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CRESCENDO, adv. et subst. masc.
A.− MUSIQUE
1. Adv. En augmentant progressivement l'intensité sonore, dans l'exécution d'une composition musicale (abrév. cresc.). Anton. descrescendo, diminuendo.Cela [une mélodie] commençait sur un rythme grave, tel qu'un chant d'église, puis, s'animant crescendo, multipliait les éclats sonores (Flaub., Éduc. sentim.,t. 1, 1869, p. 63):
1. Le chœur affirme, avec une vigueur accrue, son attente de la Résurrection. Le mot « Resurrectionem » est taillé, à l'unisson, crescendo, par toutes les voix, sur les sept marches montantes d'une octave, au sommet de laquelle les soprani clament un sauvage si bémol aigu, ... Rolland, Beethoven,t. 2, 1928, p. 370.
2. Subst. Augmentation progressive de l'intensité sonore, dans l'exécution d'une composition musicale et p. méton. partie d'une composition musicale dans laquelle l'intensité sonore augmente progressivement. Un brusque, fugitif, long crescendo; un crescendo de la partition; un effet de crescendo. Ce crescendo qui monte et éclate au terme de sa lumineuse ascension (Berlioz, À travers chants,1862, p. 231).Ce si, (...) après le crescendo de la basse, ne doit être donné qu'avec un restant de force (Gide, Journal,1929, p. 916).L'orchestre, qui jouait pianissimo, gonfle soudain dans un énorme crescendo et retombe comme une vague qui déferle pour continuer pianissimo (Claudel, Soulier,1944, 1repart., 1rejournée, 1, p. 943).
B.− P. ext. [En parlant d'autres phénomènes sonores]
1. Adv. Une voix qui alla crescendo et qui fit graduellement retentir la maison (Balzac, E. Grandet,1834, p. 197).La canonnade ininterrompue qui venait du nord, de Bapaume, était comme la respiration de l'océan dans la nuit, son flux et son reflux, crescendo, decrescendo (Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 223).
2. Subst. Un crescendo de vacarme. À travers les hurlements des soufflets, les crescendo des marteaux (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 243).Mon père élevait la voix. C'était un crescendo bien contenu, une gradation savante (DuhamelNotaire Havre,1933, p. 266).
C.− Au fig.
1. Adv. En augmentant, en croissant, en passant à un degré supérieur, plus fort. Sa bonne humeur alla si bien crescendo (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 132).Cet ex-ciel tout suie, Fond-il decrescendo, statu quo, crescendo? (Laforgue, Complaintes,1885, p. 108).Au lieu de progresser crescendo du moins au plus, le remords fait coïncider dans un instant le désespoir et la soudaine conversion (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 255).
2. Subst. Augmentation progressive. Crescendo de crimes, de violence. La situation ne pouvait empirer, un certain degré de détresse n'est plus capable de crescendo (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 556).Pour rompre le crescendo des allusions au « dreyfusisme » et au nationalisme (Blanche, Modèles,1928, p. 54):
2. Quand on descend vers Constantinople (...) cette féerie légendaire du Bosphore se déroule peu à peu en crescendo de magnificence, jusqu'à l'apothéose finale, qui est au moment où s'ouvre la Marmara... Loti, Les Désenchantées,1906, p. 216.
Prononc. et Orth. : [kʀeʃ εndo], prononc. ital., la plus entendue aujourd'hui. Adoptée seule ds Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; elle est accompagnée de var. plus ou moins francisées ds Pt Rob. et ds Warn. 1968 qui ajoute qu'on peut entendre parfois [kʀ ε ʃ εndo] avec [ε] ouvert à l'initiale. Déjà, d'apr. Mart. Comment prononce 1913 (note 1), les musiciens préfèrent prononcer à l'ital. et Mart. attire l'attention sur le fait qu'il convient de prononcer à l'ital. dans la grande tirade de la calomnie du Barbier de Séville dans laquelle crescendo rime avec rinforzando qu'il est tout à fait impossible de franciser. Toujours pour Mart., il faut éviter la prononc. [kʀeʃ ε ̃do] à moitié ital. ([ʃ]) et à moitié fr. (nasale [ε ̃]). On rencontre pourtant cette var. avec [e] fermé à l'initiale ds Pt Rob., Dub.; avec [ε] ouvert à l'initiale [kʀ ε ʃ ε ̃do] ds Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et Barbeau-Rodhe 1930; avec [e] ou [ε] à l'initiale ds Warn. 1968. Une autre var., à prétention italianisante, [kʀe(ε)sʃ ε ̃do] est enregistrée ds Besch. 1845 (avec [e]) et ds DG (avec [ε]). La prononc. complètement francisée [kʀesε ̃do] ou [kʀ ε-] est donnée avec [ε] ouvert ds Land. 1834, Littré et DG (qui transcrivent également [ss] géminées [kʀ εssε ̃do]), Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930; avec [e] et parfois [ε], mais avec [s] simple, ds Warn. 1968. D'après Littré, cette var. serait la plus usitée à l'époque. Le mot est attesté ds Ac. 1835-1932. Il est inv. Mais la docum. révèle des ex. de plur. à l'ital. crescendi et des ex. de plur. francisé crescendos : Avec les crescendi de l'orchestre une autre musique l'impressionnait (Péladan, Vice supr., 1884, p. 132). J'arrive à supprimer de mon jeu (au piano) les crescendos. Certes il en faut dans Beethoven; il n'y en a pas dans le clavecin de Bach (Gide, Journal, 1930, p. 988). Étymol. et Hist. 1775 subst. au fig. (Beaumarchais, Barbier de Séville, II, 8 : un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription). Mot ital., attesté comme subst., terme de mus., dep. le xviies. d'apr. DEI, proprement gérondif de crescere « croître ». Fréq. abs. littér. : 120. Bbg. Gohin 1903, p. 327, 369. − Hope 1971, p. 360.