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DEVANCER, verbe trans.
A.− [Dans l'espace]
1. Avoir, prendre de l'avance sur une personne ou sur une chose. Anton. suivre.J'en serai, de bien près, devancée ou suivie (Desb.-Valm., Élégies,1833, p. 11).Au bois, Pati-pati devance la bicyclette (Colette, Maison Cl.,1922, p. 218):
1. Et tous les jours, quand elle descendait pour aller dans sa calèche faire une promenade, sa femme de chambre qui portait ses affaires derrière elle, son valet de pied qui la devançait semblaient comme ces sentinelles qui, aux portes d'une ambassade pavoisée aux couleurs du pays dont elle dépend, garantissent pour elle, au milieu d'un sol étranger, le privilège de son exterritorialité. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 679.
2. Surpasser quelqu'un par sa valeur, son mérite. Tous avaient été devancés et surpassés par saint François d'Assise (Montalembert, Ste Élisabeth,1936, p. LXXX).Que le nom français devance les autres dans cette croisade (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 678):
2. ... il y a nécessairement un premier moment où l'esprit du maître est devancé par celui de son élève. Bonald, Législ. primitive,t. 2, 1802, p. 176.
B.− [Dans le temps]
1. Exister, arriver, se produire avant, précéder :
3. Eh quoi! Nana était arrivée! Mais ils ne l'attendaient que le lendemain, ils croyaient la devancer! Zola, Nana,1880, p. 1240.
2. Être en avance, anticiper sur une date prévue. Devancer la date d'un paiement (Rob.). J'étais très (...) étonné qu'elle ne devançât pas l'heure convenue (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Épingles, 1888, p. 1091).
En partic. Devancer l'appel. S'engager pour accomplir son service militaire avant l'appel de sa classe de conscription. Je songeais à devancer l'appel de ma classe; à m'engager (Gide, Faux monn.,1925, p. 1215).
Au fig. Devancer son âge, son temps. Être en avance, à l'avant-garde. Vous avez devancé l'époque (Dumas père, Angèle,1834, III, 5, p. 166).Loin de devancer son siècle, il [Bonaparte] connaît à peine son époque (Proudhon, Révol. soc.,1852, p. 112):
4. Etienne Pasquier n'est point de ces écrivains originaux qui devancent les temps et qui font faire des miracles à leur langue maternelle. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 3, 1851-1862, p. 250.
3. Accomplir quelque chose avant quelqu'un :
5. Je ne l'ai pas tué. J'en ai eu seulement l'intention; mais je l'aurais certainement fait si un autre ne m'avait pas devancé. Aymé, Travelingue,1941, p. 240.
P. ext. Prévenir quelque chose, y pourvoir à l'avance. Guillaume allait la prier de garder le silence, lorsqu'elle le devança en lui demandant de sa voix sèche de sermoneuse (Zola, M. Férat,1868, p. 154):
6. Rien ne m'était pénible comme de voir que je n'eusse pas laissé la moindre trace d'affection, pas la plus petite tendresse dans son cœur, bien que je me pliasse à tous les caprices de sa luxure, que j'acceptasse à l'avance, que je devançasse même toutes ses fantaisies... Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 245.
Prononc. et Orth. : [d(ə)vɑ ̃se], (je) devance [d(ə)vɑ ̃:s]. Conjug. Prend une cédille devant a et o : je devançai(s), nous devançons. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160-1170 intrans. « se rendre quelque part » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 4013), emploi isolé; 2. fin xiies. relig. « prévenir, faire bénéficier quelqu'un de bienfaits » la davanceant graice [praeveniente gratia] (Serments de Grégoire sur Ezéchiel, 77, 18 ds T.-L.) − 1393, Ménagier, I, 229, ibid.; 3. a) ca 1265 fig. « l'emporter sur (quelqu'un, quelque chose) par sa valeur, son mérite » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 318, 65); b) ca 1288 [ms.] au propre (Thèbes, éd. L. Constans, t. 2, p. 141, 2771); 4. 1540 « précéder (quelqu'un) dans l'exécution de quelque chose » (N. Herberay des Essarts, Le Premier livre d'Amadis de Gaule, éd. H. Vaganay, p. 76); 5. av. 1573 « (d'une chose) avoir lieu avant une autre » (E. Jodelle, Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 165); 6. 1870 devancer l'appel (Lar. 19e). Dér. de devant*; dés. prob. formée sous l'infl. d'avancer*; l'a. fr. a connu également devancir, propre aux dial. de l'Ouest : 1remoitié xiies. relig. (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XX, 3); ca 1155 « arriver, agir avant quelqu'un » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2980) − fin xiies., Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 4; ca 1174 davancir fig. « l'emporter par sa valeur » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2988). Cf. aussi adevancier « précéder, prendre les devants » ca 1176-84 (Gautier d'Arras, Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4350) − 1636, Monet. Fréq. abs. littér. : 841. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 653, b) 943; xxes. : a) 925, b) 1 101.