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COCHE2, subst. masc.
A.− Grande voiture, non suspendue, tirée par des chevaux, qui faisait le service des voyageurs. Prendre le coche. Retenir une place dans un coche (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 176):
1. Le coche de la fin du xviesiècle ou du commencement du xviieétait une énorme caisse à quatre roues, mue par deux, quatre ou six chevaux, et pilotée par un postillon généralement aviné et tumultueux. Le coche était couvert d'une capote de cuir (...). L'intérieur était garni de sièges rembourrés, ... P. Rousseau, Hist. des transp.,1961, p. 172.
P. ext. Toute voiture tirée par des chevaux. Coche de remise (Musset,« Le Temps », 1831, p. 97).Il fit signe à l'omnibus et fut, en dix minutes, déposé par ce coche moderne à la hauteur de la rue de Choiseul (Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 243).Il [Angélo] vit déboucher sur la terrasse, en bas, un coche de voyage (Giono, Bonheur fou,1957, p. 267).
B.− Locutions
1. Fig. Manquer le coche; louper, rater le coche (fam.). Échouer pour avoir laissé passer l'occasion. C'est là ma chance! Le maréchal m'invita à dîner, et je n'eus garde de manquer le coche (É. Augier, La Contagion,1866, p. 371):
2. Qui attend au dernier moment et compte sans l'imprévu arrive ordinairement trop tard et manque le coche. Pour être à temps dans la vie il faut être en avance. Amiel, Journal intime,16 févr. 1866, p. 142.
2. [P. allus. à la fable de La Fontaine] La mouche du coche.
a) Personne qui s'agite beaucoup et inutilement dans une affaire en s'illusionnant sur son importance. Nous sommes tous très intéressés, très mouches du coche (H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 84):
3. Dans cette crise si importante pour tous les deux il est naturel que je désire de m'associer à ta peine, et que je me flatte de t'être un peu utile par mes conseils. Quand je ne serais que la mouche du coche, ce coche renfermant une partie essentielle de ton existence et de la mienne, il doit m'être permis de voler autour. Mme de Staël, Lettres de jeunesse,1791, p. 475.
4. Gavroche, complètement envolé et radieux, s'était chargé de la mise en train. [Il] volait au-dessus du tumulte et de l'effort, sautait de ceux-ci à ceux-là, murmurait, bourdonnait, et harcelait tout l'attelage; mouche de l'immense coche révolutionnaire. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 333.
b) P. compar. [Être] impatient et affairé plus que la mouche du coche (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 119).
Prononc. et Orth. : [kɔ ʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1545 (E. Charrière, Négoc. de la France dans le Levant, I, 609 : [l'auteur, Jean de Montluc, a fait route de Constantinople à Venise en passant par la Hongrie et Vienne] ... pour jouir de la commodité des coches... il me prioit de passer en Hongrie); masc. et fém. au xvies., v. Hug., donné comme masc. par Cotgr. Empr. soit au hongrois kocsi « grande voiture couverte » (cf. la 1reattest. et les témoignages issus d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne au xvies. d'apr. V. Tolnai ds R. des études hongroises, t. 3, 1925, pp. 51-58 et Trübner), dér. du nom de Kocs (près de Raab en Hongrie), siège d'un relais de poste sur la route de Vienne à Pest (cf. 1495, currifer de Koch et 1518 in pago Cotzy a quo... vectores currus... cotsi appellantur) − soit, moins prob., au tchèque koczi « id. » (1440 à Kosice [Kassau] dans un texte all., v. Romania, t. 55, 1929, p. 602). Le mot a sans doute pénétré en France par l'intermédiaire à la fois du vénitien cochio, masc. [d'où la réfection toscane cocchio, xvies., DEI] et de l'all. Kutsche, fém. (xvies., DEI), ce qui expliquerait l'hésitation entre les 2 genres; dans le cas d'un intermédiaire seulement vénitien, le fém. pourrait s'expliquer par l'infl. de coche « bateau de transport ». Bbg. Colomb. 1952/53, pp. 264-266. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 255. − Gottsch. Redens. 1930, p. 123, 417. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], pp. 136-137. − Tolnai (V.). Les Orig. du coche. R. des Ét. hongr. et finno-ougriennes. 1925, t. 3, pp. 51-58.