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CONSPIRATION, subst. fém.
A.−
1. Accord secret entre plusieurs personnes en vue de renverser le pouvoir établi ou ses représentants. (cf. conspirer I B 1). Conspiration royaliste; conspiration contre l'État, le gouvernement, la République; conspiration pour renverser le Roi, le gouvernement, le régime. Synon. complot, conjuration :
1. Ordener (...) ne vit d'abord qu'une longue procession de torches, dont les feux (...) se réfléchissaient sur (...) toutes les armes grossières que la révolte peut emprunter au travail, mêlées à d'autres armes régulières, qui annonçaient que cette révolte était une conspiration... Hugo, Han d'Islande,1823, p. 389.
P. méton. Groupe qui conspire (cf. conspirateur). Le chef de la conspiration :
2. ... c'était une conspiration d'illuminés, se reconnaissant à des gestes franc-maçonniques, à des formules bizarres. Zola, Doc. littér.,1881, p. 138.
Rem. Le mot est très vivant dans cet emploi; mais il comporte une connotation hist. et s'emploie peu à propos de la réalité pol. contemporaine.
2. P. ext. Entente secrète entre plusieurs personnes ou choses personnifiées.
a) Entente secrète entre plusieurs personnes ou choses personnifiées, contre quelqu'un ou quelque chose. Tramer une conspiration contre qqn. Synon. cabale, intrigue, machination :
3. J'ai fait causer ce Lécuyer. J'ai saisi dans ses mensonges, dans ses paroles et dans ses réticences les fils qui manquaient pour faire reparaître la trame entière de la conspiration domestique ourdie contre toi. Balzac, Le Contrat de mariage,1835, p. 342.
[Avec un compl. à l'inf. introd. par pour] Une conspiration pour rosser un de nos maîtres de quartier (Mérimée, Mosaïque,1833, p. 204).
b) Entente secrète entre plusieurs personnes ou choses personnifiées, en vue de renverser un ordre (qu'il soit représenté par une personne ou un savoir, une valeur). Conspiration contre un chef hiérarchique, contre les dogmes, la discipline.
[En parlant des réalités soc.] Action concertée dirigée contre quelqu'un, quelque chose (cf. conspirer I B). La conspiration nouvelle et spontanée du travail contre la propriété (Proudhon, La Révolution soc. démontrée par le coup d'État du 2 décembre,1852, p. 218).
B.−
1. Rare. Série d'actions secrètes entreprises au profit de quelqu'un ou quelque chose (cf. conspirer I B 2 a). La noble conspiration du jeune homme pour la vie de Schumacker a réussi (Hugo, Han d'Islande,1823, p. 491).
Région. (Canada), DR. Complicité. Être accusé de conspiration de fraude avec qqn (Bél. 1957).
2. Réunion, action commune, hostile ou non, de forces conjuguées en vue d'un même effet. La conspiration de plusieurs facteurs, de mille forces cachées. L'intérêt français rejoint l'intérêt européen par la conspiration millénaire de l'histoire et de la géographie (L'Œuvre,12 avr. 1941).
3. Loc. (le plus souvent fig.). Conspiration du silence. Entente secrète ou tacite entre plusieurs personnes pour étouffer un fait, les opinions ou les droits de quelqu'un :
4. À côté des gens qui ne parlaient pas parce qu'ils le jugeaient inutile s'étalait et s'étale toujours une immense conspiration du silence, acceptée par ceux qui tremblent (...) et suscitée par ceux qui ont intérêt à le faire. Camus, Actuelles I,1944-48, p. 143.
Rem. On rencontre ds la docum. qq. loc. analogues : cette grande conspiration d'ennui (Balzac, Lettres à l'Étrangère, t. 1, 1850, p. 223); (la) conspiration du bruit (Cocteau, Poésie crit. 1, 1959, p. 204, 230).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃spiʀasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 « complot politique » (B. de Ste-Maure, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 40857); 2. 1673 « intrigue menée contre quelqu'un » (Molière, Le Malade imaginaire, I, 8); 1863 conspiration du silence (Littré); 3. 1561 « accord » (Calv., Instit. 1021 ds Littré). Empr. au lat. class. conspiratio « accord » et en mauvaise part « complot ». Fréq. abs. littér. : 534. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 375, b) 666; xxes. : a) 459, b) 463.