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CORRECTIONNEL, ELLE, adj. et subst. fém.
I.− Adjectif
A.− Vx. Qui a pour effet de produire une amélioration :
1. En s'apercevant de la profonde expérience de Gaubertin en administration rurale, le sournois cuirassier [le général de Montcornet] sentit combien il était utile de le conserver pour se mettre au courant de cette agriculture correctionnelle... Balzac, Les Paysans,1844, p. 114.
B.− Rare. Qui a le caractère d'une peine, d'un châtiment :
2. Nous payions très scrupuleusement : je subis néanmoins une faction correctionnelle, pour avoir pris, sans y penser, deux poires dans le jardin d'un château. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 399.
C.− DR. PÉNAL. Qui a rapport aux infractions nommées délits (p. oppos. aux crimes et aux contraventions). Tribunal correctionnel; peine, police correctionnelle. La lettre que cette dame vous a écrite est, avec celles que vous lui avez adressées, décisive au procès correctionnel (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 267).
− En partic. [Subst. déterminés par l'adj. pour désigner]
1. le domaine de ces infractions. Affaires correctionnelles; matière correctionnelle.
2. les procédures relatives à ces infractions. Action, poursuite correctionnelle.
3. les instances où s'instruisent et se jugent les délits. Greffe correctionnel; chambre correctionnelle; audiences, juridictions correctionnelles.
4. les magistrats chargés de juger ces délits. Juge correctionnel.
5. les sentences portées contre ces délits. Condamnation correctionnelle.
− P. ext. Qui a été frappé d'une peine correctionnelle. En tête de ta lettre, tu mets : Prière de faire parvenir au condamné correctionnel Paul Verlaine, pistole, cellule 252 (Verlaine, Corresp.,t. 1, 1873, p. 113).
II.− Subst. fém., fam. (Chambre du) tribunal où l'on juge les délits. Citer, conduire, poursuivre, traduire en correctionnelle; passer en correctionnelle; les bancs de la correctionnelle; du ressort de la correctionnelle; la simple correctionnelle. Il est venu ce soir au Mercure une assignation en correctionnelle pour Vallette et Henri Béraud à la requête de l'auteur dramatique Félix Gandéra (Léautaud, Journal littér.,t. 3, 1910-21, p. 387).
− P. ext., au subst. masc. et fém., rare. Celui, celle qui a été frappé d'une peine correctionnelle :
3. Elle [la supérieure] ne croyait plus du tout à l'amendement des correctionnelles qu'elle appelait avec un mépris indéfinissable « des traînardes », et n'avait guère gardé qu'un rien de confiance dans le repentir possible des criminelles, des grandes criminelles... E. de Goncourt, La Fille Élisa,1877, p. 226.
Rem. En ce sens on dit aussi correctionnaire (cf. Littré, etc.).
Prononc. et Orth. : [kɔ (r)r εksjɔnεl]. Pour [ʀ] ou [rr], cf. correct. Ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1454 « qui réprime les délits » discipline correctionnelle; correctionnelle pénitence (René, Mortifiement de vaine plaisance, Œuv., IV, p. 20 et p. 19 ds Gdf. Compl.); 1791, 19-22 juill. tribunaux correctionnels (date du décret d'organisation, d'apr. Brunot t. 9, p. 1038); 1835 subst. fém. p. ell. de police, la correctionnelle (Balzac, Goriot, p. 212); 1877 les correctionnelles « détenues qui sont passées en correctionnelle » (E. de Goncourt, loc. cit.). Dér. de correction*; suff. -el (-al*). Fréq. abs. littér. : 165.
DÉR.
Correctionnellement, adv.Selon la juridiction correctionnelle. Un tribunal jugeant correctionnellement (Code instr. crim.,1808, p. 785).− [kɔ (r)r εksjɔnεlmɑ ̃]. Pour [ʀ] ou [rr] cf. correct. Ds Ac. dep. 1878. − 1reattest. 1791, 13-17 juin punir correctionnellement (Décret ds Frey, p. 218); de correctionnel, suff. -ment2*.