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COMPAGNE, subst. fém.
A.−
1. Celle qui partage les occupations et parfois le sort d'une autre personne, le plus généralement de même sexe. Compagne fidèle, inséparable; sa compagne de chambre; ma compagne de captivité. Compagnes d'Artémis qui, dans les bois sauvages, dansez sur les gazons naissants (Leconte de Lisle, Poèmes antiques,1852, p. 53).O beauté des yeux sévères aux heures du travail où l'ouvrière craignait tant la médisance de ses compagnes (Proust, La Prisonnière,1922, p. 142).
Emploi adj. L'aînée, déjà compagne de ma mère et associée au gouvernement de la maison (Michelet, L'Oiseau,1856, p. XXVI).
Spécialement
a) Camarade de jeu :
1. J'étais le seul garçon dans cette ronde, où j'avais amené ma compagne toute jeune encore, Sylvie, une petite fille du hameau voisin, ... Nerval, Les Filles du feu,Sylvie, 1854, p. 594.
b) Celle qui accompagne quelqu'un. Compagne de voyage. P. métaph. :
2. Je quitte ma compagne, la Reuss, qui m'avait amené, en la remontant, du lac de Lucerne, pour descendre au lac de Lugano avec mon nouveau guide, le Tessin. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 121.
c) [Avec une nuance de politesse affectée] :
3. ... son mari, arrondissant sa phrase, demanda à leur « charmante compagne » si elle lui permettait d'offrir un petit morceau à MmeLoiseau. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 126.
2. Au fig. [Désigne une entité abstr. du genre fém.] Ce qui va de pair avec autre chose, qui l'accompagne habituellement. La froide et inutile pitié, compagne et voisine du dégoût et du mépris (Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 2, 1801, p. 95).
B.−
1. Celle qui se tient auprès d'un homme et lui porte aide et consolation :
4. Il n'y a pas un peuple sur la terre qui n'ait considéré la femme, ou comme la compagne et la consolation de l'homme, ou comme l'instrument sacré de sa vie, et, sous ces deux formes, qui ne l'ait honorée. Musset, La Confession d'un enfant du siècle,1836, p. 119.
P. métaph. [Désigne une chose du genre fém.]
a) [Désigne une chose concr.] Cette cruche d'eau, compagne obligée du prisonnier (Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 431).Elle aperçut au chevet du lit la béquille, compagne obligée de l'infirme (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 702).
b) [Désigne une chose abstr.] La compagne sûre Venait; la radieuse mort Lavait tendrement la blessure (Banville, Les Cariatides,1842, p. 138):
5. ... l'espérance, cette précieuse compagne, qui, seule, peut diminuer, calmer les peines, les douleurs et les fatigues du voyage de la vie ». Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 2, 1801, p. 353.
2. Femme qui, en tant qu'épouse ou concubine, passe sa vie auprès d'un homme. Fidèle, douce compagne. Nathalie sera ma compagne chérie, ma femme bien-aimée (Mmede Duras, Édouard,1825, p. 198).
Synon. mélioratif d'épouse :
6. ... je me trouvai, un lundi matin, dans le chœur d'une église illuminée, à côté d'une jeune fille qui pleurait, après avoir déclaré au maire que je consentais à la prendre pour compagne... jusqu'à la mort de l'un ou de l'autre. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Ma femme, 1882, p. 673.
P. euphém. (pour concubine) :
7. ... la compagne du Greco. Non conjux, sed concubina, comme disait jadis un des membres les plus savants de l'institut à l'un de ses confrères qui lui demandait de lui faire l'honneur de le présenter à sa femme. Barrès, Greco,1911, p. 154.
P. anal. [Désigne la femelle d'un animal] N'as-tu pas souvent entendu les cris plaintifs de l'ours, dont la compagne avoit été tuée? (Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 1, 1801, p. 111).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃paɳ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié du xiies. compangne « celle qui accompagne quelqu'un, qui vit habituellement auprès de quelqu'un; spéc. épouse » (Li Dialogue Grégoire lo Pape, éd. W. Foerster, 317, 20); 2. ca 1535 fig. compaigne d'une chose (Mellin de Sainct Gellais, éd. P. Blanchemain, t. III, p. 147); 3. 1568 p. ext. compagne « celle qui partage l'idéal, les épreuves, les joies, les peines de quelqu'un » (Amyot, Brutus, 13 ds Hug., s.v. parçonnier); 4. av. 1691 « femelle d'animal » (Fourcroy, Dialogue d'un Passant et d'une Tourterelle ds Recueil de vers choisis [recueillis par le P. Bouhours], Paris, 1693, pp. 98-99). Fém. de l'a. fr. compain (compagnon*, copain*). Fréq. abs. littér. : 1595. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 049, b) 2 556; xxes. : a) 2 233, b) 1 467. Bbg. Pauli 1921, p. 6.