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DÉCLAMER, verbe.
A.− Emploi trans.
1. Réciter à haute voix, en marquant le sens du texte par les intonations et, éventuellement, par le geste. Déclamer avec emphase :
Un livre, pour lui [Flaubert], est jugé par la lecture à haute voix : « Il n'a pas le rythme! » S'il n'est pas coupé selon le jeu des poumons humains, il ne vaut rien. Et de sa voix vibrante, à l'emphase sonore qui balance des échos de bronze, il déclame en le chantant un morceau des Martyrs : « Est-ce rythmé cela? C'est comme un duo de flûte et de violon... » Goncourt, Journal,1861, p. 904.
[Avec un compl. indir. d'intérêt] Je me la déclame à moi-même [la Prière sur l'Acropole], tout haut, sans m'en lasser (Flaubert, Corresp.,1876, p. 368).
Emploi abs. Prenez garde de vous enrhumer, vous ne pourriez plus déclamer (Estaunié, Empreinte,1896, p. 108).
Emploi pronom. à sens passif. Ces strophes des temps antiques où la poésie encore peu différenciée de la musique se déclamait sur des notes différentes (Proust, Filles en fleurs,1918, p. 909).
2. P. ext., souvent péj. User, dans la langue parlée ou écrite, d'un style déclamatoire. Ces bras en moulin à vent qui ne peuvent servir qu'à déclamer des sentences de morale (Staël, Allemagne,t. 3, 1810, p. 221).Je te déclame avec la cadence vraie tout ce qu'il est aussi peu distingué que possible d'écrire (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1892, p. 169).
Rem. On rencontre ds la docum. qq. emplois de déclamé, ée, adj. Un feuilleton parlé et déclamé (Goncourt, Journal, 1861, p. 869). Les longs monologues déclamés (Brasillach, Corneille, 1938, p. 113).
B.− Emploi intrans.
1. Déclamer contre, sur.Parler avec véhémence contre quelqu'un ou quelque chose. Déclamer contre l'injustice, contre la décadence. Synon. déblatérer.On déclame contre l'Inquisition, mais les reporters ont remplacé les dominicains (Flaubert, Corresp.,1879, p. 171).
2. S'exprimer avec emphase. Les bourgeois de Gênes peuvent bien déclamer; mais là se borne tout leur pouvoir (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 361).Jeanne d'Arc : ceux qui déclament à son sujet aujourd'hui l'auraient presque tous condamnée (Weil, Pesanteur,1943, p. 136).
Prononc. et Orth. : [deklame], (je) déclame [deklam]. Rad. en [ɑ] ds Passy 1914 (facultativement), Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. (facultativement), Warn. 1968 (facultativement). Enq. : (il) déclame /deklam, (D)/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1542 « exposer en marquant le sens par l'intonation » (Dolet, Epist. famil. de Cicéron, 154 rods R. Hist. litt. Fr. t. 9, p. 474). Empr. au lat. class. declamare « s'exercer à la parole, exposer un sujet dans un exercice préparatoire ». Fréq. abs. littér. : 378. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 552, b) 634; xxes. : a) 635, b) 412. Bbg. Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 124.