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DRAGON1, subst. masc.
A.− MYTH. et RELIG. Monstre fabuleux qu'on représente généralement avec des griffes de lion, des ailes d'aigle et une queue de saurien. Antre, caverne du dragon. Un dragon ailé lançant du feu par les yeux, la gueule et les narines (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 424).Les traditions de tous les pays ont leurs dragons et leurs tarasques, leurs « grand'bêtes » qui font peur aux petits enfants et aux peuples encore enfants (Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 18).
1. Domaine de la myth. gr.Animal fantastique, symbole de la vigilance impitoyable :
1. « C'est un fait constant que les dragons sont d'une vigilance extrême. Ils ne dorment jamais. Aussi les voit-on souvent employés à garder des trésors. Un dragon gardait à Colchis la toison d'or que Jason conquit sur lui. Un dragon veillait sur les pommes d'or du jardin des Hespérides. Il fut tué par Hercule et transformé par Junon en une étoile du ciel. (...) Un dragon défendait aux hommes rudes et ignorants de boire à la fontaine de Castalie. Il faut se rappeler aussi le dragon d'Andromède, qui fut tué par Persée. (...) » France, L'Île des pingouins,1908, p. 98.
a) P. méton. Représentation artistique de cet animal, en particulier en héraldique. On pourra faire ramper sur les corniches, s'écarteler sur les étendards de soie jaune ou dresser au seuil des palais toute une armée de dragons héraldiques (Faure, Hist. art,1912, p. 187).
b) Au fig.
Personne qui exerce une surveillance jalouse, farouche et vigilante. Synon. cerbère.Ma maîtresse habite un mystérieux cottage à la lisière des bois et dans lequel nul ne doit entrer. Je la garde avec la jalousie sauvage d'un dragon (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 372).Ils sont sans cesse aux aguets, toujours occupés à surveiller quelqu'un ou à se surveiller eux-mêmes, épiant les accidents, les gaffes ou les erreurs possibles, dragons de vigilance morale s'ils sont moraux (Mounier, Traité caract.,1946, p. 288).
Dragon de vertu. Femme intraitable, qui affecte une vertu farouche et ombrageuse. Monsieur, votre femme passe pour un dragon de vertu dans toute la ville; elle ne voit personne, elle ne sort de chez elle que pour aller à la messe (Musset, Caprices Mar.,1834, I, 1, p. 126).
P. ext.
Personne, en particulier femme, d'humeur acariâtre et vindicative. Votre tante est un vieux dragon! cria Andrée avec force (Feuillet, Bellah,1850, p. 67).
Enfant turbulent et indiscipliné. C'est un vrai dragon, un petit dragon (Ac. 1835-1932).
Par personnification, vx. Souci chimérique, inquiétude non fondée. Il voulait occuper Anne-Marie, afin qu'elle n'eût pas le temps de se faire des dragons au sujet de la vieille histoire (Pourrat, Gaspard,1930, p. 47).
P. métaph. Beaucoup d'hommes ont ainsi un monstre secret, un mal qu'ils nourrissent, un dragon qui les ronge, un désespoir qui habite leur nuit (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 689).
2. Domaine biblique.[Dragon s'écrit parfois avec une majuscule] Monstre infernal, symbole du démon. Le Dragon de l'Apocalypse. Le vainqueur de l'antique Dragon, Michel, prépare sa lance redoutable (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 199):
2. L'origine babylonienne du dragon n'est pas démontrée et les symboles de l'Apocalypse, notamment ceux du CXII, sont plutôt d'origine juive. Les septante avaient traduit par dragon plusieurs passages de l'Ancien Testament, où il est question du serpent. La démonologie de l'Apocalypse ne diffère pas, pour le fond, de celle de l'Ancien Testament; ... Théol. cath.t. 4, 2, 1920, p. 339.
B.− [P. anal.]
1. [de forme]
a) ASTRONOMIE
[P. réf. à la myth.] (Constellation du) dragon. Constellation de l'hémisphère boréal. Ceci est une allusion manifeste au dragon du pôle, placé au dessus de Cadmus, qui monte avec lui, et qu'on appelle dragon de Cadmus en astronomie (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 170).
[P. réf. à Apocalypse 12, 4] . Vieilli. La tête et la queue du dragon. ,,Les deux points opposés où l'écliptique est coupée par l'orbite de la lune`` (Ac. 1798-1878).
b) MÉD. et ART VÉTÉR. Tache dans l'œil du cheval, qui annonce la cataracte; tache dans l'œil de l'homme. Deux hommes (...) dont l'un, d'aspect farouche, long et maigre, avait un dragon sur l'œil (France, Dieux ont soif,1912, p. 287).
c) ZOOL. Le « dragon » est un petit lézard des Indes orientales, qui se soutient aussi en l'air pendant quelques instants, au moyen d'une membrane soutenue comme un éventail, sur quelques rayons osseux articulés à l'épine du dos (Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. 517).
2. [P. réf. à la force brutale du dragon] MAR. ,,Grain soudain et violent soufflant des montagnes vers la mer`` (Gruss 1952).
Rem. La docum. atteste a) Le subst. fém. correspondant dragon(n)e, rare. Persée étouffe Gorgone, Marthe écrase la dragone Aux yeux ardents (Hugo, Légende, t. 6, 1883, p. 385). Cette dragonne de vertu a eu son aventure (Renard, Journal, 1900, p. 617). b) Le subst. masc. dragonnet. Petit poisson osseux des côtes de la Manche, à corps allongé, à grosse tête plate et large (avec des yeux sur le dessus) et à grandes nageoires dorsales, dont le mâle est connu pour la beauté de sa parure nuptiale. Attesté par Rob. Suppl. 1970; Ac. Compl. 1842, Littré, DG, Lar. 19e-20eet Quillet 1965 attestent la forme dragonneau.
Prononc. et Orth. : [dʀagɔ ̃], fém. [-gɔn]. Ds Ac. 1694-1932 uniquement au masculin. Étymol. et Hist. Cf. dragon2.