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CHÂSSE1, subst. fém.
A.− ART RELIG. Grand coffret en pierre, en bois ou en métal souvent richement travaillé et orné, qui renferme la dépouille ou les reliques d'un saint ou d'une sainte. Châsse de bois doré, de verre, d'or. Une châsse d'argent massif et constellé d'émeraudes (Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Le Lévrier de Magnus, 1886, p. 121):
1. ... les reliques bien odorantes de cette vierge furent portées en grande pompe à l'église métropolitaine et déposées au milieu du chœur, dans une châsse d'or et d'émail, ornée de pierres précieuses. A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 136.
P. compar. et au fig. La châsse gigantesque que forme l'Arc de Triomphe (J.-R. Bloch, Destin du Siècle,1931, p. 153).
[En parlant d'une pers. richement habillée] Être parée comme une châsse. Nos femmes sortent tout, tout ce qu'elles ont. Elles sont parées comme les saintes châsses (G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 149).
Porter qqn ou qqc. comme une châsse. Porter avec beaucoup de soin, de respect. Larseneur avait accepté que, traité comme une châsse, le piano fût porté dehors (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Désert de Bièvres, 1937, p. 182).
Bâtir une châsse autour de qqn, de qqc. Faire preuve d'une admiration extrême pour quelqu'un, pour quelque chose. Faire une châsse à la femme que l'on aime et prendre son ami pour un homme de génie (Loti, Aziyadé,1879, p. 172).
B.− P. anal.
1. Cage aux parois vitrées servant à abriter un objet précieux de l'air et de la poussière. Comme un diamant dans une châsse (Balzac, Correspondance,1819, p. 49).La châsse de verre où dormait sa poupée de cire (J. Lorrain, Monsieur de Phocas,1901, p. 278).
Au fig. :
2. C'était la pendule que Gilbert Cloquet avait achetée pour sa fille, huit jours avant les noces, et qu'il avait rapportée de Corbigny, la tenant sur ses genoux, l'enveloppant de ses bras, comme une châsse, tandis que le gendre futur menait grand train la carriole. R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 256.
2. Pop., ou région. [En parlant d'un enterrement solennel] Cercueil, bière (cf. H. Coulabin, Dict. des loc. pop. du bon pays de Rennes-en-Bretagne, 1891 et J. de La Varende, Jean Bart pour de vrai, 1957, p. 34).
C.− TECHNOL. Cadre, monture qui maintient une pièce en place. La châsse d'un verre de lunette, d'un bijou. La châsse d'une balance. Pièce métallique encadrant et soutenant le (couteau du) fléau pendant la pesée. La châsse d'une lancette, d'un bistouri, d'un rasoir. Manche formé de deux plaques mobiles réunies à une de leurs extrémités par un clou rivé et retenant la lame :
3. ... on charge la lancette sur ses deux faces, et l'on roule autour de la base de la lame une petite bandelette de papier, dans la crainte d'enlever le vaccin en rapprochant les deux châsses. A. Nélaton, Élémens de pathol. chir.,t. 1, 1844, p. 49.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ:s]. À comparer avec chasse [ʃas]. Ac. 1694-1798 : chasse; Ac. 1835-1932 : châsse. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 casse forme norm. « coffre renfermant les reliques d'un saint » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1440); 1680 châsse (Rich. qui note ,,Ce mot se prononce long``); 1718 être dorée comme une chasse (Ac.); 2. a) 1184 casse « manche d'un couteau pliant » (Thib. de Marly, Vers sur la mort, éd. Méon, XX ds T.-L.). Du lat. capsa (v. caisse), attesté au sens de « châsse » en lat. médiév. ca 720 ds Mittellat. W. s.v. 245, 17; a éliminé le synon. fiertre; b) ca 1375 chasse « cadre » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 74, 100); 1285 orfèvr. (Adenet Le Roi, Cleomadés, éd. A. Henry, 17097).
DÉR.
Chasseau, subst. masc.Niche funéraire, enfeu. Dans le caveau de ladite seigneurie, placé dans le chasseau de notre église de Combourg (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 157). 1reattest. 1848 id.; prob. p. ext. de sens de châsse « coffre » d'où « ce qui contient », suff. -eau*; un rapprochement avec le lat. capitium (Du Cange, t. 2, p. 147a) vraisemblable du point de vue sém., n'est pas recevable du point de vue phonétique. Fréq. abs. littér. : 1.