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CONCIERGE, subst.
A.− Celui qui a la charge d'un édifice important (château, palais), d'un établissement public :
1. Le 20 juin au matin, il [Pie VII] arriva à Fontainebleau; (...). Le concierge refusa de recevoir le captif, parce qu'aucun ordre ne lui était encore parvenu. L'ordre envoyé de Paris, le pape entra dans le château; ... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 401.
En partic., vx. Concierge de prison. Personne ayant une fonction de direction dans une prison :
2. Avant 1821, au lieu d'un directeur, il y avait dans, chaque prison [de Paris] un concierge et un économe. Le premier possédait la cantine... sa place valait quatre ou cinq fois celle d'un directeur d'aujourd'hui. P. Joigneaux, Les Prisons de Paris,1841, p. 208.
B.− P. ext., usuel. Celui, celle qui, dans certains établissements publics ou immeubles particuliers, est chargé(e) de surveiller l'entrée, de renseigner les visiteurs, de distribuer le courrier, d'entretenir les parties communes, etc. Je n'ose aller chez toi, crainte de la concierge (Verlaine, Correspondance,t. 2, 1869-96, p. 293).Une ville sans concierge, ça n'a pas d'histoire, pas de goût, c'est insipide, telle une soupe sans poivre ni sel (Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 263):
3. Ce concierge − d'après les us et coutumes de tous les concierges dans les maisons à petits appartements − augmentait le revenu trop faible de sa loge au moyen d'un métier manuel. Il était cordonnier... P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 15.
SYNT. Concierge du collège, de l'école, de l'hôtel, du théâtre; loge, pavillon de concierge; laisser, prendre sa clé chez le (la) concierge.
C.− P. plaisant. et péj.
1. Subst. masc. ou fém.
a) Personne bavarde dont les propos n'ont pas un grand intérêt. Les conversations des autres prisonniers n'étaient plus que « potins de concierges » et stupidités (Van der Meerch, Invasion 14,1935, p. 283):
4. ... Rouletabille en avait assez! ah! ces histoires de concierge et de bombes vivantes! ... ces potins, ces racontars susurrés dans ce décor de petits bourgeois de province, ... G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 130.
b) Personne sans finesse, sans éducation. Hyacinthe ne prenait pas de café, qu'il appelait avec mépris un breuvage de concierge (Zola, Paris,t. 1, 1898, p. 244).Cet affreux déshabillé de MmeVasseur (...) un peignoir sans élégance, un peignoir de concierge, pensait Ulrique (Green, Le Malfaiteur,1955, p. 111).
2. [En constr. d'appos. ou d'attribut avec valeur d'adj.] Mêmes sens. C'est un endroit à potins d'hommes, car les hommes sont aussi concierges que les femmes (Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 63).Porel parlant du public de Ponsard, du public de la rue Gay-Lussac, disait que c'était un monde moitié concierge, moitié savant (E. et J. de Goncourt, Journal,1886, p. 624).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃sjε ʀ ʒ]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1195 cumcerge « celui qui a la garde d'un bâtiment important » (Cart. de Montiéramey, p. 140, Lalore ds Gdf.); ca 1220 concierge (G. Coinci, éd. V. F. Koenig, I Mir. 11, 2100). Prob. du lat. vulg. *conservius (cf. lat. médiév. consergius 1106 et 1190 ds Nierm.; cf. FEW t. 2, p. 1067 qui rend compte des formes conch- du pic.), issu du lat. class. conservus « compagnon d'esclavage » sous l'infl. du lat. serviens, sergent*. Un étymon lat. *conserviens (Baist ds Rom. Forsch., t. 16, p. 404) part. prés. de *conservire fait difficulté du point de vue phonét. Un étymon lat. *concerius dér. de cera « cire » (Lebel ds Fr. mod., t. 13, 1945, pp. 93-96; v. aussi Nierm.) manque de fondement. Fréq. abs. littér. : 1 698. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 191, b) 2 421; xxes. : a) 3 689, b) 2 688. Bbg. Gougenheim (G.) Lexicol. du 19es. Fr. mod. 1946, t. 14, pp. 249-253. − Greimas (A. J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 300. − Lebel (P.). Notes étymol. Fr. concierge. Fr. mod. 1945, t. 13, pp. 93-96.