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CONCRÉTER, verbe trans.
Vieilli
A.− Rendre concret, solide. Synon. durcir, épaissir, solidifier; anton. liquéfier.Le froid concrète la plupart des liquides (Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr.). Cf. également concrétion.
Emploi pronom. Se concréter.Les papillomes produisent un suintement fétide qui se concrète en croûte (E. Brumpt, Précis de parasitologie,1910, p. 105).D'autres pustules (...) se dessèchent sans se rompre; leur contenu se concrète (P.-J. Teissier dsNouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 257).
P. métaph. Tout cela est en moi, dans une gangue dure et grise que j'ai laissée se concréter et que je ne puis briser (G. Kahn, Le Conte de l'or et du silence,1898, p. 345):
1. Instant où s'amalgament et se concrètent les courants, les principes de notre vie, les éléments encore fluides de notre destin, et que l'avenir durcira. A. Arnoux, Royaume des ombres,1954, p. 126.
B.− Fig., PHILOS. et lang. littér. Faire prendre corps à quelque chose. Synon. donner une consistance, un caractère à quelque chose.C'est sous cette forme « mort aux vaches! » que spontanément il recueillit et concréta dans son oreille les paroles du délinquant (A. France, Crainquebille,1904, p. 19):
2. La femme, par la qualité de son esprit, est placée entre son mari et ses enfants, comme un réflecteur vivant, ayant pour mission de concréter, simplifier, transmettre à de jeunes intelligences, la pensée du père. Proudhon, La Pornocratie,1865, p. 87.
Rem. Synon. peu usité de concrétiser*.
Emploi pronom. Se concréter
Prendre forme. En laissant la biographie de cette femme se constituer dans son imagination, comme on laisse une vérité se concréter en soi de façon à n'en être que le spectateur (Barrès, Les Déracinés,1897, p. 457).
Se concréter en, par qqc.Passer de l'état abstrait, imaginaire à une apparence sensible. Cf. concrétiser (se).Mes rêves et mes désirs en effet ne se concrètent-ils pas sans cesse en des images, dont la vie est aussi intense que celle des êtres véritables? (J. Rivière, Correspondance [avec Alain-Fournier], 1905, p. 177).À la même époque, les conquêtes de l'anatomie pathologique se concrétaient par l'avènement du microscope (Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes.,1946, p. 218).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. concrété (correspond à concréter A). La vie d'un homme, la sueur d'une existence entière est concrétée là en cette couche de cérat ranci (Flaubert, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 328). Le capital étant du travail accumulé, concrété, solidifié (Proudhon, De la Création de l'ordre dans l'humanité, 1843, p. 375).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃kʀete], (je) concrète [kɔ ̃kʀ εt]. Passy 1914 donne aussi la possibilité de prononcer la 2esyll. de l'inf. avec [ε] ouvert p. anal. avec concret. Fait partie des verbes qui changent [e] fermé en [ε] ouvert écrit è accent grave devant une syll. muette concrète sauf au futur. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. [1789 d'apr. Bl.-W3-5; fin xviiies. d'apr. Lar. Lang. fr. « rendre solide »]; 1817 (Lamennais, Œuvres complètes, 1, 219 ds Quem.); 2. 1846 pronom. « prendre corps » (Balzac, La Cousine Bette, p. 54). Dér. de concret*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 7.