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DÉPOÉTISER, verbe trans.
Ôter la poésie*; faire perdre le caractère poétique*.
A.− [Le compl. désigne un animé] J'entends le lecteur qui se récrie. On lui ravale, on lui dépoétise Julien! [Julien Sorel] (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 258).
P. iron. Et ma perruque... à l'envers. (Il la rajuste). Me voilà dépoétisé!... j'ai perdu mon charme (Labiche, Noces Bouchencœur,1857, III, 5, p. 205).
B.− [Le compl. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Ses vieux palais [de Venise] (...) ces merveilles avec lesquelles le savant sympathise d'autant plus qu'il les colore à son gré, et ne dépoëtise pas ses rêves par le spectacle de la réalité (Balzac, Facino Cane,1836, p. 379):
Je reprochais à Rosny l'alchimie de ses ciels, lui disant que l'effet produit par un ciel sur un humain est une impression vague, diffuse, poétiquement immatérielle, (...) et qu'avec ses qualifications rigoureuses, ses mots techniques, ses épithètes minéralogiques, il solidifiait, matérialisait ses ciels, les dépoétisait enfin de leur poésie éthérée... Goncourt, Journal,1887, p. 659.
Rem. À noter l'expr. rare dépoétiser la mort (Nerval, Lorely, 1852, p. 48).
Prononc. et Orth. : [depɔetize], (je) dépoétise [depɔeti:z]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1695 part. « faire cesser de jouer le rôle de poète » (Mongin, Les Promenades de Paris, d'apr. Guerardi, Théâtre italien, VI, 146 [1741] ds Quem. Fichier); v. 1810 « faire perdre le caractère poétique » (Staël, Corresp. gén., billet à MmeRécamier, I, 1, p. L, ibid.). Dér. de poétiser*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 8.
DÉR.
Dépoétisation, subst. fém.Action de dépoétiser; résultat de cette action. Cette dépoétisation affreuse, devant quoi tout mon cœur se glaçait, n'était rien, après tout, que le retour au naturel; lentement si je l'avais surélevée, si je m'étais formé d'elle une idole, l'ornant de tout ce dont j'étais épris, que restait-il de mon travail, que ma fatigue?... Sitôt abandonnée à elle-même, Alissa était revenue à son niveau, médiocre niveau (Gide, Porte étr.,1909, p. 573).Attesté aussi ds Lar. Lang. fr. [depɔetizasjɔ ̃]. 1reattest. 1909 id.; de dépoétiser, suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du lex. fr. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 28. − Darm. 1877, p. 135. − Quem. 2es. t. 1 1970; t. 3 1972; Fichier.