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DÉCRÉTER, verbe trans.
[Le suj. ou l'agent désigne une autorité; le compl. est un subst., une prop. introduite par que]
A.− DROIT
1. ANC. DR. FR. [Le compl. désigne une pers. ou une chose] Lancer un décret concernant quelqu'un ou quelque chose.
a) Lancer un décret contre quelqu'un. Malouet, qui n'est ni décrété ni proscrit mais fort impopulaire (Staël, Lettres L. de Narbonne,1792, p. 76).Il [M. de Saint-Gilles] fut décrété de prise de corps par le lieutenant civil, qui le fit trompetter deux fois, et condamner au Châtelet (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 557).Décréter d'arrestation (cf. Sand, Hist. vie,t. 1, 1855, p. 72).Décréter qqn d'accusation (cf. Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 256).
b) Prendre un décret concernant quelque chose. ,,Décréter une maison, une terre`` (Ac. 1798-1932).
2. DR. et usuel. Décider quelque chose souverainement. Le sénat avait décrété la démolition des temples d'Isis et de Sérapis (Michelet, Hist. romaine,t. 2, 1831, p. 85).L'Assemblée décréta que la patrie était en danger (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 68):
1. ... les conciles, couchés dans les bras des courtisanes, décrétaient la chasteté pour les simples prêtres. Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 21.
En partic. Décider, ordonner quelque chose par décret. Le même jour, le Code civil ou le Code Napoléon est décrété pour nous apprendre à respecter les lois (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 376).En décrétant la liberté et l'égalité des droits, cette classe servait ses intérêts (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 167).
B.− P. ext. Affirmer quelque chose avec autorité et force et généralement de son propre chef. Adrienne, vous sentez le patchouli! décrète ma mère, qui n'a jamais su ce qu'était le patchouli... (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 105).Si le docteur décrète qu'il est fou, qu'il faut l'interner, que faire? (Aymé, Cléramb.,1950, IV, 4, p. 207):
2. Jamais Christophe ne lui donnait la peine de prendre une décision : il décidait de tout, décrétait l'emploi des journées, décrétait même déjà l'emploi de la vie, faisant pour l'avenir de Otto, comme pour le sien, des plans qui ne souffraient point de discussion. Rolland, Jean-Christophe,Le Matin, 1904, p. 160.
[En parlant de la divinité] :
3. « ... et la cupidité a ajouté : ainsi, j'opprimerai le faible, et je dévorerai les fruits de sa peine, et je dirai : c'est Dieu qui l'a décrété, c'est le sort qui l'a voulu ». Volney, Les Ruines,1791, p. 23.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. décréteur, subst. masc. Celui qui décrète. Décréteur en paroles (Goncourt, Journal, 1870, p. 665).
Prononc. et Orth. : [dekʀete], (je) décrète [dekʀ εt]. Fait partie des verbes qui changent [e] fermé en [ε] ouvert, écrit è accent grave devant syll. muette sauf au fut. et au cond. : je décréterai(s). Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1382 « donner, fonder par décret » (Cité ap. Joubert, Baronnie de Craon, 226 ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 475); ca 1450 « décider par décret » (Myst. Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, t. 6, p. 108, vers 46712 : Decreté que la cité forte Des Juifz ... soit mise a mort); 1458 « ordonner par décret » (A. Greban, Myst. de la Passion, éd. O. Jodogne, 21393 : Il decreta en ce party Que quiconques roy se diroit, Briefment de mort le pugniroit); 2. ca 1468 « décider (avec autorité) » (Chron. V, 53, 26 ds Heilemann Chastellain, p. 241); 1533 (Mém. Antiq. Morinie, V, 377 ds IGLF : J'ai decretté mes forefaictz confesser), à nouv. au xviiies. 1791, supra ex. 3. Dér. de décret*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 322. Décrété : 222. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 303, b) 618; xxes. : a) 423, b) 522. Décrété : xixes. : a) 498, b) 285; xxes. : a) 212, b) 238.