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COQUELICOT, subst. masc.
A.− BOT. Plante sauvage, parasite des céréales et qui se caractérise par une tige droite, velue, contenant un suc laiteux, par des feuilles velues, extrêmement découpées, et par une grande fleur terminale dont les pétales d'un beau rouge vif, rappelant la crête du coq, possèdent des propriétés sudorifiques utilisées pour la préparation d'infusions calmantes. Coquelicots et bleuets; champ(s) de coquelicots. Des coquelicots (...) avec des boutons qui éclatent sous tes dents comme des papillottes de braise rouge (...) un bouquet de fleurs saignantes (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1457).Le coquelicot, cette goutte de sang (Jammes, Géorgiques,1911, p. 54):
Quelque coquelicot perdu, quelques bluets (...) m'annonçaient l'immense étendue où déferlent les blés, où moutonnent les nuages, et la vue d'un seul coquelicot hissant au bout de son cordage et faisant cingler au vent sa flamme rouge, au-dessus de sa bouée graisseuse et noire, me faisait battre le cœur... Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 137.
P. compar. De grands corps calmes, des cœurs simples comme des coquelicots (Giono, Regain,1930, p. 134).
Loc. Rouge (comme un) coquelicot, couleur de coquelicot, ou p. ell. coquelicot (subst. masc. invar.). Couleur du coquelicot, rouge éclatant. Un jeune paysan de vingt-cinq ans, joufflu comme une pomme et rouge comme un coquelicot (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Tribunaux rustiques, 1884, p. 172).Des rubans Louis XV pékinés, (...) ivoire et coquelicot (Colette, Cl. école,1900, p. 254).Un village (...) avec ses toits rouges couleur de coquelicots (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 131).
B.− [P. anal. de couleur]
1. [Pour désigner une pers. ou une de ses caractéristiques physiques]
a) Personne qui, par la couleur de ses vêtements, rappelle le coquelicot; en partic. soldat à uniforme rouge. L'Angleterre a posé partout son soldat rouge, maudit coquelicot qui ronge notre blé (Coppée, Jacobites,t. 3, 1885, p. 260).
b) Trait du visage caractérisé par une excessive rougeur. Ses oreilles [de Pigassou] véritables coquelicots épanouis; (...) son nez, une grosse fraise mûre (F. Fabre, Barnabé,1875, p. 266).
En partic. Inflammation des pommettes, des joues. La belle affaire qu'un teint fleuri. Quelques coquelicots sur tes joues, mon bonhomme, ça ne t'empêchera pas d'être du fumier (Sartre, Mouches,1943, II, 1, p. 44).
Arg. Œil poché par un coup (de poing).
Rem. Attesté ds J. Lacassagne, L'Arg. du « milieu », 1928 et Ch. L. Carabelli, [Lang. pop.].
2. [Pour désigner un objet de couleur rouge] Pour peu qu'Anna s'éloignât, avec le coquelicot de son madras rouge (Peyré, Matterhorn,1939, p. 154).
En partic., domaine de la confiserie. Petit bonbon rouge. Roudoudous, réglisse, coquelicots, guimauve, fraises (...) toutes les friandises multicolores (Elle, Quat'sous de friandises, 22 déc. 1975, no1563, p. 97).
Prononc. et Orth. : [kɔkliko]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1545 coquelicoq (G. Gueroult d'apr. Delboulle ds DG); 1547 coquelicoz plur. (C. Estienne, De lat. et graec. nom. arbor., p. 55 ds Gdf. Compl.). Var. de coquerico (v. cocorico), attesté en 1339 au sens de « coq » (Inventaire de Charles VI ds Laborde) et utilisé pour désigner cette plante à fleur rouge par référence à la couleur de la crête du coq. Fréq. abs. littér. : 170. Bbg. Catach (N.), Mettas (O.). Encore qq. trouvailles ds Nicot. R. Ling. rom. 1972, t. 36, no143/144, pp. 361-362. − Lebel (P.). Les N. enfantins du coquelicot. Fr. mod. 1942, t. 10, pp. 40-45. − Lew. 1960, p. 44. − Pauli 1921, p. 95.