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CLINIQUE1, adj. et subst. fém.
I.− Adjectif
A.− Qui s'opère au chevet du malade. Formation clinique. P. ext. qui repose sur l'observation directe du malade alité. Analyse, observation, description, traité, médecine clinique. P. méton. signe, symptôme clinique. Mon éducation clinique veut que l'application soit, à mes yeux, l'épreuve définitive des théories (P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 323):
1. ... Françoise qui, ayant voulu regarder ce que le signet marquait, lisait la description clinique de la crise et poussait des sanglots maintenant qu'il s'agissait d'une malade-type qu'elle ne connaissait pas. Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 123.
En partic. [P. oppos. à la méthode psychanalytique] Qui repose sur l'observation des symptômes physiques :
2. ... on sait que Freud a rattaché aux troubles de l'affectivité bien des comportements aberrants et que c'est au niveau de l'affectivité inconsciente qu'il invite à rechercher le principe de l'automatisme au sens clinique du mot. Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 290.
P. ext. Psychologie clinique (cf. infra II B 1).
B.− Qui est typique des diagnostics médicaux les plus fréquents :
3. Puis nous parlâmes de cette impossibilité − qui atteint presque à la valeur d'un cas clinique − (...), de ne s'intéresser jamais aux choses autrement que comme à autant d'indices psychologiques sur la personne qui les profère. Du Bos, Journal,1924, p. 51.
4. Il n'a pas été absolument inutile que la folie de ces dernières années ne trouvât pas devant elle que des intelligences exercées à une prévision de la crise pour ainsi dire clinique, et, jusqu'à un certain point, fataliste. J.-R. Bloch, Destin du siècle,1931, p. 234.
C.− Au fig. Qui a la sécheresse d'écriture d'un diagnostic clinique :
5. Toutes ces choses dites à froid, couchées toutes nues sur le papier, ces mots d'une précision horrible, ces phrases cliniques, privées d'ivresse, car il n'y aurait que l'ivresse des sens pour les faire passer. Green, Journal,Le Bel aujourd'hui, 1955-58, p. 174.
II.− Subst. fém.
A.− MÉD. [P. oppos. à l'enseignement magistral plutôt pratique]
1. Enseignement médical pratiqué au chevet des malades. Ensemble des connaissances ainsi acquises. Chaire, professeur de clinique. Un manuel de pathologie et de clinique médicale (Zola, La Joie de vivre,1884, p. 854).
Spéc. Épreuve pratique d'examen de malades que subissent les futurs médecins avant la présentation de leur thèse (d'apr. Lafon 1963).
Rem. Le mot est donné comme masc. et comme ell. d'examens cliniques par Rob. et Lar. Lang. fr.
2. P. méton.
a) Méthode de diagnostic par l'observation directe, et sans l'aide des moyens de laboratoire, du malade alité. Pratiquer la clinique (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Les Maîtres, 1937, p. 269):
6. Les théories les plus logiques sont condamnées dès que la clinique les dément, ... P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 12.
Résultat de cette observation :
7. Déjà, la clinique présente, en face du « type Hölderlin », toujours à fleur de nerfs, des « ruines glacées, figées, presque inanimées, végétant impassibles comme des bestiaux dans un coin obscur de l'asile... Mounier, Traité du caractère,1946, p. 364.
P. métaph. Le roman peut être une clinique, ou une féerie, ou les deux à la fois (L. Daudet, Quand vivait mon père,1940, p. 31).
b) Local où est donné cet enseignement, où est pratiquée cette méthode. Clinique médicale, chirurgicale; chef de clinique.
En partic. Établissement ou section d'établissement hospitalier public ou privé, généralement spécialisé. Clinique conventionnée; clinique des enfants, infantile; clinique militaire, municipale (policlinique*); clinique de rééducation, pour maladies nerveuses.
Clinique ouverte. Service hospitalier dans lequel le malade est libre de faire appel au médecin de son choix; ,,partie d'un centre hospitalier général public, où un ou plusieurs chefs de service peuvent recevoir leur clientèle privée`` (Lafon 1963).
P. ext. Les cliniques pour chiens pauvres (Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 28).
P. anal., plais. Les cliniques pour locomotives (Fargue, Le Piéton de Paris,1939p. 22).
B.− P. ext.
1. PSYCHOL. Observation directe du malade par l'analyse approfondie de son comportement dans différentes situations. Clinique armée. Clinique associée à la méthode des tests (d'apr. Psychol. 1949).
2. SOCIOL. Observation de petits groupes de sujets et de situations individuelles (d'apr. Foulq.-St-Jean 1962).
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. clinicat, subst. masc. Fonction de chef de clinique.
Prononc. et Orth. : [klinik]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1626 subst. fém. « méthode médicale consistant à examiner le malade au lit » (O. du Mesnil, Actions forenses, 355 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 458); 1696 adj. médecine clinique (D. le Clerc, Hist. de la méd. ds Trév.); b) 1808 « enseignement médical donné par le professeur près du lit du malade » (Boiste); 2. a) 1814 « établissement où est donné cet enseignement médical » (Nysten); b) 1890 « établissement où les malades reçoivent des soins » (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 1205). Empr. au lat. impérial clinice « médecine exercée près du lit du malade », empr. au gr. κ λ ι ν ι κ η ́ (sous-entendu τ ε ́ χ ν η) « id. ». Bbg. Eyraud (D.). Vive la lang. Vie Lang. 1969, p. 201.