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CHIPOTEUR, EUSE, CHIPOTIER, IÈRE, adj. et subst.
Familier
A.− Adj. [En parlant d'une pers.] Qui mange du bout des dents, lentement et sans appétit.
P. méton. [En parlant des besoins ou désirs de nourriture d'une pers.] Une gourmandise rapetissée et chipoteuse (A. Arnoux, Visite à Mathusalem,1961, p. 95).
P. ext. Qui mange par petites bouchées en dégustant un mets. Gourmet célèbre, chipoteur de petits plats (...) [Huysmans] lançait un regard de bourreau chinois aux mets que nous présentait le serveur (L. Daudet, Vers le roi,1920, p. 139).
B.− Adj. et subst. (Personne) qui accorde trop d'importance à des bagatelles, perd son temps à des vétilles. Le petit bourgeois de province [Poincaré], étriqué, chipoteur, froussard (L. Daudet, La Vie de Clemenceau,1942, p. 238).
Spéc. (Personne) qui discute sur des riens, chicane sur les moindres choses. Je ne suis pas un chipotier (...) Il n'y aura pas de difficultés entre nous (E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 109):
1. ... elle [Marthe] s'aigrissait chaque jour davantage, devenait querelleuse dans les mille petits soucis de la vie. Rose disait qu'elle ne l'avait jamais vue « si chipotière ». Zola, La Conquête de Plassans,1874, p. 1105.
En partic. (Personne) qui chicane sur de menues dépenses, marchande longuement et avec mesquinerie. On ne trouvait pas des masses de pratiques aussi bonnes que Gervaise, payant recta, pas chipoteuse, pas râleuse (Zola, L'Assommoir,1877, p. 525):
2. Il [le duc] avait consumé un million dans l'achat de la cité miniature (...). Lui qui se perdait en lésineries corpusculaires (...) il rattrapait avec des bottes de sept lieues son retard de chipoteur... Morand, Fin de siècle,1957, p. 190.
Rem. 1. La forme chipoteur, euse, dans les sens retenus ici n'est enregistrée ni dans les éd. du dict. de l'Ac., ni ds Besch. 1845, Littré, DG (qui mentionne chippoteuse au xvies.), Guérin 1892 (qui enregistre une forme chipoteux, euse). 2. La forme chipotier, ière est attestée ds tous les dict. gén., y compris les éd. du dict. de l'Ac. (en tant que subst.), hormis ds Dub. 1967 et Pt Rob. qui n'enregistrent que chipoteur, euse. 3. Quillet 1965 précise, s.v. chipotier, ière : ,,On dit parfois, mais incorrectement chipoteur, euse`` alors que Dupré 1972 indique qu'aujourd'hui ,,chipotier n'est pas en usage``. La forme chipotier, ière semble en effet tombée en désuétude; la docum. en atteste un seul emploi au xxes. (F. Jammes, Mémoires, 1921, p. 53).
Prononc. : [ʃipɔtœ:ʀ], fém. [-ø:z] (forme chipoteur, -euse); [ʃipɔtje], fém. [-jε:ʀ] (forme chipotier, -ière). Chipotier, subst. masc. ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. I. Chipoteur 1. 1585 chipoteuse « qui vétille, qui s'arrête à des bagatelles » (Cholières, 6eMatinée, p. 222 ds Hug.), seulement attesté par cet auteur; à nouv. au xixes.; 2. 1868 (Hautel : Chipoteur. Qui mange sans avoir faim [...], qui travaille d'une manière lâche et paresseuse). II. Chipotier 1701 « celui qui vétille » (Fur., s.v. chipoter). Dér. de chipoter*; I suff. -eur2*, II suff. -ier*. Fréq. abs. littér. Chipoteur : 1. Chipotier : 1. Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, pp. 150-151.