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DISPARATE, adj. et subst. fém.
I.− Adjectif
A.− [En parlant de deux ou plusieurs obj. concr., de deux ou plusieurs pers.] Qui n'est pas en accord, en harmonie avec son entourage; qui tranche fortement sur lui et produit un contraste choquant, désagréable ou bizarre. Éléments, pièces disparates; êtres, choses, objets disparates. Synon. confus, discordant, divers.Toutes les granges ont vomi dans les rues étroites les engins les plus disparates, les voitures neuves et les vieux chars (Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 318):
1. J'écris ces lignes dans le vieux salon de Malagar, où l'on n'a point cherché à faire le vide, mais où, au contraire, les ventes, les héritages, les partages ont amené des quatre coins de ma famille les meubles les plus disparates. C'était ce que ma mère appelait un « fourre-tout ». Il n'est pas une maison d'un de mes grands-parents qui, avant de disparaître, n'ait laissé ici quelques épaves. Mauriac, Journal 1,1934, p. 67.
[En parlant de réalités abstr.] Un composé de notions littéraires disparates et mal rejointes (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 204).
Spéc., LOG. [En parlant de deux concepts] ,,Qui ne sont ni dans le rapport de genre à espèce, ni dans le rapport d'une espèce à une autre espèce d'un même genre`` (Lal. 1968).
B.− [En parlant d'un groupe, d'un ensemble] Formé d'éléments divers très dissemblables, qui ne sont pas assortis. Un couple disparate. Synon. hétéroclite, hétérogène.Jamais ménage plus disparate ne s'entendit mieux. L'aîné avait beau maigrir (...) le cadet avait beau engraisser (...) ils s'aimaient dans leur mère commune (Zola, Ventre Paris,1873, p. 644).Des cargos rouillés (...) le pont encombré, envahi de cordages et d'un fouillis disparate (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 94):
2. Des vignerons de Bourgogne; des laboureurs kabyles en guenilles, coiffés d'une chechia rouge; des terrassiers mahonais, les jambes nues, des Maltais; des Lucquois; tout un peuple disparate, difficile à conduire. A. Daudet, Lettres de mon moulin,1869, p. 212.
SYNT. Un amalgame, un assemblage, une matière disparate; une foule, une société disparate.
II.− Subst. fém. Manque d'accord, défaut d'harmonie, contraste, dissemblance choquante (entre deux, plusieurs choses ou personnes). Mon grand-oncle était trop artiste pour se permettre la moindre disparate. Tout chez lui était du même style Louis XIV (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 312):
3. Celui qu'obsède la disparate enclose dans chaque objet, et qui veut y voir une des clefs de la nature, ne méditera-t-il pas sur la tendresse humaine, qui est à la fois le comble de l'inquiétude et le comble du repos? Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1466.
Rem. Ac. 1798-1932 donne le subst. disparate au fém. seulement, mais on rencontre souvent ce mot au masc. ds la docum. et Balzac notamment écrit : ,,Votre prote a laissé disparate féminin, il est masculin`` (Corresp., 1838, p. 425). Le disparate des choses, du monde. C'était chez elle [MmeVerdurin] une collection de chauffe-pieds, de coussins, de pendules, de paravents, de baromètres, de potiches, dans une accumulation de redites et un disparate d'étrennes (Proust, Swann, 1913, p. 205).
Prononc. et Orth. : [dispaʀat]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1741 adj., « qui offre une dissemblance choquante avec ce qui l'entoure » (Père André, Essai sur le beau, 3edisc. ds DG); 2. 1791 subst. « contraste choquant » (Volney, Ruines, p. 211 : une route de disparates et de contradictions). Empr. au lat. class.disparatus « différent » (aussi subst. : disparatum « proposition contradictoire », terme de rhét.), part. passé adj. de disparare « diversifier »; le choix, pour le subst., de la forme fém. de l'adj., s'explique par l'infl. de disparate « acte extravagant, extravagance », subst. fém. attesté de 1639 (Chapelain, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, t. 1, p. 468) à 1798 (Ac.) et empr. à l'esp. disparate « id. ». Fréq. abs. littér. : 324. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 229, b) 349; xxes. : a) 544, b) 667. Bbg. Boulan 1934, p. 70. − Quem. 2es. t. 2 1971 − Spitzer (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1921, t. 42, p. 309.