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COQUE, subst. fém.
A.− Enveloppe calcaire plus ou moins arrondie.
1. Vx. Enveloppe de l'œuf. Leur fœtus, enfermé dans une enveloppe inorganique (la coque de l'œuf) (Lamarck, Philos. zool.,t. 1, 1809, p. 147).
ART CULIN. Œuf à la coque. Œuf plongé dans l'eau bouillante et cuit dans sa coque. Il se faisait un œuf à la coque (Céline, Mort créd.,1936, p. 96).
Rem. ,,(...) on ne dit plus guère une coque d'œuf, mais une coquille d'œuf. Coque ne reste usuel et obligatoire que dans œuf à la coque (...)`` (Dupré 1972).
Expr. fig.
a) [À propos d'un adolescent, p. réf. au poussin qui sort de la coque de l'œuf] , p. iron., fam. Ne faire que sortir de la coque, avoir de la coque sur le nez. N'être encore qu'un enfant. Ah! l'morveux, ça vient d'naître, ça vous a encore d'la coque su l'nez, et ça veut l'faire à la pose! (Benjamin, Gaspard,1915, p. 158).
b) P. ext. Briser sa coque. Se transformer, progresser. L'homme nouveau qui se dispose à briser sa coque (Duhamel, Journ. Salav.,1927, p. 50).
2. Enveloppe de certains mollusques. Ces insectes marins (...) qui construisent des alvéoles sur les coques de crustacés (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 189).
Rem. Coquille a supplanté coque dans cet usage.
P. méton., ZOOL. Nom vulgaire d'un mollusque comestible, du genre bucarde. Quand la marée descendait loin, les praires, les coques, les palourdes agrémentaient le repas (Queffélec, Recteur,1944, p. 100).
P. métaph.
a) Maison, habitat humain :
1. J'ai vu dernièrement, à Sannois, la maison qu'habitait Madame d'Houdetot; ce n'est plus qu'une coque vide, réduite aux quatre murailles. Un âtre abandonné intéresse toujours; mais que disent des foyers où ne s'est assise ni la beauté, ni la mère de famille, ni la religion, Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 62.
b) Enveloppe extérieure de la personnalité, ce qui renferme, dissimule la vie intérieure de tel individu. Quiconque recherche sous la coque de la vertu stoïque, (...) le noyau de cette intériorité impassible par laquelle l'homme veut repousser la peur (Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 236).
Expr. fig. [P. réf. à l'escargot rentrant et sortant de sa coque] Se renfermer, rentrer dans sa coque; sortir de sa coque. Je suis rentré dans ma pauvre petite coque et tâche à m'y arranger de mon mieux, dans la résolution de n'en plus sortir (M. de Guérin, Journal,1834, p. 207).
B.− P. ext. Enveloppe plus ou moins épaisse et dure. Coque dure.
1. Enveloppe de certains insectes, cocon du ver à soie. Et au milieu une pointe creuse, qui est la filière au travers de laquelle sort la soie dont la chenille fait la coque où elle se métamorphose (Cuvier, Anat. comp.,1805, p. 324).
2. Enveloppe de certains fruits. Leurs fruits sont enveloppés d'un brou tendre, comme les noix, ou d'une coque hérissée de pointes (...) comme dans les châtaignes (Bern. St-P., Harm. nat.,1814, p. 127).Des haricots d'Espagne dont le bonhomme conservait la graine dans sa coque (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 37).
Coque de noix (au fig.). Embarcation frêle. Comme un enfant qui s'aventurerait, sur une coque de noix, au bord d'une mer dangereuse (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 223).
P. méton. Fruit multiloculaire à loges closes.
Spéc. Coque du Levant. Graine d'une plante qui croît aux Indes orientales. Et les jets souples des Vanilles, des Coques du Levant, des Quisqualus, des Bauhinia (Zola, Curée,1872, p. 487).
Rem. Ces graines contiennent un poison violent, doué de propriétés stupéfiantes, ce qui peut expliquer le sens des expr. arg. être coque, avoir la coque, tenir la coque. Être ivre (cf. Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, 1900, p. 76 et 112).
C.− [P. anal. de forme] Chose qui rappelle une coque par sa forme plus ou moins arrondie. Les flammes sautaient d'un coup, en coques déchirées (Pourrat, Gaspard,1931, p. 75).Les coques arrondies de ses très petites oreilles (Gide, Feuillets,1949, p. 1114).
Spécialement
ANAT. Coques condyliennes. ,,Épaississements de la partie postérieure de la capsule de l'articulation du genou`` (Lar. encyclop.). En haut il [le bord postérieur du ligament latéral interne] est confondu avec la coque fibreuse du condyle interne (Gérard, Manuel anat. hum.,1912, p. 198).
COIFFURE, COST. Ruban ou mèche de cheveux en forme de coque. Le plaid bariolé de tartan et la toque dissimulent la jupe et le béguin à coque (Gautier, Albertus,1833, p. 130).
MÉCAN. Corps d'un navire (sans les superstructures); partie du fuselage d'un hydravion, d'un avion; bâti d'une automobile tenant lieu de châssis et de carosserie. L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin (Rimbaud, Poésies,1871, p. 128):
2. Lorsque les moteurs sont lancés, lorsque l'appareil déjà creuse la mer, contre un clapotis dur de la coque sonne un gong, et l'homme peut suivre ce travail à l'ébranlement de ses reins. Il sent l'hydravion, seconde par seconde, à mesure qu'il gagne sa vitesse, se charger de pouvoir. Saint-Exupéry, Terre des hommes,1939, p. 170.
PÂTISS. Petites boules de pâte aux amandes, cuites au four et soudées deux par deux avec une marmelade de fruits. Une coque, gâteau rond saupoudré de sucre qu'on sait pétrir dans tout ménage cévenol (Fabre, Barnabé,1875, p. 251).
Prononc. et Orth. : [kɔk]. Enq. : /kok/. Ds Ac. depuis 1694. Homon. coke, coq. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « enveloppe rigide de certains fruits » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 11787); 2. 1306 « enveloppe calcaire de l'œuf » (G. Guiart, Royaux Lignages, I, 1044 ds T.-L.) [peut-être déjà ds J. de Meun, op. cit., 6489 comme symbole de ce qui a peu de valeur]; 3. début xives. « coquillage marin propre à la consommation [sans contexte permettant de préciser lequel] » (Menieres des poissons que on prant en la mer, éd. G. Lozinski, Bataille de Caresme et de Charnage, appendice VI ds Bibl. Ecole des Hautes Etudes, fasc. 262, p. 195); mil. xvies. coque marine « coquillage » (Du Bellay, Œuvres, éd. H. Chamard, t. 6, 429 ds IGLF); 1611 « sorte de coquillage marin du genre des palourdes » (Cotgr., s.v. coque, cf. aussi s.v. pallourde); 4. 1694 (Corneille : Coque. Terme de mer. Faux ply qui se fait à une corde qui est trop torse, ou qu'on n'a pas pris soin de détordre); 5. a) 1828 « ornement de vêtement ou de chapeau constitué d'un ou plusieurs nœuds » (Delécluze, Journal, p. 442); b) 1832 (Raymond : Coque [...] boucle de cheveux formée en coque); 6. a) 1834 coque de navire (Land.); b) 1929 aviat. (Guillemin, Constr., calcul et essais avions et hydrav., p. 73); c) 1951 automob. carrosserie-coque (Tinard, Automob., p. 327). Orig. obsc. L'hyp. la plus communément admise est celle d'une évolution sém. du lat. impérial coccum désignant le kermès, cochenille parasitant les rameaux de certains arbres en y formant une petite excroissance globuleuse ressemblant à une graine (FEW t. 2, p. 823 a et sqq.; REW, no2009), le terme lat. étant empr. au gr. κ ο ́ κ κ ο ς dont le premier sens est « graine » (pour l'évolution sém., cf. certains emplois de coccum sémantiquement proches du fr. coque : coccum cnidium, gr. κ ο ́ κ κ ο ς κ ν ι ́ δ ι ο ς désignant le fruit du garou ds TLL s.v., 1395, 32-63, coccum au sens de « pigne de pin » correspondant au gr. κ ο ́ κ κ α λ ο ς Cælius Aurelianus ds André Bot., au xies. le lat. cocca est aussi attesté au sens de « coupelle, vase de forme demi-sphérique » ds GMLC s.v., où il est considéré comme une erreur de graphie pour concha; cf. aussi l'expr. non vales uno coco attestée au viiie-ixes., Formulae Senonenses ds Mittellat. W. s.v., 762, 18, peut-être à rapprocher des emplois de coque comme symbole d'une chose de peu de valeur en a. fr.). Dans cette hyp., le maintien de la 2eocclusive se serait fait par expressivité. Cependant coque pourrait appartenir directement à un rad. expressif et il serait vain d'essayer d'en établir la filiation (Sain. Sources t. 1, p. 422; t. 2, p. 95, 98; t. 3, p. 464; Dauzat 1973). Fréq. abs. littér. : 485. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 393, b) 897; xxes. : a) 636, b) 863. Bbg. De Gorog 1958, p. 186. − Kemna 1901, pp. 179-181. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 117, 205, 246. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], t. 2 1972 [1925], t. 3 1972 [1930], passim.Tollenaere (F. de). À propos des mots coque et hanon. Z. fr. Spr. Lit. 1939, t. 63, pp. 445-454.