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CORSÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de corser*.
II.− Emploi adj.
A.− Vx ou région. Qui a un corps robuste, puissant. Cet homme mince, maigre, alerte, bien corsé, toujours debout, infatigable, trempé comme l'acier et souple comme un fleuret (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 5, 1863-69, p. 107).
Rem. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Littré, Journet-Petit t. 2 1968 attestent l'expr. cheval corsé « cheval robuste, musclé ».
P. métaph. Des mots bossus, corsés, avantagés de consonnes imprévues (Colette, Jumelle,1938, p. 422).
B.−
1. Qui a plus de corps, plus de consistance (cf. corser I A 1). Sauce corsée; repas corsé; menu, régime corsé; repas très corsé en viande. Synon. riche.
Rare. Rendu plus important, renforcé. Le cheptel corsé ici, sélectionné là (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 136).
PEINT. Vernis corsé. Épais. Quand un vernis est trop corsé, il suffit de lui ajouter une certaine quantité d'essence pour l'amener au corps (Coffignier, Vernis,1921, p. 428).
Corsé de... Enrichi, renforcé par... (idée d'importance, de consistance, mêlée à celle de force). Café corsé « d'un doigt » d'armagnac (Pesquidoux, Livre raison,1925p. 11).Les bières brunes, (...) corsées d'une addition d'alcool (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 309).Sa conception plate et positive des choses de l'amour, corsée d'une outrance affectée (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 243).
2. P. ext. Plus fort.
a) GASTR. (cf. corser I A 2 a).Potage, compote de volaille corsé(e). Qui a du goût. Sauce, assaisonnement corsé(e). Consistant. Bordeaux, bourgogne, vin corsé. Qui a du corps, vigoureux. Apéritif, whisky, liqueur corsé(e). Fort alcoolisé. Fromage corsé. Bien fait.
Emploi subst. Corps, vigueur (d'un vin). Le corsé est la qualité qu'un vin tire de sa teneur en alcool et de la force de son arôme; elle se traduit à la dégustation par une impression de solidité (Ac. Gastr.1962).
b) MUS. Instrument, note corsé(e) de timbre. Au timbre vigoureux. Unisson de la clarinette et du basson (...) : sonorité analogue à celle de la clarinette basse, mais plus corsée (Gevaert, Traité instrument.,1885, p. 115).
c) [Marquant un degré d'intensité inhabituelle ou remarquable] Au-dessus de la moyenne. Reproche, critiques corsé(es); maladie corsée (synon. carabinée); échec corsé; qualités corsées; honoraires corsés; facture corsée; une érudition corsée; un ennui corsé. Je vais lui écrire quelque chose de corsé (Flaub., Corresp.,1880, p. 393).L'aquarelle a des colorations corsées (Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 592).
d) Truculent, piquant (cf. corser I A 2 b et II B 2). Intrigue, roman, dénouement corsé(e); discours, langage corsé; avoir un vocabulaire plutôt corsé. Synon. savoureux, salé, truculent, scabreux, grivois, gaillard :
1. Vous qui aimez tant les histoires un peu corsées, je vois d'ici frémir le bout de votre petit nez pointu. Bernanos, Un Mauvais rêve,1948, p. 878.
3. Complexe, compliqué. Affaire, imbroglio corsé(e); enquête, argumentation, solution, conclusion, rapport corsé(e); une affaire de meurtre des plus corsés; un problème d'algèbre légèrement corsé.
Spéc., CRIT. LITTÉR. Bien construit, élaboré, travaillé, hors de l'ordinaire. Phrase, style corsé(e); article, chapitre, livre, roman, pièce corsé(e); personnage corsé :
2. Il nous faut une grande œuvre, quelque chose de corsé et qui sorte des mièvreries et papotages... Flaubert, Correspondance,1880, p. 332.
Fréq. abs. littér. : 51. Bbg. Darm. 1877, p. 93. − Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 300. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 46, 219.