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COMPROMIS, subst. masc.
A.− DR. Contrat par lequel deux personnes s'en rapportent au jugement d'un arbitre pour régler leur différend dans une affaire douteuse. Se résigner à un compromis. Dresser, faire, passer, signer un compromis; mettre en compromis (Ac. 1835-1932) :
1. Mes avocats, mes avoués, tout le monde m'a supplié de ne pas laisser huit mois de ma vie au palais, et hier j'ai signé un compromis pour faire juger souverainement par deux arbitres toutes les questions en litige. Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 1, 1850, p. 32.
Rem. Les dict. du xixes. mentionnent l'expr. fig. vieillie mettre en compromis, « compromettre, risquer de faire passer pour douteux ». Mettre la dignité, l'autorité de quelqu'un en compromis (Ac. 1835, 1878).
B.− P. ext.
1. DR., mod. Engagement réciproque. Compromis de vente. ,,Acte sous seings privés par lequel le propriétaire promet de vendre et le tiers promet d'acheter un fonds de commerce ou un immeuble moyennant un certain prix`` (Cida 1973), cet acte précédant généralement l'acte de vente notarié.
2. Usuel. Dans une affaire difficile ou délicate, dans un litige, accord obtenu par les concessions mutuelles des parties en présence. Compromis acceptable, une solution de compromis; chercher un compromis, arriver à un compromis avec qqn, entre les parties. Après beaucoup de discussions, l'affaire a fini par un compromis (Ac.1932) :
2. En effet, les droits des individus (...) ne peuvent être déterminés que grâce à des compromis et à des concessions mutuelles; car tout ce qui est accordé aux uns est nécessairement abandonné par les autres. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 89.
Une paix de compromis (Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 280)(et cf. R. Abellio, Heureux les pacifiques, 1946, p. 382).
Souvent péj. État, solution intermédiaire, moyen terme entre deux extrêmes (désignés par des inanimés concr. ou abstr.). Un chapeau noir qui était un compromis entre le melon et le haut-de-forme (Aymé, La Jument verte,1933, p. 29).C'est justement ce qui m'exaspère, ces compromis perpétuels, cette moyenne en tout, cette attitude pas dangereuse, partout (Alain-Fournier, Correspondance [avec J. Rivière], 1906, p. 141):
3. Il s'était « mis très-bien » avec son préfet, espérant par lui se pousser au Conseil général, et de là à la Chambre. Il excellait à ces doubles jeux, à ces compromis, à ces arrangements qui le faisaient tenir à tout, sans se brouiller avec rien. E. et J. de Goncourt, Renée Mauperin,1864, p. 91.
Compromis de + inanimé abstr.
Qui est fait de plusieurs choses. Ordinairement, la maternité est un compromis de narcissisme, d'altruisme, de rêve, de sincérité, de mauvaise foi, de dévouement, de cynisme (S. de Beauvoir, Le Deuxième sexe,1949, p. 326).
Qui a lieu aux dépens de quelque chose. Compromis de conscience (cf. biais, ex. 6).Cet homme courageux (...) détestait la perfidie, les compromis de conscience, tous les biais, toutes les lâchetés (P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 226).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pʀ ɔmi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1243 « appel à la sentence d'un arbitre » (cité ap. Prarond, Hist. d'Abbeville, 116, ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 466); [1461 « accord, convention » (Bartzsch, p. 156)]; 2. 1611 « moyen terme, accord par concessions mutuelles des deux parties » (Cotgr.), attest. isolée; à nouv. au xixes. 1863 (Littré). Empr. au lat. jur. (class., médiév.) compromissum « compromis » (part. passé subst. de compromittere, compromettre*). Fréq. abs. littér. : 467.
DÉR.
Compromissoire, adj.,dr. Clause compromissoire. Clause insérée dans un contrat par laquelle les parties décident de se rapporter à des arbitrages en cas de conflit dans l'exécution de ce contrat. La Cour de justice est compétente pour statuer en vertu d'une clause compromissoire contenue dans un contrat de droit public ou de droit privé passé par la communauté ou pour son compte (Traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM),1957, p. 361).Attesté ds Lar. 19e, Lar. encyclop. Littré, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965. [kɔ ̃pʀ ɔmiswa:ʀ]. 1863 (Littré); de compromis « action de s'en remettre à la décision d'un arbitre » sur le modèle de promissoire (Littré), dér. du rad. du lat. promissum « promesse » d'apr. possessoire* (possessorius).