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CROQUANT2, subst. masc.
A.− HIST. Paysan révolté en Limousin, en Périgord et en Quercy, à la fin du xvieet au commencement du xviiesiècle. Les croquants, malheureux paysans français à qui les soldats du roi Henri faisaient la guerre pour n'avoir pu payer la taille (Nerval, Nouv. et fantais.,1855, p. 206).
B.− P. ext., avec connotation méprisante
1. Un croquant, un cul terreux (Benjamin, Gaspard,1915, p. 23):
[Le marquis à Mouchette] − Procédons par ordre : que me reproches-tu? T'ai-je jamais caché que, dans ma vieille bicoque à poivrières, je n'étais pas moins gueux qu'un croquant? Bernanos, Sous le soleil de Satan,Prol., 1926, p. 82.
2. Homme grossier, pauvre, méprisable. Synon. rustre, (fam.) péquenot.Son monstre de mari, espèce de croquant (Barb. d'Aurev., Memor. 2,1838, p. 255).Y a des croquants qui n'aiment pas squi est raffiné (Queneau, Zazie,1959, p. 94).
Terme d'injure. Bande, tas de croquants! Croquant! Assassin! (Aymé, Vouivre,1943, p. 35).
Rem. Dub. et Lar. Lang. fr. mentionnent la forme croquante, subst. féminin.
Prononc. et Orth. : [kʀ ɔkɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1603 péj. « paysan » (Discours sur l'entreprise de Genève, tiré au vray par un croquan savoyar, à Chambéry ds Ritter, Bulletin de l'institut genevois, t. 36, p. 389); 2. 1608 « paysans révoltés du sud-ouest sous Henri IV » (Cayet, Chron. nov., p. 574 ds Gdf. Compl.). Orig. obsc.; peut-être à rattacher au prov. *croucant « paysan » (1remoitié xviies., G. Zerbin ds Mistral), de crouca « arracher », dér. de croc « croc » (les paysans pillaient, rançonnaient); d'apr. de Thou et Cayet (v. Gdf. Compl.), serait à rattacher à croquer* : pour le premier parce que ces paysans faisaient de nombreuses destructions, pour le second parce que ayant appelé ainsi les seigneurs, qui « croquaient » le peuple, ceux-ci, par dérision, leur retournèrent l'appellation. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Bourguignon (J.). Qq. arch. ds Les Fables de La Fontaine. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 89.