr. t. 9, p. 476); 2. mil. xxes. se déculotter « révéler ce qu'on voulait tenir caché » (d'apr. Lar. Lang. fr.); [1894 fig. déculotter sa pensée « dire, parler » (Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s., p. 82)]; 3. 1972 pop. « perdre son assurance au moment d'agir » (Lar. Lang. fr.). Dér. de culotte*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 30.