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DIALOGUE, subst. masc.
A.− Gén. Communication le plus souvent verbale entre deux personnes ou groupes de personnes; p. méton., le contenu de cette communication. Anton. monologue, soliloque.Ne confondons pas les termes : ceux de « conversation », de « dialogue » et d'« entretien » ne sont pas synonymes (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 2, 1821, p. 104).Les deux hommes se recrièrent, et un dialogue s'ensuivit sur les femmes, sur l'amour (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 108):
1. ... deux fumeurs, et deux fumeurs allemands, n'ont jamais souci de presser le dialogue; la pipe les absorbe; la conversation va à tâtons, comme elle peut, dans la fumée. Hugo, Le Rhin,1842, p. 294.
SYNT. Avoir, entamer, interrompre, poursuivre, soutenir un dialogue avec qqn; rester en dialogue avec qqn; être un homme de dialogue; un dialogue qui roule sur.
P. anal. et au fig. Dialogue intérieur; dialogue entre le feu et l'eau. Le dialogue aérien des nids qui se disaient bonsoir dans les ormes des Champs-Élysées (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 562).Ces dialogues par onomatopées, que les paysans conduisent avec leurs bêtes (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 203):
2. Il est probable qu'une des choses dont j'aurai le plus de mal à me défaire, c'est ce besoin de la communication, de l'échange, de l'intimité; (...) ce dialogue perpétuellement conduit, repris, relancé, entre mon esprit et moi, au sein duquel alors, de par la plénitude même, toute sensation de solitude disparaît. Du Bos, Journal,1928, p. 225.
Le plus souvent dans le vocab. syndical ou politique. Conversation, discussion, négociation menée avec la volonté commune d'aboutir à une solution acceptable par les deux parties en présence. Établir, nouer, refuser, rompre le dialogue. Cf. également entretiens, pourparlers, table ronde, tapis vert.L'action a beaucoup plus d'importance que le dialogue (Le Figaro,19-20 janv. 1952, p. 9, col. 4):
3. Nous allions faire nos premières armes lors des grèves et des barrages de routes en 1953. Ce n'est pas d'un cœur léger que nous participions à ces sortes de manifestations. Nous aurions cent fois préféré le dialogue à la bagarre. Debatisse,La Révolution silencieuse,1963,p. 136.
Expr. Dialogue de sourds. Conversation qui, au bout d'un certain temps, se révèle impossible entre deux ou plusieurs personnes par refus mutuel d'écouter le point de vue de l'autre. On a beaucoup exagéré les contradictions qui nous divisent : en fait, nous parvenons à nous persuader les uns les autres et les discussions qui nous opposent entre spécialistes, pour être animées et parfois passionnées, n'ont rien d'un dialogue de sourds entre points de vue irréductibles (Marrou, Connaiss. hist.,1954, p. 227).
B.− P. méton.
1. [Dans une œuvre littér., récit, roman ou le plus souvent pièce de théâtre, p. oppos. aux parties descriptives ou analytiques du récit] Suite de paroles, de répliques échangées par les personnages et rapportées au style direct; manière de conduire un développement, caractérisée par l'usage de ce procédé. Mettre un récit en dialogue(s); la densité, la vérité d'un dialogue :
4. En analysant les diverses formes de composition, variées selon le sujet de ses romans [de Henri James] où le dialogue scénique, vivant, s'incorpore au récit d'une façon de plus en plus souple, on remarque combien notre précieux styliste était un observateur. Blanche, Mes modèles,1928, p. 153.
Dialogue de film. Cf. dialoguiste.« Marius » à l'écran. Jeu merveilleux des acteurs. Raimu magistral. Excellent dialogue (Gide, Journal,1931, p. 1083).
2. Œuvre didactique, littéraire ou philosophique, écrite sous forme de conversation entre deux ou plusieurs interlocuteurs ou groupes d'interlocuteurs, de manière à mettre en évidence la contradiction ou, le cas échéant, la convergence entre les opinions, les idées, les thèses que l'auteur les charge d'exposer. Les dialogues de Platon :
5. Ce volume [Drames philosophiques], dans ma pensée, fait suite à mes Dialogues philosophiques. La forme du dialogue est, en l'état actuel de l'esprit humain, la seule qui, selon moi, puisse convenir à l'exposition des idées philosophiques. Renan, Drames philos.,1888, préf., p. 371.
P. anal. Composition musicale dans laquelle on fait alterner le plus souvent à égalité deux voix ou deux instruments. Des cantilènes de clarinettes et de flûtes reprenant fréquemment leur dialogue liturgique (Stravinsky, Chron. vie,1931, p. 22):
6. Les instruments à vent (...) donnent (...) l'accord d'ut majeur; les violons répondent par traits rapides et ce dialogue (...) se poursuit pendant quelques mesures... Prod'homme, Les Symphonies de Beethoven,1921, p. 12.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. dialogal, ale, aux. Qui est de l'ordre du dialogue, c'est-à-dire avec contradiction, opposition donc relation dialectique. Pour le prophétisme, les problèmes humains sont constamment « dialogaux », et l'économie prophétique ne saurait être, elle aussi, que dialogale, dialectique (Univers écon. et soc., 1960, p. 6406).
Prononc. et Orth. : [djalɔg]. Enq. : /djalog/. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1200 dialoge « entretien entre deux ou plusieurs personnes » (Dialogue Grégoire, 5, 1 ds T.-L.). Empr. au lat. class.dialogus « id. », gr. δ ι α ́ λ ο γ ο ς. Fréq. abs. littér. : 1 618. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 514, b) 2 167; xxes. : a) 1 830, b) 3 326. Bbg. Dubois (E.). Petit lex. des expr. abusives et des impropriétés. Déf. Lang. fr. 1972, no65, p. 14. − Mots dans le vent. Vie Lang. 1969, pp. 693-695. − Wehrlin (É). Le Nouv. lang. de l'Église. Vie Lang. 1972, pp. 155-157.