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* Dans l'article "CROULER2,, verbe intrans."
CROULER2, verbe intrans.
A.− [Implique l'idée du mouvement d'une masse vers le bas et, gén., celle d'une destruction]
1. S'affaisser, s'effondrer de toute sa masse. Synon. s'écrouler.
a) [Le suj. désigne une masse solide] Crouler en ruines. Le feu dévore tout : les combles embrâsés Croulent de toute part sur les plafonds brisés (Laya, Ami loix,1793, IV, 5, p. 80).Les bûches croulaient une à une dans la cendre (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1539):
1. ...elle [la Crécy] tira une épingle d'or qui retenait sa chevelure. Son chignon croula, et roula d'un seul côté. Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 183.
Emploi factitif. Faire crouler. Détruire, abattre. Faire crouler un mur, une maison :
2. ...il faut un tremblement de terre pour renverser un bâtiment neuf; une détonation un peu forte suffit pour faire crouler une masure. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 5, 1814, p. 192.
P. anal. Les millions croulaient de toutes parts (Zola, Argent,1891, p. 373).
b) [Le suj. désigne un être animé] Tomber brusquement de tout son poids. Se laisser crouler; crouler à la renverse. Un garçon boucher surgit près de nous; d'un coup de bras fauche le voleur qui croule juste au ras du trottoir à nos pieds (Gide, Journal,1905, p. 184).Le vieux plongea son poignard. Le taureau croula sur le côté, étirant des pattes raidies, vite immobiles (Montherl., Bestiaires,1926, p. 546).
2. Au fig.
a) [Le suj. désigne un état social ou historique] Être renversé, détruit. Synon. s'écrouler, s'effondrer.Si ce vieux monde social devait crouler un jour, est-ce qu'un homme comme lui n'allait pas encore trouver le temps et la place de combler ses désirs, avant l'effondrement? (Zola, Argent,1891, p. 46).
Spéc. [Le suj. désigne une entreprise commerciale ou financière] Faire faillite. La compagnie avait croulé, et Arnoux, civilement responsable, venait d'être condamné (Flaub., Éduc. sentim.,t. 1, 1869, p. 220).
b) [Le suj. désigne une construction de l'esprit, un sentiment] Être réduit à néant, disparaître. Que de beaux projets depuis longtemps chéris au fond de sa pensée le pauvre homme voit crouler en un instant! (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 434).Satan est l'orgueil, méprisez-le et aussitôt son audace croule (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 207).Dans une heure, une minute, une seconde, maintenant peut-être, tout pouvait crouler (Camus, Env. et endr.,1937, p. 112):
3. La découverte des officiers faussaires avait mis à néant l'instruction contre le colonel Picquart. Tous ses accusateurs étaient perdus, compromis, entachés tout au moins de suspicions graves. Le procès croulait par la base. Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 213.
B.− Par emphase. Crouler de..., sous...
1. [L'accent est mis sur l'aspect d'un élément] Être écrasé sous le poids d'une masse.
a) [Le suj. désigne une chose; le compl. prép. un ensemble concr.] Être surchargé de. Je regardais la maison grise, le jasmin de Virginie croulant de fleurs rouges autour de la baie vitrée de l'atelier (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 4):
4. C'est des espèces de « tartanes » ... Je m'y connais moi en navires. (...). Elles croulent sous les nourritures. Y a des légumes pour un monde... Y a des choux rouges, des oignons, des radis noirs, des navets en monticules, en cathédrales, ... Céline, Mort à crédit,1936, p. 257.
b) [Le suj. désigne une pers.; le compl. prép. un fait considéré comme pénible] Être accablé de. Crouler de sommeil; crouler sous le ridicule. Après cinq cents mètres de marche nous croulons de fatigue (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 239).
2. [L'accent est mis sur l'idée d'un bruit intense : le suj. désigne une salle de spectacle] Crouler sous les applaudissements, les bravos. La salle croulait sous les bravos et les « encore » (Morand, New York,1930, p. 171).
Prononc. et Orth. Cf. crouler1. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. Fin xes. terra crollet, parf. 3osing. « vaciller, trembler » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 322); 1155-60 en parlant d'une pers. âgée (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6854 : Pere ... viex ... et crollanz); 2. 1177-80 « tomber en ruines (d'un mur) » (Chr. de Troyes, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 6532); 3. fig. et p. exagér. 1831 (Balzac, Sarrasine, p. 412 : Des applaudissements à faire crouler la salle). B. Trans. 1. a) Ca 1100 croller « secouer, agiter (ici un javelot) » (Roland, éd. J. Bédier, 442); b) 1754 vén. crouler la queue (Encyclop. t. 4); 2. 1721 mar. « lancer à la mer un vaisseau » (Trév.). Soit du lat. vulg. *crotalare « secouer », du lat. impérial crotalum « crotale (instrument de musique) » v. ce mot (REW3no2339); soit moins vraisemblablement du lat. vulg. *corrotulare (Diez5, p. 113, FEW t. 2, p. 1228 b; composé de cum, « avec, ensemble » et de rota « roue »), par l'intermédiaire de *corrotare attesté au sens de « s'écrouler » dans les parlers rhétoromans et en ital. septentrional (FEW t. 2, p. 1227b). Fréq. abs. littér. : 599. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 722, b) 1 063; xxes. : a) 1 321, b) 565.
DÉR. 1.
Croulement, subst. masc.Action de crouler. Le croulement d'une terrasse, d'un édifice. Synon. écroulement, effondrement, éboulement.J'entends le croulement des pommes de terre dans les tombereaux (Renard, Journal,1903, p. 852).Au fig. C'était le croulement de la monarchie! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 53). [kʀulmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1878. 1reattest. 1remoitié xiies. crollement « ébranlement, tremblement, secousse » ici fig. « ruine, fléau » (Psautier Oxford, 105, 29 ds T.-L.); réputé ,,vieilli`` ds DG; du rad. de crouler1, suff. -ement (-ment1*). Fréq. abs. littér. : 5.
2.
Croulier, ière, adj.[En parlant d'un sol, d'un terrain] Qui cède, s'enfonce sous les pieds, mouvant. Des près crouliers (Ac. 1798-1932); des terres croulières (Ac. 1798-1878). P. ell., croulière, subst. fém. ,,Terre sablonneuse et mouvante, impropre à la culture`` (Fén. 1970). [kʀulje], fém. [-ljε:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. 1resattest. a) Subst. fém. ca 1200 crollière « fondrière, bourbier » (Naiss. du Chev. au Cygne, éd. H.-A. Todd, 1059); b) adj. 1572 prez crouilliers (Dictionariolum latinograecogallicum, Parissiis, apud N. Chesneau); 1625 « mouvant ou marécageux » terre croullière (De Brosses, Le Grand dict. fr.-lat.); du rad. croul de crouler1, suff. -ier, -ière* (l'adjonction de ce suff. à un rad. verbal fait difficulté; elle est peut-être due à des synon. tels mareschiere, cf. l'assoc. un croleïs et une marichiere (xiiies.) ds Gdf.).
BBG. − Jaberg (K.). Zu den französischen Benennungen der Schaukel. Vox rom. 1945-46, t. 8, p. 10. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925] p. 123 (s.v. croulière).Teppe (J.). Cris d'animaux. Vie Lang. 1961, p. 207.