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COMMOTION, subst. fém.
Secousse qui perturbe le fonctionnement normal d'un ensemble organisé.
I.− Domaine de la vie physiol. ou physique
A.− PATHOL. Ébranlement produit dans l'organisme ou dans le système nerveux par un choc violent, direct ou indirect, et entraînant des troubles fonctionnels sans lésion apparente. Commotion cérébrale, violente, viscérale :
1. ... il tomba, on nous le rapporta sur une échelle. Mon grand-père le soigna comme un fils. Mais il y avait commotion au cerveau, la lumière ne faisait plus d'impression sur ses pupilles, il mourut au bout de trois jours. Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 1, 1836, p. 168.
B.− PHYS. Secousse provoquée par une décharge électrique. L'atmosphère, violemment troublée par ces commotions électriques (Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 292).
P. compar. Des mères! cela me frappe toujours comme une commotion électrique. Quel est donc ce mot que je ne puis entendre? (Nerval, Le Second Faust,1840, p. 206).
C.− [En parlant d'un phénomène naturel] Ébranlement de la terre, de l'air ou de l'eau :
2. Je n'avais éprouvé aucune commotion dans mon lit : il était pourtant vrai qu'un tremblement de terre s'était fait sentir dans l'Apennin : ... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 404.
II.− P. anal., domaine de la vie psychique ou sociale
A.− [En parlant d'un animé hum.] Ébranlement psychique et moral, vive émotion. Commotion voluptueuse et cruelle; commotion d'art, de joie, de plaisir :
3. C'était un joli nid de verdier avec quatre œufs gris-rose historiés de lignes rouges comme une carte de géographie emblématique. Je fus frappé sur place d'une commotion de plaisir indicible qui fixa pendant plus d'une heure mon regard et mes jambes. C'était ma vocation que le hasard m'indiquait ce jour-là. G. Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 96.
B.− [En parlant d'un ensemble d'animés hum.] Changement brusque à l'intérieur d'une société; soulèvement, révolution. Commotion européenne, politique, populaire, religieuse, sociale, universelle :
4. Pour s'emparer du pouvoir, il fallait achever la révolution, renverser la monarchie, et la monarchie, qui tenait encore à la France par tant de liens, ne pouvait en être arrachée que par une grande commotion nationale; ... Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 56.
Rem. On rencontre ds la docum. commotionnel, elle, adj. Qui consiste dans une commotion (correspondant à commotion I A). Bouttier et Logre admettent que les traits essentiels de la réaction commotionnelle sont une hyperalbuminose appréciable (Langlois, Binet ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 173).
Prononc. et Orth. : [kɔmɔsjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1120 commotium « secousse, ébranlement physique [ici action de trébucher, faux pas] » (Psautier d'Oxford, 65, 8 ds T.-L.); b) xves. commocion du cerveau (Jard. de santé, fo148 ds Gdf. Compl.); c) 1753 « secousse due à une décharge électrique » (Encyclop. t. 3); 2. 1130-40 comocion « ébranlement moral, émotion » (Wace, Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, 1077); 3. 1319-42 commocion (du peuple) « soulèvement » (Renart le Contrefait, éd. Raynaud, t. 1, p. 292), rare, attesté ds la lexicogr. dep. Ac. 1798. Empr. au lat. class. commotio proprement « ébranlement, secousse » et au fig. « agitation de l'âme, émotion, perturbation ». Fréq. abs. littér. : 220. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 498, b) 428; xxes. : a) 282, b) 110. Bbg. Gohin 1903, p. 363. − Zolli (P.). St. fr. 1970, t. 14, p. 597.