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COMPENSER, verbe trans.
Faire équilibre à un fait ou un effet, généralement négatif ou défavorable, par un effet opposé.
A.− [Le sujet désigne la chose qui constitue une compensation] Fréq. au passif. Compenser qqc. ou être compensé par qqc.Ce fermier a eu de bonnes et de mauvaises années, les unes compensent les autres. Le gain de cette année compense la perte de la précédente (Ac.1835-1932).Le désavantage d'être au-dessous des princes est richement compensé par l'avantage d'en être loin (Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 148).La pauvre grand'mère ne croit pas à Dieu, ni que rien, au delà de la mort, compensera sa triste vie (Gide, Journal,1926, p. 821).Il en faudra, des semaines de pluie, pour compenser cette journée claire (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Désert de Bièvres, 1937, p. 134):
1. Les gémissements des personnes aisées sont-ils autre chose qu'un gaspillage du temps social compensé par le travail des classes laborieuses qui, moins favorisées de dame fortune, renforcent les leurs? Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels,1883, p. 241.
Emploi abs. En avril, Jersey est un paradis. L'hiver y est triste et noir, mais l'été compense (Hugo, Correspondance,1853, p. 139).Et puis j'ai la satisfaction d'être dans un milieu d'artistes, ça compense (Colette, L'Envers du music-hall,1913, p. 150).
Emploi pronom. Les biens et les maux se compensent (Ac. 1835-1932). Cette ardeur pour les hardies délices de l'existence militaire se compensait par de dures rancœurs (P. Bourget, Essais de psychol. contemp.,1883, p. 217).Mouvements de gyration se compensant réciproquement (H. Poincaré, Leçons sur les hyp. cosmogoniques,1911, p. 69):
2. Ah! La vie n'est pas faite pour rire! C'est une chose bien triste (...) surtout quand la pensée de Dieu n'y est pas; mais avec la pensée de Dieu, tout se compense, tout se rétablit. Les maux sont pris en patience, les chagrins s'adoucissent. Chênedollé, Journal,1832, p. 141.
B.− [Le suj. désigne une pers.] Compenser qqc. (par qqc.).Compenser un préjudice; compenser un inconvénient par un avantage, un mal par un bien. Il a compensé ce que je lui devais avec ce qu'il me doit (Ac.1835-1932) :
3. L'ignorance en matière de diététique est encore très étendue dans les pays les plus évolués, mais leurs habitants compensent les déséquilibres de ration par la quantité et la variété, ce que ne peuvent faire d'autres populations. Le Tiers monde,1956, p. 142.
Emploi abs. − Quand on a vécu comme moi, comment pourrait-on faire ce... chose... métier, si on ne... compensait pas quelquefois? (Malraux, La Condition humaine,1933, p. 299).
En partic.
DR. Compenser les dépens. Répartir les dépens entre les plaideurs.
MÉD. Réagir de façon à rétablir un équilibre physiologique en contrebalançant ou neutralisant les effets pathologiques d'une maladie. Compenser une lésion cardiaque.
PSYCHANAL. Réagir à une infériorité réelle ou imaginaire par la recherche de satisfactions dans un comportement secondaire. L'autoritaire souffre d'un sentiment permanent d'incomplétude qu'il a besoin de compenser sans cesse (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 511).Compenser une infériorité, n'est-ce pas après tout satisfaire un désir secret? (M. Choisy, Qu'est-ce que la psychanalyse?1950, p. 154).
TECHNOL. Contenir, en leur opposant des effets contraires, les variations de certains appareils ou mécanismes. Lorsque le gouvernail [d'un navire] est compensé, l'étambot arrière (...) devient superflu et est supprimé (A. Croneau, Construction pratique des navires,t. 1, 1892, p. 292).Pour compenser un compas [à bord d'un aéronef], on devra (...) ramener à une valeur minime (...) le champ horizontal permanent causé par des fers durs (A.-B. Duval, L. Hébrard, Traité pratique de navigation aérienne,1928, p. 42, 43).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj. compensant, ante. Qui compense. Pourrait-on dire qu'il y a une compensation et que chaque individu représente les défauts et les qualités du type exagéré d'une manière compensante; je ne le crois pas (C. Bernard, Principes de méd. exp., 1878, p. 144).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃pɑ ̃se], (je) compense [kɔ ̃pɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) [Début xiiies. a. dauph. compensar « équilibrer » (Trad. du Code de Justinien, fol. 34 ds Rayn. t. 4, p. 498b)]; 1277 compenser a (qqc). « équilibrer, corriger » (Lettre d'Edouard I, Lettres de Rois, etc., I, 192 ds Gdf.); b) ca 1395 compenser les dépens (J. Boutillier, Somme rurale, éd. 1505, fo204 ds FEW t. 2, p. 976b, s.v. compensare); c) 1913 part. passé pathol. (Proust, Du côté de chez Swann, p. 132); d) 1953 semelles compensées (Lar. 20eSuppl.); 2. fin du xves. compencer « dédommager » (L'Amant rendu cordelier, éd. A. de Montaiglon, CXLII, v. 1134, p. 50); 1832 part. prés. adj. (Raymond). Empr. au lat. class. compensare « mettre en balance, contre-balancer, compenser ». Fréq. abs. littér. : 444. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 657, b) 333; xxes. : a) 494, b) 850.
DÉR.
Compensable, adj.Qui peut être compensé. Dettes compensables dues par la même personne (Code civil,1804, p. 233). [kɔ ̃pɑ ̃sabl̥]. 1resattest. a) 1580 « qui peut compenser » (M. de La Porte, Epithètes, 311 vods Hug.) − 1611, Cotgr. b) 1804 « qui peut être compensé » (Code civil, loc. cit.); de compenser, suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 53 (s.v. compensable).