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CONTORSION, subst. fém.
A.− [À propos d'une pers.] Mouvement désarticulé et violent, d'origine généralement interne, qui tord les membres et les muscles. Contorsion comique, d'agonie :
1. ... une espèce de frénésie saisit soudainement l'Espagnol, qui se mit à taper des pieds, à protester, à gesticuler. Puis, s'arrêtant, voilà notre homme qui pâlit, se démène, et fait cent contorsions,... Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 298.
En partic. Crispation exagérée du visage sous l'effet de la joie, de la douleur. Les contorsions de la bouche. (Quasi-)synon. grimace.La perpétuelle contorsion des muscles de la face (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1279).
ARTS PLASTIQUES. Mouvement excessivement accusé du corps ou du visage. Les primitifs (...) par cette immobilisation des traits essentiels du modèle atteignent, mieux que par contorsions, moues et grimaces, à l'apogée du sublime pictural (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 44).
P. anal. [À propos d'animaux ou de plantes] Déchiqueter de malheureux insectes (...) pour le plaisir de voir leurs contorsions grotesques (R. Rolland, Jean-Christophe,L'Adolescent, 1905, p. 266).Des arbres dépouillés ne montrent plus que des espèces de membres et des contorsions (Barbusse, Le Feu,1916, p. 332).
B.− P. métaph. et/ou au fig. [À propos d'un état psychol., du caractère, etc.]
1. Agitation, tourment de l'esprit. Les contorsions sentimentales du décadent (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 120).
− Domaine de l'expression.Expression maniérée et tortueuse. Contorsions poétiques (cf. Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet,1836, p. 672 et Benda, La France byzantine, 1945, p. 171).Les contorsions de l'anecdote (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 176).Ce galbe pur [du style], cette élégante sobriété, si difficilement compatibles avec les contorsions, les piétinements, les subtilités alambiquées ou les lourdeurs embourbées du psychologique (N. Sarraute, L'Ère du soupçon,1956, p. 13).
2. Absence de naturel. (Quasi-)synon. hypocrisie :
2. On impute à orgueil tout effort de redressement. Comme si l'on ne pouvait, sans prosternement et tout en se tenant droit, rester modeste! Ou comme si cette modestie naturelle ne valait pas celle obtenue par contorsion! Gide, Journal,1931, p. 1047.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. contorsionnisme. Fait de se livrer systématiquement à des contorsions. P. métaph. contorsionnisme littéraire (Arts et litt. dans la société contemp., t. 2, 1936, p. 5202). N'est pas attesté ds les dict. gén. des xixeet xxesiècles.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tɔ ʀsjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xives. [ms. du xves.]. contorsion de nerfs (Evr. de Conty, Probl. d'Arist., B.N. 210, fo100eds Gdf. Compl.); 1666 « gestes outrés » (Molière, Misanthrope, acte I, scène 1); 1664 fig. donner quelque contorsion à la vérité (Logique de Port-Royal ds DG). Empr. au lat. class. contortio de même sens. Fréq. abs. littér. : 103.